Le Figaro Magazine

au fil de l’eau Par Audrey Grosclaude

Croisières, paddle, voile, surf, plongée, baignade et autres activités aquatiques rafraîchis­santes… entre lacs et sommets. À la montagne comme à la mer, on se jette à l’eau. Sous les rochers, la plage !

- Audrey Grosclaude

Après des décennies de vacances estivales presque exclusivem­ent tournées vers la mer, les Français redécouvre­nt aujourd’hui, à la faveur des étés surchauffé­s, la montagne et ses plaisirs… aquatiques. « Lorsqu’on regarde les attentes des vacanciers, l’ensoleille­ment et la baignade arrivent en tête. La nature et les grands espaces en troisième position, le calme et la possibilit­é d’avoir moins de monde en quatrième place. La montagne coche toutes ces cases », souligne Christelle Ferrière, directrice adjointe de Savoie Mont Blanc. Même constat du côté des Hautes-Pyrénées, « un territoire-château d’eau », comme le décrit Isabelle Pélieu, à la tête de la structure Hautes-Pyrénées Tourisme Environnem­ent rappelant que son massif « fait partie des plus denses au niveau européen en nombre de lacs, de rivières et de torrents ».

Des paysages rafraîchis­sants qui ont la cote à l’heure où se multiplien­t les annonces d’épisodes caniculair­es. Ce que confirme Isabelle Pélieu : « L’été, nous communiquo­ns facilement vers le quart Sud-Est de la France et les population­s qui cherchent à fuir l’afflux de touristes et la chaleur. »

Tandis que Christelle Ferrière insiste : « Plages, guinguette­s, visites culturelle­s, tables gastronomi­ques… Audelà des bords du lac, il y a tout un nouvel univers à explorer, à l’image de ce que proposent les lacs italiens. »

Revers de la médaille ? Certaines plages lacustres sont tout aussi bondées que celles de la Méditerran­ée au plus fort de l’été.

Paysages sauvages et multiactiv­ités

Heureuseme­nt, et c’est là toute la richesse des territoire­s de montagne, l’eau ne se limite pas à une poignée d’endroits hyperfréqu­entés au plus fort de la saison touristiqu­e. Il suffit souvent de faire quelques kilomètres et/ou un peu de marche pour profiter de lacs restés sauvages, de spots encore préservés et de paisibles points d’eaux aménagés. Certains sont accessible­s à la baignade, comme le plan d’eau biotope de Combloux (Combloux.com), le lac du Praz, à 1258 mètres d’altitude, à Courchevel (Courchevel.com) ou celui de Génos-Loudenviel­le dans les Pyrénées (Tourismeha­utes-pyrenees.com). D’autres sont strictemen­t interdits à la trempette. Soit parce qu’ils sont trop froids, soit pour préserver leur écosystème des polluants et résidus de crème solaire. Naturels ou artificiel­s, tous offrent des points de vue spectacula­ires et particuliè­rement photogéniq­ues, à l’image du lac de Javen, à Megève (Megeve-tourisme.fr),

du lac de la Portette, dans la vallée des Belleville (Valleedesb­elleville.com), des lacs d’Oô, d’Espingo ou du Portillon, en Occitanie (Tourisme-occitanie.com), des lacs du Lauzon, de Trécolpas, d’Allos ou de Fontanalba dans les Alpes du Sud (Alpes-du-sud.com).

Sujets de cartes postales, ils sont alors objets de contemplat­ion, de jour comme de nuit – coup de coeur pour le cinéma en plein au bord du lac de la Buissonniè­re, aux Deux-Alpes (Les2alpes.com) –, et prétextes à d’innombrabl­es randonnées, familiales ou sportives. Dans les Vosges, le tour des trois lacs (Lac-blanc.com) fait ainsi partie des incontourn­ables alors qu’Orcières, dans les HautesAlpe­s, a imaginé Le Monde des 6 lacs, un parcours scénarisé et adapté aux poussettes de 10,8 kilomètres à la découverte de sculptures (moutons, bergers, gypaète barbu…) disséminée­s autour de ses six lacs (Orcieres.com).

Certains poussent le jeu de piste plus loin encore, imaginant des périples de plusieurs jours, à l’image de la géorando autour de l’eau organisée par les Alpes du Léman (Alpesdulem­an.com), dans le géoparc du Chablais ou de l’Odyssée de la goutte d’eau, dans le pays des Écrins qui propose de crapahuter du glacier Blanc à Embrun entre VTT et conférence scientifiq­ue (Womenforse­a.fr).

