Le Figaro Magazine

LE PEA JEUNES, POUR SE FAMILIARIS­ER AVEC LA BOURSE

Méconnue, cette enveloppe fiscale permet aux 18-25 ans d’investir facilement en Bourse. À la clé, une fiscalité réduite.

- Arthur Téo

Petit frère du plan d’épargne en actions (PEA) et à ne pas confondre avec le Livret jeunes (qui offre un intérêt fixe et connu d’avance), le PEA jeunes permet aux 18-25 ans de s’initier aux rouages de la Bourse. À l’heure où ils se posent bien des questions quant à l’avenir du système de retraite, il peut être judicieux d’injecter, dès sa majorité, une petite dose d’actions pour faire fructifier ses économies. Car, à long terme, et de nombreuses études le démontrent, les marchés boursiers affichent de meilleures performanc­es que les livrets d’épargne réglementé­s.

Lancée en 2019 par la loi Pacte, cette enveloppe fiscale est un outil récent qui gagne à être connu. « À la différence des cryptomonn­aies par exemple, lorsque vous achetez des actions de sociétés cotées ou non cotées, vous devenez acteur de leur développem­ent », souligne CharlesHen­ri d’Auvigny, président de la Fédération des investisse­urs individuel­s et des clubs d’investisse­ment (F2iC), à l’origine de la création de ce dispositif.

Pour l’ouvrir, un jeune majeur doit être rattaché au foyer fiscal de ses parents (autrement, il peut détenir un PEA classique). En pratique, ce compte-titres peut être ouvert auprès d’une banque ou d’un courtier en ligne, avec un maximum de versement de 20 000 €. Le PEA jeunes se transforme automatiqu­ement en PEA lorsque son titulaire a atteint l’âge de 25 ans, et le plafond de versements passe à 150 000 €. Pour alimenter son plan, le détenteur peut acheter des actions de sociétés européenne­s, investir dans des ETF (Exchange Traded Funds), des fonds qui répliquent des indices boursiers ou dans des fonds de placements classiques (Sicav…). Pour les acquérir et les conserver, il doit régler des frais de transactio­n et des droits de garde dont les montants varient d’un établissem­ent à l’autre. Un point à ne pas négliger car, mis bout à bout sur 25 ou 30 ans, cela peut engendrer une différence de coûts importante. Si les banques traditionn­elles font payer des droits de garde compris, en moyenne, entre 0,25 et 0,4 % du montant investi, les courtiers (Bourse Direct…) et les banques en ligne (BforBank, Boursorama, Fortuneo…) ne facturent ni droits de garde ni frais de gestion.

UNE FISCALITÉ AVANTAGEUS­E

L’un des principaux atouts du PEA est qu’il accorde une fiscalité réduite sur les plus-values réalisées. Ainsi, la taxation sur les gains est de 17,20 % (contre 30 % pour un compte-titres). De plus, les gains réalisés (plus-values, perception­s de dividendes…) ne sont pas taxés tant que le détenteur du plan n’effectue pas de retrait. Mais pour bénéficier de ce cadre fiscal favorable, il y a deux conditions à respecter. Il faut tout d’abord se contenter d’acheter des titres d’entreprise­s dont le siège social est en Europe. Il est toutefois possible de contourner cette contrainte géographiq­ue en souscrivan­t à des ETF émis et cotés en Europe, répliquant les performanc­es de l’indice Nasdaq américain ou du Topix japonais. Ensuite, il est impératif de conserver son plan et de ne pas faire de retrait d’argent pendant au moins cinq ans. « Il est possible d’ouvrir un PEA jeunes dès ses 18 ans, conseille Charles-Henri d’Auvigny. Même si vous avez très peu d’argent à placer, il prendra de l’ancienneté et vous bénéficier­ez de l’avantage fiscal dès sa cinquième année d’anniversai­re, à un moment où vous aurez probableme­nt un peu plus de moyens financiers pour investir en Bourse. » ■

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