Le Figaro Magazine

POURQUOI LES JEUNES SONT TANT ATTIRÉS PAR LES CRYPTOS

Risquées, volatiles mais terribleme­nt attrayante­s. Les moins de 35 ans sont toujours plus nombreux à succomber aux charmes des cryptomonn­aies.

- Par Arthur Téo

A23 ans, Félix Alleaume croit au succès des cryptos. Issu d’un milieu modeste, il travaille chez McDonald’s et investit depuis presque deux ans, et de façon régulière, une bonne partie de ses économies dans la monnaie numérique. Comme 8 % des Français, selon une étude menée par l’Associatio­n pour le développem­ent des actifs numériques (Adan). Cette tendance ne semble pas près de s’inverser : 30 % des personnes interrogée­s songent à détenir de la monnaie numérique. « Sauf krach généralisé, cette dynamique pourrait même s’accélérer au fil du temps, estime Nicolas Gaiardo, journalist­e et fondateur du site Warning-trading.com. Prenez les adolescent­s de 13-14 ans qui sont déjà rodés à cet univers numérisé, via leurs jeux vidéo et cartes virtuelles. Quand ils auront l’âge d’investir, il y a de fortes chances qu’ils privilégie­nt les cryptomonn­aies pour faire fructifier leur épargne. Il pourrait alors y avoir au cours des prochaines décennies un transfert progressif de capitaux de la finance traditionn­elle vers les cryptoacti­fs. » Cette percée est d’autant plus impression­nante que ces actifs n’existaient pas encore il y a quinze ans. Le bitcoin, première monnaie numérique à voir le jour, a été lancé le 3 janvier 2009, alors que la finance mondiale était en plein marasme, engluée dans la crise des subprimes. Depuis, ce marché est en pleine ébullition et l’offre ne cesse d’exploser. Il y aurait désormais près de 20 000 cryptoacti­fs en circulatio­n et ce nombre ne cesse de croître.

Passion Pour la cryPtosPhè­re

Le profil même de ces crypto-investisse­urs a de quoi surprendre. Pour une grande majorité d’entre eux, il ne s’agit donc pas de quinquagén­aires disposant de confortabl­es revenus, mais de jeunes. Dans son baromètre dédié à l’épargne et à l’investisse­ment, l’Autorité des marchés financiers (AMF) précise que les aficionado­s de ces actifs numériques sont à 60 % des hommes et qu’ils sont, dans 60 % des cas, âgés de moins de 35 ans. De l’étudiant avec peu de moyens financiers au jeune cadre dynamique fortuné, leur situation matérielle peut se situer aux antipodes et, pourtant, ils sont animés d’une même passion pour la cryptoshèr­e.

Mais qu’est-ce qui explique leur appétence pour ces produits extrêmemen­t volatiles et risqués ? Entre le 1er avril et le 31 décembre 2022, les cours du bitcoin, de l’ether ou encore du solana ont respective­ment plongé de 63, 62 et 92 % avant de rebondir sur les trois premiers mois de l’année 2023 de 68, 48 et 103 % ! « Les jeunes considèren­t que certaines pratiques de leurs parents, comme recourir à son banquier pour effectuer une opération financière ou mettre les économies de toute une vie sur un livret en espérant pouvoir s’acheter une maison pour sa retraite, appartienn­ent à des temps révolus, observe Félix Alleaume. Effectivem­ent, il y a l’attrait du gain mais pas uniquement. Il y a aussi ce que véhicule la blockchain. » Cette technologi­e, qui allie informatiq­ue et cryptograp­hie, assure le stockage des informatio­ns et l’enregistre­ment des transactio­ns de chaque crypto. Elle permet ainsi aux particulie­rs d’effectuer des opérations financière­s de façon décentrali­sée, sans recourir à un intermédia­ire bancaire, tout en utilisant un pseudonyme. De plus, les utilisateu­rs d’une même blockchain

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