COACHONS ! COACHONS !
Chacun a connu dans sa vie privée ou professionnelle un idiot, un incompétent notoire, un petit tyran, un prétentieux sans talent. Parfois, des années plus tard, on se demande ce qu’ils sont devenus, ces cloportes. On tape leurs noms dans Google et, miracle, on découvre que trois d’entre eux sont devenus « coachs » (l’un, qui s’est totalement relooké façon hipster à un âge pourtant avancé, s’autoproclame même
« boosteur de compétences »). Incroyable, mais vrai. Généralement, ces gens se sont fait virer de leur précédent travail – il y a tout de même une justice – et, persuadés de leur génie, estiment pouvoir « coacher » des individus souvent au chômage en les facturant très cher. Ce métier relativement nouveau – avant, on parlait de coach dans le football – prend des proportions considérables, qui montrent bien la crédulité des hommes du XXIe siècle. Les coachs pratiquent un jargon souvent incompréhensible pour épater les nigauds comme les naïfs. Ainsi, l’une d’entre elles, Morgan Ferri (photo) écrit-elle sur son site internet ces messages sibyllins : « Définir son identité pour faire exploser son activité et EN RESTANT SOIMÊME. » « Les CLÉS pour faire grossir ta base de prospects en automatique et OPTIMISER chaque versants (sic) de ton activité. » Qui ne rêve pas de faire grossir sa base de prospects ? On se le demande. « Une fois que tu connais ton talent, le produit proposé sera en alignement avec le qui tu es et tu pourras incarner ton produit de manière authentique. » Reste à savoir le qui nous sommes.