MOUSTAKI, DE GÉNÉRATION EN GÉNÉRATION
Al’occasion des dix ans de sa mort, trois événements commémorent la mémoire de Georges Moustaki. Un concert-souvenir avec une pléiade d’artistes à L’Olympia le 3 mai, la sortie d’un très bel album hommage de Cyril Mokaiesh, ainsi qu’un triple album de reprises riche de 5 inédits chez Universal, qui possède son fond de catalogue. À L’Olympia, une salle que Moustaki affectionnait particulièrement, ils seront une vingtaine à monter sur scène. Parmi eux, Enzo Enzo, Cali, Gauvain Sers ou CharlÉlie Couture. Ils interpréteront chacun à leur façon les grands titres du chanteur, dont le monde retient toujours le fameux Milord qu’il avait écrit pour Piaf et, bien sûr, Le Métèque. Si ces soirées d’hommage peuvent parfois être lénifiantes, ici, la diversité des artistes et la jeunesse de certains ravivent le répertoire de Moustaki, dont le charme opère bien au-delà de la seule génération des soixante-huitards. On ne s’en étonnera pas. Le temps pourrait-il altérer des thèmes tels Il est trop tard ou Ma solitude ? Quant à Cyril Mokaiesh, il aborde Moustaki avec humilité. Il a repatiné avec beaucoup de nuances des titres très connus comme Le Temps de vivre (qui donne son nom à ce nouvel album paru chez Un Plan Simple) ou Ma liberté. Il a repris et redonne à entendre des morceaux plus confidentiels comme Portugal ou Les Eaux de mars. On est séduit. Il replace ces titres dans un univers acoustique presque ésotérique, doté de sonorités folks, et chantés avec une voix moins grave qu’à son habitude. Son interprétation du Métèque, d’une extrême simplicité, est sublime. À croire que Moustaki l’a écrite pour lui. Mokaiesh le prouve : les chansons intemporelles ont toujours un bel avenir.