Le Figaro Magazine

BÊTES DE SON

- Les variations de françois delétraz

Et si les animaux étaient à l’origine de la musique ? Une exposition au Musée de la Philharmon­ie de Paris explore cette thématique * et montre comment depuis la nuit des temps, les sons du vivant ont alimenté l’imaginaire des hommes. Une formidable collection de documents sonores constitue l’essentiel de ce parcours, que les visiteurs découvrent équipés de casques audio individuel­s. On y retrouve diverses transposit­ions musicales de chants d’oiseaux et d’insectes, avec les trop cités Vol du bourdon de Rimski-Korsakov, ou l’air de Papageno de Mozart. Ainsi que les inclusions du chant des baleines dans une partition de John Cage ou dans une musique du groupe de metal Alice in Chains.

Mais plutôt que de se limiter à la seule musique, l’exposition élargit notre champ d’intérêt à tout ce que le son animal a engendré sur le plan artistique, comme ces incroyable­s tableaux des maîtres hollandais. Le tout est intelligem­ment organisé à la façon d’un abécédaire aux entrées parfois étonnantes : coq, glougloute­r, loup, parades sexuelles, rossignol, ultrason… Le visiteur peut mesurer l’influence de cet univers sonore sur notre culture grâce aux objets pastoraux comme ces appeaux – que l’on a un plaisir enfantin à utiliser soi-même –, ces horloges à coucou ou ces cloches de vache suisse. Certains pans de l’exposition se déroulent dans la pénombre pour mieux faire entendre l’ambiance sonore des forêts du Vercors la nuit. « Moins on voit, plus on entend », explique Marie-Pauline Martin, la directrice du musée. Effet garanti ! L’exposition est ponctuée par une touche d’humour, avec une carte illustrant comment chaque langue retranscri­t le fameux « cocorico » du coq.

* « Musicanima­le. le grand bestiaire sonore », Musée de la musique, Philharmon­ie de Paris (19e). Jusqu’au 29 janvier 2023.

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