Le Figaro Magazine

BIOLAY, MONSIEUR 100 000 NOTES

- Pierre de Boishue

Rien ne l’arrête. Deux ans après le convaincan­t Grand Prix, Benjamin Biolay poursuit sur sa lancée avec le séduisant Saint-Clair *. Au programme : 17 titres, d’une diversité rare… et d’une parfaite harmonie. Tout commence par une pépite. À l’issue d’un petit prélude, les rythmes accrocheur­s des Joues roses donnent un premier tournis. Le compositeu­r, dont les morceaux romantique­s ont assis la réputation de mélodiste hors pair, démontre toute son aisance dans un registre proche des Strokes. Puis l’artiste, à la voix toujours aussi singulière, continue à se (et nous) faire plaisir en enchaînant les genres. Des ballades somptueuse­s (Sainte Rita ou Santa Clara, en duo avec Clara Luciani) répondent élégamment à des airs de pop comme le merveilleu­x Petit chat. Cerise sur la platine, Biolay nous gratifie de textes subtils, travaillés et souvent autobiogra­phiques. Les formules font mouche. « J’ai tenté de me perdre dans l’intention de me retrouver », glisse-t-il sur (Un) Ravel, autre moment fort du disque. L’émotion est encore palpable lorsqu’il lance : « Si je pouvais changer quelques trucs en vrai, je crois que je changerais tout. » Il est question de Sète, où le natif de Villefranc­he-sur-Saône a grandi, mais aussi du quartier de Saint-Germain-des-Prés. Sacré ensemble, entre rires et larmes, réuni avec la complicité de Pierre Jaconelli (guitares), Johan Dalgaard (claviers) et Philippe Entressang­le (batterie). Apaisé et assagi, l’homme est bel et bien devenu le patron de la chanson française.

* Polydor/Universal Music.

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