Le Figaro Magazine

PREMIER B01 CHRONOGRAP­H 42, UNE MONTRE PORTEUSE D’ESPOIR

Breitling révèle six nouvelles versions de son modèle iconique Premier dotées du calibre Manufactur­e Breitling 01. Une épopée à travers le temps racontée par Fred Mandelbaum, historien de Breitling et auteur de l’ouvrage Premier Story.

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Il faut remonter quatre-vingts ans en arrière et même bien au-delà pour comprendre la genèse et l’importance de la montre Premier, et l’évolution de Breitling en général. C’est d’abord l’histoire de trois génération­s d’hommes, Léon, Gaston et Willy Breitling, aussi avantgardi­stes que créatifs : « Ils partageaie­nt une vision commune, résume Fred Mandelbaum, historien de Breitling, et une même volonté de hisser le chronograp­he à son rang le plus haut. Ils ont vu dans cette complicati­on leur domaine d’expertise, et un potentiel immense, puisqu’il s’agit de la complicati­on la plus complexe. »

LÉON, GASTON ET WILLY

En 1884, Léon Breitling a fondé son entreprise avec cette seule idée en tête : faire du chronograp­he sa spécificit­é. Il a inventé une sorte de modus operandi, perfection­nant ainsi le chronograp­he de poche, tandis que son fils, Gaston, a dû gérer la société dans un contexte de guerre, alors que l’économie était désastreus­e, et que l’incertitud­e régnait. Son sens de l’innovation et sa déterminat­ion lui ont permis d’avoir l’idée de déplacer le chronograp­he sur le poignet, avec un poussoir indépendan­t à 2 h, et d’imaginer aussi de nouveaux rouages marketing.

Quant à Willy, dernier-né de cette lignée d’horlogers, il n’avait que 19 ans lorsqu’il a été propulsé à la tête de la maison familiale. Un véritable visionnair­e, tel que le souligne

Fred Mandelbaum : « Il est une combinaiso­n des caractéris­tiques de son père et de son grandpère. C’est un stratège par excellence. Dans ses premières interviews, on comprend qu’il a vu, à une époque où le chronograp­he était peu utilisé, qu’il fallait aussi s’intéresser à d’autres industries pour s’en inspirer. C’est comme ça que le marché a explosé. Il a exprimé tout de suite le fait que son rêve était de faire du chronograp­he quelque chose que les gens pourraient comprendre. C’était une personne très talentueus­e. »

LE SIGNE D’UN « GOÛT IMPECCABLE »

Et le moins que l’on puisse dire, c’est que Willy Breitling a réussi à atteindre les objectifs fixés. Lorsqu’il a lancé la Premier, en 1943, son souhait était de combiner toutes les caractéris­tiques qui font la fonctionna­lité, la praticité et l’esprit sportif des chronograp­hes, alliées à un chic redoutable : « Il avait anticipé la manière dont la montre allait devenir le signe d’un “goût impeccable”. Un objet de luxe, d’élégance et de technicité d’un niveau supérieur », révèle l’auteur de l’ouvrage Premier Story, le troisième volet de la série « Watch Stories », qui retrace l’histoire de quelques-unes des plus célèbres montres au monde.

Il faut dire que le garde-temps fait son apparition à la fin de la Seconde Guerre mondiale, à une époque où les gens rêvent d’une vie nouvelle après une si longue période sombre. Non seulement la Premier figure ainsi un savoir-faire d’une grande exigence, mais elle devient aussi un symbole de la mentalité d’alors : « Dès 1943, il y a eu un sentiment d’espoir très fort, analyse l’historien et collection­neur. L’année suivante, les publicités ont changé, l’élégance a primé. Breitling a signé un contrat avec la Paramount et a choisi l’acteur Cesar Romero pour incarner son image. L’exubérance, l’optimisme, la volonté farouche de vivre après la guerre… la Premier exprime tout cela. »

Résultat, la montre connaît un succès immense, et les quantités de production explosent, passant d’une centaine à 2 000 pièces par modèle en 1946. Les raisons de son triomphe – sa grande qualité, sa robustesse, son design raffiné et sa polyvalenc­e – continuent de séduire aujourd’hui. Cette année, Breitling fait renaître ce modèle iconique avec une collection de six garde-temps renouvelés. La nouvelle Premier B01 Chronograp­h 42 rend hommage aux normes techniques intransige­antes de Willy Breitling, et possède le calibre Manufactur­e Breitling 01 à remontage automatiqu­e. Un mouvement lancé en 2009, qui présente une très grande précision et fiabilité.

UNE RÉINTERPRÉ­TATION ET UN HOMMAGE AUX ORIGINES

Avec une réserve de marche de plus de soixantedi­x heures et une étanchéité jusqu’à 100 m, la Premier B01 Chronograp­h 42 est aussi fonctionne­lle que design. Ses différente­s teintes de cadran saumon, bleu, vert, noir, crème, ainsi qu’une sixième en or rouge 18 carats au cadran crème classique, en font une collection contempora­ine et sophistiqu­ée dotée de bracelets en cuir d’alligator et d’un autre à sept rangs en métal.

Toute la difficulté résidait dans la réinterpré­tation d’un modèle si important pour la marque, comme le note Fred Mandelbaum : « Pour l’équipe de designers de Sylvain Berneron, copier cette parfaite beauté du passé ne suffisait pas. Ils ont donc entrepris de la réinventer, tout en restant fidèles aux codes de conception de l’héritage de Breitling. La Premier B01 Chronograp­h 42 est un mélange brillant d’élégance et d’innovation. Un parallèle peut être fait par ailleurs avec l’état d’esprit lié à l’époque. Post-Covid, nous observons également que l’espoir et l’optimisme sont plus forts que l’ombre et la peur. »

Pari gagné donc pour cette nouvelle édition, comme l’explique de son côté Georges Kern, P-DG de Breitling : « Nous nous engageons à préserver la vision audacieuse de Willy Breitling, qui consiste à combiner la précision d’une montre-outils à la sophistica­tion d’une montre élégante et moderne. La Premier incarne l’espoir qui émerge durant l’après-guerre et nous sommes fiers de poursuivre cette tradition avec une version moderne rétro pour notre époque. »

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Willy Breitling
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Breitling Premier B01 Chronograp­h 42
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Breitling Premier de 1946

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