BONNES NOUVELLES DE BILLY WILDER
Le temps qui passe renforce ses films
Ils gardent leur éclat d’abord parce qu’ils s’appuient sur de bonnes histoires : Wilder a commencé comme scénariste. Pour plus de sûreté, il travaille toujours avec un coauteur : Brackett, puis I. A. L. Diamond. Il sait que tout doit servir à retenir le spectateur : « Si une grande scène n’a aucune utilité, c’est une mauvaise scène. » Ajoutons ceci : dans ses films, le dialogue est sacré ; aucune improvisation n’est permise aux comédiens. En divertissant, Wilder n’hésite pas, dans une période où la censure est sourcilleuse, à aborder des situations dramatiques ou scabreuses : pédophilie, adultère, travestissement, alcoolisme, presse à sensation. Simplement, il y met les formes. Sept ans de réflexion est une comédie de sexe où personne ne couche : tout se passe dans la tête de Tom Ewell. Wilder ne filme jamais deux corps enlacés qui, pour lui, ressemblent à un bretzel. Ce choix de la gaieté est renforcé par la douleur de l’exilé qui, fuyant le nazisme des années 1930, a perdu sa famille dans l’Holocauste. Il a supplié Spielberg de lui laisser tourner La Liste de Schindler. « Le lui refuser a été la décision la plus difficile de toute ma vie », confie Spielberg.
On n’a jamais pu faire mieux que les comédies élégantes, audacieuses et subtiles de Wilder, ou de son maître, Lubitsch. Clara et Julia Kuperberg, qui connaissent parfaitement le sujet, le rappellent à bon escient par ce portrait, précédé d’Ariane, film avec Audrey Hepburn, Gary Cooper et Maurice Chevalier.
Billy Wilder, la perfection hollywoodienne,
de Clara et Julia Kuperberg, Arte, lundi 29 mai à 23 h. Précédé d’Ariane, de Billy Wilder. Et sur Arte.tv jusqu’au 24 décembre.