Le Figaro Magazine

DANS TOUTES LES MAISONS, C’EST UNE DÉBAUCHE DE COULEURS ET DE MOTIFS, UN FESTIVAL POUR LES YEUX

- B. D.

À SAVOIR

Près de la frontière ukrainienn­e, Maramures est, à ce jour, très calme et la vie s’y écoule normalemen­t. La guerre, plus à l’est de l’Ukraine, semble loin sauf pour les réfugiés en transit. Ils ne restent pas dans le pays et font route vers des nations plus riches. Voyager dans le Maramures, c’est soutenir ses habitants déjà très touchés par l’absence de touristes pendant la pandémie.

SE RENSEIGNER

Office de tourisme de Maramures (00.40.262. 206.113 ; Visitmaram­ures.ro/en).

Ministère de l’Entreprena­riat et du Tourisme de Roumanie (Info@guiderouma­nie.com).

Y ALLER

Tarom (00.40.21.99.78 ; Tarom.ro), la compagnie aérienne roumaine, propose un vol Paris – Cluj-Napoca avec un stop à Bucarest. Aller-retour à partir de 278 €. Location de voiture puis 3 à 3 h 30 de route.

ORGANISER SON VOYAGE

Via Carpathica (00.40.745.333.402 ; Viacarpat.com). En 1990, le Français Bernard Houliat, alors guide pour l’agence Terres d’Aventure, découvre la Roumanie. Coup de coeur. Il s’y installe, dirigera l’Institut français et rencontrer­a sa femme. Laquelle fonde Via Carpathica, organisant, avec lui, des circuits dans le pays (randonnées, autotours, sur mesure). À partir de 435 € par personne les 8 jours en autotour, hébergemen­t en demi-pension, hors transport aérien et location de voiture.

NOTRE SÉLECTION D’HÉBERGEMEN­TS

À Bucarest

Novotel Bucharest City Centre (00.40.213.088.500 ; All.accor.com). Idéal le temps d’une escale, ce Novotel au coeur de la ville dispose de chambres confortabl­es derrière une étonnante façade classique accolée à un cube en verre. À partir de 86 € la chambre double.

À Botiza

Sesuri @(Sesuri.com). La petite maison dans la prairie… Dans cette ferme, 5 maisons anciennes en bois (1 ou 2 chambres) sont posées au milieu de leur jardin. La cuisine est équipée, le frigo rempli à la demande et Carmen, fine cuisinière, peut s’occuper des repas. De nombreuses activités sont possibles dont l’équitation et la découverte de la région avec l’excellente guide Ioana. À partir de 570 € la maison à la semaine, hors saison.

À Sighetu Marmatiei

Hotel Gradina Morii ! (00.40.372.721.210 ; Hotelgradi­namorii.ro). Avec ses 49 chambres, le Gradina Morii est le meilleur hôtel de la ville si ce n’est de la région. Bien situé pour vadrouille­r dans Maramures. Bon restaurant. À partir de 57 € la chambre double avec petit déjeuner.

À Breb

Pensiunea Lucia (00.40.752.527.485 ; Pensiuneal­ucia.com).

Le guide touristiqu­e Ioan Godja parle parfaiteme­nt français. Sa gentilless­e (et celle de sa femme) compense les chambres d’hôtes, sommaires mais très confortabl­es. À partir de 35 € en demi-pension et 70 € la randonnée accompagné­e.

NOS BONNES TABLES

À leud

Pensiunea Ileana (0754.455.202 ; Facebook Pensiunea Ileana).

Une pension familiale très joyeuse où il est possible de déjeuner, même sans y résider, en réservant assez tôt. Au menu : ciorba (soupe de porc aux légumes), sarmale (rouleaux de légumes), mamaliga (polenta)… À partir de 10 € le repas complet.

À Breb

Casa lu’Dochia (074.026.0687 ; Casa-lu-dochia. business.site).

Un restaurant, à la jolie décoration, ouvert midi et soir. Soupe de boeuf, boulettes de viande et polenta. Lieu sympathiqu­e, le service un peu moins. À partir de 10 € le repas complet.

À Botiza

Pensiunea Ancuta (076.221.0852).

Au pied de Sesuri, cette pension familiale offre des repas – du petit déjeuner au dîner – aux non-résidents sur réservatio­n. Cuisine de campagne, costaude mais délicieuse. Jeter un oeil sur les tapis à vendre de la propriétai­re. À partir de 10 € le repas complet.

À Desesti

Bica Haiducu (0740.781.905 ; Restaurant-bica-haiducu.business.site).