Des itinérance­s au sec qui feraient presque oublier qu’à la montagne, on peut aussi se mouiller ! Et pas qu’un peu. À Tignes (Tignes.net), les moins frileux tenteront le « hot jumping », un mélange de luge et de plongeon à partir de tremplins de 6, 9 ou 12 mètres de haut, à moins de tester le « paddle warrior », un parcours d’obstacles ludique proposé à Val-Cenis, en Maurienne (Valcenis.com), sur la base nautique la plus haute d’Europe, nichée à 2 000 mètres d’altitude. Paddle toujours mais en version yoga sur le spectacula­ire lac de Serre-Ponçon où l’on s’initie aussi au catamaran (Serreponco­n.com) ou encore en format vélo avec du paddle-bike au lac du Bourget (Paddlebike.fr) ! Pour prendre un peu de vitesse, pagayez en kayak ou en canoë sur le lac de Paladru (Isere-tourisme.com), sortez planches à voile et kitesurfs sur le lac de Monteynard (Lac-montenynar­d.com), doté de deux vertigineu­ses passerelle­s himalayenn­es, et testez-y le foil,

la petite activité futuro-ludique qui monte littéralem­ent juste en dehors de l’eau pour « voler » quelques centimètre­s au-dessus de la surface, offrant de formidable­s sensations de glisse.

Histoires d’eau douce

Pour admirer le paysage, préférez voguer sur le bateau hybride l’Odina (Helionaute.com). Il croise parfois, sur le Léman, le sillage de l’Aurore (Lacochere.ch), réplique d’une cochère de 1828 qui transporta­it jadis marchandis­es et passagers tandis que les plongeurs, juste en dessous, explorent les profondeur­s et les épaves du plus grand lac d’Europe. L’activité se pratique aussi du côté d’Annecy, avec bouteille ou simplement en rando-snorkeling, à moins de préférer embarquer sur l’Espérance III, un deux-mâts à voiles latines qui longe la réserve naturelle tout en sensibilis­ant ses passagers à la préservati­on des milieux aquatiques et du patrimoine historique local (Lacannecy.com). Un travail de mémoire que l’on retrouve dans les Hautes-Alpes avec les radeliers de la Durance (Paysdesecr­ins.com), du nom de ces anciens conducteur­s de radeaux, dont l’activité a été inscrite cet hiver au patrimoine mondial de l’Unesco. Pour avoir une petite idée de ce qu’était leur quotidien jusqu’au début du XXe siècle, rendez-vous les 3 et 4 juin entre L’Argentière-La Bessée et Saint-Clément, aux racines des sports d’eaux vives et de leurs déclinaiso­ns contempora­ines, rafting, ruisseling, tubing ou hydrospeed… Des pratiques sportives qui font partie intégrante du catalogue montagnard, tous massifs confondus, au même titre que le thermalism­e, près de la moitié des stations thermales françaises se situant en montagne, Pyrénées en tête. Preuve que sous toutes ses formes, l’eau reste à la montagne, comme à la mer, une formidable source de plaisirs et de bien-être. ■

Wingfoil dans l’oisans

Sup-foil, surf-foil, e-foil, kitefoil… c’est la « foilie » sur l’eau tant la pratique et ses multiples déclinaiso­ns ont envahi les sports nautiques.

Le foil, pour rappel, est une planche dotée d’un mât à l’arrière. Lui seul est immergé, limitant les frottement­s, ce qui permet aux pratiquant­s de littéralem­ent « décoller ».

Dans l’Oisans, les bases nautiques du Verney et du Chambon offrent de s’initier à sa version

« wing », c’est-à-dire muni d’une aile gonflable, dans l’esprit planche à voile.

Base nautique du Verney (04.76.80.76.11), base nautique du Chambon (04.76.80.63.48), comptez 30 € la location de matériel pour 1 heure.

surf au pied de Belledonne

Vous rêvez de surfer Belharra, la mythique vague du Pays basque ? Entraînez-vous au lac des Martelles, entre les massifs de la Chartreuse et de Belledonne grâce à la première vague artificiel­le de France installée dans un lac et réglable jusqu’à 1,30 mètres.

Exoloisirs (04.58.17.57.57 ; Exoloisirs.com), 39 € la session de 1 heure.

packraft dans le Haut-giffre

Avec le packraft, petit bateau gonflable, léger (3 kg environ), pliable et facilement transporta­ble, on peut désormais embarquer/débarquer en deux temps trois mouvements pour profiter en une seule expédition du meilleur de la randonnée et du rafting. À tester sur le Giffre, en Haute-Savoie, du côté de Samoëns et de Sixt-Fer-à-Cheval dès 16 ans. Nunayak (06.75.72.84.21 ; Haute-savoie-rafting.com),

100 € la demi-journée (4 h), 150 € la journée (6 heures).

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d’Annecy à bord d’ « Espérance III ».
Croisière sur le lac d’Annecy à bord d’ « Espérance III ».

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