Immobilier : les crédits à taux variables font leurs grands retours
À cause de la flambée du coût de l’argent, les courtiers proposent à nouveau ces offres moins chères pour les ménages mais aussi plus risquées.
Ils avaient disparu des radars depuis des années. Les crédits révisables, ces emprunts dont la mensualité n’est pas fixe mais varie en fonction de la courbe des taux, font leur grand retour. La flambée du coût des emprunts et le tarissement du crédit obligent les courtiers à trouver des parades. Ces offres en sont une. Les taux, inférieurs de 0,40 à 0,60 % à ceux des prêts classiques, permettent d’alléger la facture pour l’acheteur au moment de la souscription, et bien souvent de passer sous le plafond de l’usure. Ce taux, tout compris – emprunt, assurance, frais…, au-delà duquel les banques ne peuvent plus prêter, est passé à 2,57 % sur 20 ans. et il est désormais facteur de nombreux refus. Un dossier sur deux serait aujourd’hui rejeté selon les courtiers. Un argument réfuté par la Banque de France qui met en avant une production de crédit toujours élevée.
Pour limiter les refus attribués à la barrière de l’usure, les établissements bancaires sont de plus en plus nombreux à proposer ces solutions. « À court terme, obtenir un crédit à taux variable est mieux que d’essuyer un refus », rappelle Sandrine allonier, porte-parole du courtier Vousfinancer. La plupart du temps, il s’agit de formules mixtes : une partie variable sur 5 ans, puis un retour à un taux fixe, ou bien deux lignes de prêts, l’une fixe l’autre révisable, permettant d’abaisser le taux global sur toute la durée du prêt. Ces offres, qui restent très minoritaires, ne sont toutefois pas à mettre entre toutes les mains. Les clients profitent en effet de taux favorables la première année, mais s’exposent ensuite à des hausses au gré de l’évolution des taux de marché, au global, dans la limite contractuelle de 1 % le plus souvent. « Les hausses restent limitées et l’impact possible sur la mensualité est connu des clients », rappelle Pierre Chapon, cofondateur du courtier Pretto.
Ces offres restent réservées aux ménages qui ont la capacité d’absorber ces hausses, qui ne manqueront pas d’arriver au vu du contexte de taux.