Le Figaro Magazine

Noire-neiGe et les sePt Personnes De Petite taille

NoUs vivons Une époqUe formidable, par nicolas UngemUth

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Le progrès, c’est la bonne voie, et pour y parvenir, l’intelligen­ce c’est le changement. Pour cela, autant frapper fort et toucher les plus jeunes : ils seront définitive­ment imprégnés. Longtemps, les enfants ont eu leurs contes. Des histoires tellement bizarres, des frères Grimm à Gripari que Bruno Bettelheim s’y est penché via un ouvrage très intéressan­t malgré son titre réducteur, Psychanaly­se des contes de fées. Quels contes ! Hansel et Gretel,

Peau d’Âne, Le Petit Poucet, Le Petit Chaperon rouge… Ne fallait-il pas être bon à enfermer pour nourrir les jeunes esprits malléables de ces atrocités ? Ce n’est pas sûr. Hier, donc, les enfants avaient leurs propres histoires. Aujourd’hui, les adultes les révisent et les corrigent, pour mieux les éduquer et ce faisant, leur promettre un monde meilleur. Dans la nouvelle version de Pinocchio tournée en images réelles et diffusée sur Disney+, la fée est noire et rasée (photo). Les cheveux longs, c’est bon pour les dingues du patriarcat. Dans le beau film de Comencini qui a traumatisé tout une génération de bambins, elle était interprété­e par Gina Lollobrigi­da.

Les quotas ethniques doivent être respectés. On prendra une Peau-rouge pour Cendrillon, un Chinois pour Quasimodo, un Inuit pour Merlin l’Enchanteur. Tout cela reste néanmoins un peu timoré. À quand les albinos, les obèses, les bipolaires, les autistes, les géants, les nains ? Pour Blanche-Neige, Disney est tranquille sur ce dernier point, même si Oprah Winfrey pourrait avantageus­ement reprendre le premier rôle. Mais pour Winnie l’Ourson ?

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