CONGO : HOLOCAUSTE ENTRE AMIS
Dix millions de morts, 500 000 femmes (de 7 à 77 ans) méthodiquement et systématiquement violées, plus de
100 000 km2 de forêts dévastées par l’exploitation illégale des ressources minières : voici le bilan – provisoire… – de la guerre menée par le Rwanda en République démocratique du Congo (RDC) depuis un quart de siècle. Dans Holocauste au Congo *, Charles Onana, docteur en sciences politiques et spécialiste de géopolitique africaine, montre comment l’armée et les milices de Paul Kagame, le numéro 1 rwandais, ont envahi le pays voisin avec le feu vert de Washington et l’assentiment des Occidentaux. À partir de témoignages exclusifs et de documents officiels, notamment ceux du Pentagone et de l’Élysée, il dévoile comment les États-Unis ont formé et couvert le dictateur de Kigali, au pouvoir depuis près de trente ans et bien décidé à y rester jusqu’en 2035. « L’idée principale, explique Charles Onana, était d’installer un dirigeant à la tête du Rwanda qui serait en mesure d’envahir le Congo-Zaïre et de s’emparer de ses richesses au profit des entreprises minières occidentales et des intérêts privés anglo-américains soutenus par certains des dirigeants occidentaux. »
En effet, l’est de la RDC est riche de trois minerais hautement stratégiques : l’uranium (pour l’industrie nucléaire), le cobalt (qui sert à la fabrication des batteries des véhicules électriques) et le coltan (minerai de référence dans des technologies aussi vitales que la téléphonie et l’électronique). À l’exception notable de François Mitterrand, nul leader français n’a jugé bon de contrecarrer les menées yankees dans la région des Grands Lacs. Et pour cause, accuse l’auteur : « En France, il vaut mieux ne pas se risquer à critiquer la politique des Étatsunis ni à dénoncer ses soutiens. Les Américains y ont leurs gendarmes et leurs “chiens”, et ces derniers veillent sur la réputation de leurs preux chevaliers comme de serviles sentinelles.
Paul Kagame et les rebelles tutsis étant des protégés de Washington, piétiner le cadavre de François Mitterrand et démolir sa politique au Rwanda en déformant la réalité n’est pas choquant en France. »
Un réquisitoire accablant sur un massacre à grande échelle mais à huis clos, dont la communauté internationale ne sort pas grandie. Pour ceux qui doutent du calvaire vécu par la population congolaise, le cahier photo devrait suffire à convaincre. Âmes sensibles, s’abstenir…