HUGO CLÉMENT, LE DONNEUR DE LEÇON DE L’ÉCOLOGIE
Pour tous les experts forestiers, l’émission d’Hugo Clément et Léa Salamé, « Aux arbres citoyens ! », diffusée le 8 novembre 2022 en direct sur France 2 et France Inter, restera comme l’exemple type de l’entre-soi télévisuel sans aucun contradicteur ni vraie expertise. À l’image de l’affirmation, répétée à l’envi, que « la forêt française est en train de disparaître ». Pourtant, selon le Comité des forêts, principal syndicat forestier français, « en cent cinquante ans, la surface forestière a doublé et, en trente-cinq ans, elle a même augmenté de 3 millions d’hectares ». Autre fausse allégation :
« La forêt française est en train d’être déforestée ! » « Là encore, c’est une contre-vérité, indique le comité. Face au réchauffement climatique et aux différents ravageurs (insectes, champignons, etc.), nous sommes en effet contraints de procéder à des renouvellements importants sur certaines forêts. Mais chaque coupe rase est obligatoirement renouvelée, c’est le code forestier qui s’applique. Par ailleurs, laisser croire que la forêt est publique, comme cela a été dit, ne correspond pas non plus à la réalité : la forêt française est majoritairement privée et 75 % de sa surface appartient à 3,5 millions de propriétaires. » Parmi les autres cibles habituelles de l’écologiste médiatique : les chasseurs. « Hugo Clément s’est fait une spécialité de dénoncer une chasse qu’il déteste, constate la Fédération nationale des chasseurs (FNC). Qu’il ait des convictions est une chose, mais comment accepter qu’un journaliste qui travaille sur le service public puisse être en même temps un activiste et un militant ? Ce mélange des genres est écoeurant, comme lorsqu’il dénonce les chasses traditionnelles, telle la chasse à la glu, aujourd’hui interdite alors qu’elle n’a aucune incidence sur la préservation des espèces chassées (grives et merles) avec 0,001 % de prises sur des populations estimées à plus de
600 millions. » Mais Hugo Clément n’en est pas à un arrangement près avec le réel quand cela l’arrange. Comme en février dernier, lorsqu’il réagit très violemment après la chronique hebdomadaire de Guillaume Roquette dans la matinale de France Inter consacrée ce jour-là à l’interdiction en France des néonicotinoïdes, l’accusant le lendemain sur la même antenne de nier la nocivité de ces insecticides et d’être complice du « lobby de l’agrochimie… » « J’ai été abasourdi par la violence de l’attaque, témoigne le directeur du Fig Mag. J’expliquais au contraire dans ma chronique que ce produit était “très nocif pour les abeilles”, parlant même de “la peur fondée de voir les abeilles disparaître”. Je voulais simplement montrer que l’interdiction des néonicotinoïdes était catastrophique pour la filière sucrière française et qu’une politique sanitaire ne pouvait pas ignorer les enjeux de souveraineté alimentaire. » Des arguments visiblement insupportables pour Hugo Clément.