Cadrans en pierre Par Eleonor Picciotto
Turquoise imparfaite, sodalite et obsidienne… La pierre dure marque son grand retour, mais pas nécessairement celle qu’on attend.
On les surnomme pierres dures. Mais, en joaillerie, la turquoise, la malachite, le lapis lazuli ou encore la cornaline sont surtout ornementales. Si leur utilisation remonte à l’Antiquité, il faudra attendre le milieu des années 1970 pour que les horlogers ornent leurs cadrans de ces pierres, apportant une touche de luxe et d’audace dans une époque où la couleur est le maître mot. On remarque depuis quelque temps une appétence nouvelle pour ces « stone dials » comme les appellent les experts, notamment chez Rolex ou Piaget. Au sortir du salon Watches & Wonders, la turquoise bleue, lisse, fait place à l’une des 74 variétés de cette pierre. Ainsi, sur le cadran de la nouvelle Rolex Day-Date en 36 mm, proposée en or blanc, la turquoise apparaît comme nervurée de fils d’argent, incluse de subtils éclats de cuivre. Déclinée en or Everose, cette Oyster Perpetual se voit parée pour la première fois d’aventurine verte, dont les fines paillettes sont dues à des inclusions de quartz et de fuchsite au moment de sa cristallisation.
Un bijoU qUi donne l’heUre
L’obsidienne bleue s’impose chez Piaget dans le cadran de la Polo Calendrier Perpétuel aux index Superluminova, dont la lunette sertie de saphirs de différents calibres épouse à la perfection la forme coussin du cadran. La profondeur inimitable du bleu de cette pierre volcanique s’intensifie grâce au traitement PVD noir donné au sertissage de la lunette alliant audace et rareté. Pour introduire leur marque, Biver père et fils ornent leur premier modèle, une répétition minute, d’un cadran bombé en obsidienne ou en sodalite. Van Cleef & Arpels transforme pour sa part le collier de sa collection Perlée en un bijou qui donne l’heure, dont le cabochon de sodalite vient cacher son cadran nacré. Enfin, la collection Grip de Gucci, rétro et moderne, s’habille cette année de jaspe rouge et de chrysoprase. ■
des pierres dites dures mais qui, en réalité, sont ornementales