Virginie efira
Tout le monde lui dit “I love you”
Si elle occupe régulièrement les écrans, c’est parce que l’actrice combine un talent d’interprétation indiscutable et un physique modulable, du plus ordinaire au plus glamour. La preuve ce mois-ci avec « Revoir Paris » et « Les Enfants des autres », où elle rayonne.
En mai dernier, à l’issue de la clôture du 75e Festival de Cannes, disparaissait, dans les coulisses du Palais, une sublime maîtresse de cérémonie en robe smoking noire. Début septembre, son visage éclairé réapparaissait sur les affiches de Revoir Paris. Et quinze jours plus tard, c’est dans une robe fourreau rouge que l’actrice franco-belge rejouait le jeu du glamour devant les photographes de la Mostra de Venise. Qu’elle soit sous les projecteurs ou sur grand écran, cette fille-là ne reste jamais très longtemps loin de la lumière. Parce que depuis que le cinéma d’auteur lui a ouvert ses portes (précisément à Cannes, en 2016, avec Victoria, de Justine Triet, et
Elle, de Paul Verhoeven), Virginie Efira se voit proposer les meilleurs projets. Les Enfants des autres, qu’elle présentait dans la cité des Doges, est de ceux-ci. Pour incarner son héroïne et illustrer, à travers elle, la position délicate et fragile de la belle-mère tout en questionnant la maternité, Rebecca Zlotowski ne voyait que cette comédienne. « Ayant le même âge et évoluant dans la même industrie, il y a eu rapidement un effet d’identification avec Virginie. Je ne l’ai jamais vue telle une muse ou une créature éthérée mais comme une femme appartenant à la fois à la vie et au cinéma. Alors, quand j’ai écrit ce film très autobiographique, son visage m’est apparu. »
Toute la force de Virginie Efira est là : cette fille d’un oncologue et d’une esthéticienne peut être à la fois une star et une
girl next door. À entendre ceux qui lui ont donné la réplique, celle qui a étudié le latin, les mathématiques, la psychologie et les sciences sociales avant d’intégrer le Conservatoire est aussi une partenaire hors pair. Pour Roschdy Zem, avec qui elle partage l’affiche du film de Zlotowski, c’est même la camarade de jeu idéale : « Elle est très rigoureuse mais a aussi beaucoup d’humour. Sans qu’il y ait d’ambiguïté, on est immédiatement séduit par cette jolie fille avec laquelle on peut se marrer. Et toutes ces qualités, elle les met au service de son travail. Résultat : après un tournage, c’est une actrice que l’on n’a pas envie de quitter. »
UNE LIBERTÉ FAROUCHE
Mais le charme de Virginie Efira réside aussi justement dans sa façon bien à elle de mener sa barque sans se laisser arrêter aux écluses. En 2008, elle a su quitter la télévision (où elle s’est fait connaître comme animatrice de « Nouvelle Star ») ; en 2016, elle a pu s’extraire du registre de la comédie romantique populaire ; et aujourd’hui, elle passe le barrage des plates-formes en tournant pour Disney+ Tout va bien, une série avec Nicole Garcia, Sara Giraudeau et Aliocha Schneider. Cette faculté de ne pas se laisser enfermer dans une case est ce qui a convaincu Alice Winocour de lui confier, dans Revoir Paris, le rôle d’une rescapée de l’attentat d’une brasserie : « J’ai trouvé chez elle ce que j’aimais dans le personnage de Mia : sa liberté. Elle n’est pas complaisante avec sa souffrance, elle est dans une quête, dans l’ouverture aux autres », explique-t-elle.
Cette liberté, Virginie Efira l’illustre aussi sur les tapis rouges ou dans les pages des magazines en variant les styles et les maisons de couture. Désormais attachée au joaillier Cartier, elle est jusqu’ici restée à l’écart des encarts publicitaires. Une autre performance qui la distingue de la plupart des actrices de son rang. Et si elle a finalement cédé aux sirènes d’Instagram, on ne doute pas qu’elle gardera cette fraîcheur qui lui permet d’endosser tous les costumes et de créer autant l’émotion.