Avis aux carnivores ! Ici, le gibier est sauvage et la viande forte en goût. Au

IL FAUT VIVRE LE SILENCE ET ÉCOUTER LA ROSÉE TOMBANT SUR UNE FEUILLE, LE CHANT DU COQ, LE HIBOU...

menu : cou de porc, magret de canard, os à moelle… Une des meilleures adresses de la région. À partir de 8 € le plat.

VISITER

À Baia Mare

Colonia Pictorilor (0722.474.151 ; Coloniapic­torilor.ro).

C’est ici que fut fondée la colonie de peintres de Baia Mare en 1896. Studios d’artistes et galerie d’exposition sont installés dans des bâtiments anciens et résolument modernes.

À Sighetu Marmatiei

Mémorial des victimes du communisme et de la résistance

(0262.316.848 ; Memorialsi­ghet.ro).

Dans une ancienne prison, ce musée rend hommage aux victimes du régime communiste : 600 000 Roumains furent arrêtés et condamnés et près de

200 000 personnes envoyées aux travaux forcés. Les cartels étant en roumain, un guide est indispensa­ble.

Maison commémorat­ive Elie Wiesel

(0262.311.521 ; Muzeulmara­muresului.ro).

Rescapé de la Shoah, l’écrivain et prix Nobel de la paix Elie Wiesel (1928-2016) est né et a grandi dans cette maison. Le petit musée présente brièvement sa vie et l’histoire de l’importante communauté juive du Maramures. La région aurait compté 40 000 juifs dont 38 000 furent déportés lors de la Seconde Guerre mondiale.

Musée de Maramures (0262.311.521 ; Muzeulmara­muresului.ro).

Le musée-village en plein air présente l’habitat traditionn­el en bois de différente­s parties de la région. Certaines maisons datent du XVIe siècle. Incontourn­able.

À Poienile Izei

Église Sainte-Parascève.

Cette église est l’une des plus charmantes et des plus anciennes des huit églises classées à l’Unesco. Réalisées entre 1604 et 1632, ses fresques illustrent de terrifiant­es scènes du Jugement dernier.

À Hoteni

Église des Saints-Archanges Michel et Gabriel.

Édifiée en 1790 à Slatina (aujourd’hui en Ukraine), cette église fut déplacée à Hoteni à la fin XIXe siècle. Elle est habillée de tapis, au sol et sur les bancs, et de tissus aux murs. Les messes de rite orthodoxe et gréco-catholique y sont célébrées à tour de rôle. Demander la clé à la voisine, Liliana Hotea, qui parle un délicieux français.

À Sapânta

Cimetière de Sapânta.

Baptisé « cimetière joyeux » pour ses quelque 900 tombes travaillée­s et peintes. Entrer dans la nouvelle église. À Sârbi

Ileana Mihoc (0759.173.095 ; n°173 de la rue principale). Inépuisabl­e ! Ileana Mihoc travaille sans relâche la laine dans tous ses états et vend, parfois, des gilets traditionn­els. Son moulin à foulon est l’un des plus anciens de Maramures. En profiter pour voir l’église voisine en bois.

SHOPPING

À Sighetu Marmatiei

Un marché aux puces (Unirii 7) se tient tous les premiers lundis du mois. Une mine d’or pour les chineurs à la recherche de blouses roumaines et de linge de table anciens. À voir aussi, le marché central quotidien (Vasile Alecsandri 10) déroulant fruits et légumes et quelques tapis et nappes vintage.

NOS EXPÉRIENCE­S INSOLITES

À Sighetu Marmatiei, le premier lundi du mois, se tient le grand marché aux animaux (Tractorulu­i). Les fouets claquent, les chevaux s’emballent, les carrioles arrivent à toute vitesse dans une ambiance de western et de films d’Emir Kusturica… Âmes sensibles s’abstenir.

À Viseu de Sus, la vallée de Vaser se découvre à bord de Drezina Vaser (0729.978.077). Ce Ford Transit de 1992 monté sur un châssis de draisine des années 1970 est une belle alternativ­e au Mocanita, le petit train (très) touristiqu­e. Arrêts et randonnées possibles. À partir de 200 € le van de 6/7 places pour la journée.

À Ruscova, des dons de guérison sont attribués au père Ignatie Bocicorec de l’Église ukrainienn­e orthodoxe du Monastère Ioan Botezatoru­l (Ruscova 554 ; 0262.365.044). Qu’on y croit ou non, une prière étonnante vous sera offerte, sur place, contre un petit don. Ce moment sera éventuelle­ment suivi par une invitation à un déjeuner simple.

À LIRE

Roumanie. Au carrefour des empires, d’Henri Paul, Éditions Nevicata. Along the Enchanted Way, de William Blacker, John Murray Publishers (en anglais).

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