Le Figaro Magazine

Gallotta, d’un mythe à l’autre

- Les variations de françois delétraz

Jean-Claude Gallotta fait un saut de plus de quarante ans. En 1981, il créait le génial Ulysse, dont les images exceptionn­elles secouaient le monde de la chorégraph­ie. Formé aux arts plastiques, cet artiste avait été subjugué par le travail de Merce Cunningham lors d’un séjour à New York. Il avait alors eu l’intelligen­ce de ne pas copier le maître. En 2023, il s’intéresse à Pénélope, la femme du héros d’Homère. Pour la raconter, il a construit son ballet en 5 tableaux : les prétendant­s, les guerrières, les indociles, les réconcilié­s et, enfin, l’épilogue. But : montrer les multiples facettes de Pénélope, cette femme qui défait la nuit ce qu’elle tisse le jour. Une personnali­té multiple qu’interprète­nt cinq danseuses. Jean-Claude Gallotta aime cette duplicité qu’il avait au préalable encensée dans son Sacre du printemps, où toutes les danseuses étaient des Élues. Pénélope déjoue les attentes de ses multiples prétendant­s. Ils sont cinq en scène. Comme toujours avec Gallotta, la musique joue un rôle essentiel. Elle a ici été confiée à Noémi Boutin. La création originale de cette compositri­ce violoncell­iste accompagne à la perfection la danse pendant les cent minutes du ballet. Une danse généreuse, enlevée, joyeuse, qui manque parfois de sensualité. Par ailleurs, l’ensemble n’est pas toujours très compréhens­ible, et il faut le secours des textes lus pour recadrer le propos. Dans cette histoire mythique, Gallotta a choisi de projeter sur un écran mobile quelques belles vidéos de Merce Cunningham, prises dans son studio new-yorkais, qui disait « nous dansons ce que nous sommes ». Tournée : Caen le 10 février, Esch-sur-Alzette (Luxembourg) le 22, Dieppe le 16 mars, Grenoble les 22 et 23,

Le Havre les 16 et 17 mai.

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