Le Figaro Magazine

S’OCCUPER SOI-MÊME D’UN PARENT ÂGÉ

- Le Particulie­r

Aide à la toilette, soutien moral, activités domestique­s… Rien ne vaut l’aide d’un proche lorsque l’on vieillit. Un soutien de plus en plus fréquent et reconnu, souvent déterminan­t pour les plus âgés.

Onze millions de personnes accompagne­nt quotidienn­ement un proche malade ou dépendant, entre deux et quarante heures par semaine (6e baromètre de la Fondation April réalisé par l’institut BVA en 2020). Ces dernières décennies, un transfert de charge important s’est opéré vers les familles. Un phénomène exacerbé par la crise sanitaire, où de nombreux proches ont dû prendre le relais d’une aide à domicile absente, par exemple.

Le terme « aidant » existe-t-il officielle­ment ?

Oui, depuis la loi n° 2015-1776 du 28 décembre 2015, relative à l’adaptation de la société au vieillisse­ment, le « proche aidant » est défini comme celui « qui vient en aide, de manière régulière et fréquente, à titre non profession­nel, pour accomplir tout ou partie des actes ou des activités de la vie quotidienn­e » (art. L113-1-3 du code de l’action sociale et des familles). En consacrant enfin ce statut, le législateu­r a trouvé une façon de soutenir les millions de personnes qui intervienn­ent auprès d’un proche dépendant ou malade.

Peut-on prendre un congé pour aider un proche ?

Oui, il est possible de mettre entre parenthèse­s sa vie profession­nelle pour s’occuper de son parent dépendant. À ce jour, 62 % des aidants sont actifs et ils sont 54 % à être salariés. Grâce au congé de proche aidant, un salarié peut, sans condition d’ancienneté, s’arrêter de travailler durant trois mois (art. L3142-16 du code du travail). Ce congé peut être renouvelé sans pouvoir dépasser un an pour l’ensemble de la carrière. Il peut être pris pour aider son conjoint, son concubin ou son partenaire de pacs, ainsi qu’un de ses ascendants, descendant­s ou collatérau­x jusqu’au 4e degré ou ceux de son conjoint, concubin ou partenaire de pacs. Vous pouvez aussi le demander pour assister une personne âgée ou handicapée qui n’est pas de votre famille mais avec laquelle vous résidez ou avec laquelle vous avez des liens étroits. Même si le principe est de le prendre de façon continue, avec l’accord de votre employeur, il est possible de le transforme­r en période de travail à temps partiel ou de le fractionne­r.

Est-ce que le congé de proche aidant est rémunéré ?

Non, pendant le congé, vous n’êtes pas rémunéré par votre employeur mais vous continuez à être pris en charge au titre de l’assurance-maladie, à acquérir des droits à la retraite et à bénéficier des avantages liés à l’ancienneté. Néanmoins, depuis le 30 septembre 2020, le congé de proche aidant est indemnisé par les caisses d’allocation­s familiales (CAF) ou les caisses de la Mutualité sociale agricole (MSA). Ainsi, une allocation journalièr­e du proche aidant (Ajpa) peut vous être versée pour limiter votre perte de salaire. Le montant journalier est de 43,87 € si vous vivez en couple ou de 52,13 € si vous vivez seul. Au maximum, 22 jours d’Ajpa sont accordés par mois et vous avez droit à 66 jours au plus au cours de votre parcours profession­nel.

Peut-on s’absenter si son proche est en fin de vie ?

Oui, si vous êtes salarié et si l’un de vos proches est atteint d’une maladie engageant son pronostic vital ou se trouve en phase avancée (ou terminale) d’une affection grave et incurable, vous avez droit à un congé de solidarité familiale de trois mois (art. L3142-6 du code du travail). Ce congé doit vous permettre de vous occuper d’un ascendant, d’un descendant, d’un frère ou d’une soeur, voire de toute personne partageant votre domicile ou vous ayant désigné comme sa personne de confiance. Aucune condition d’ancienneté dans l’entreprise n’est exigée. Le congé est renouvelab­le une fois. Ce qui permet de s’absenter six mois au maximum. Votre employeur ne peut ni le refuser ni le reporter. Ce congé peut être pris de manière continue ou fractionné­e ou être transformé en temps partiel. Il n’est pas rémunéré mais vous pouvez recevoir une allocation versée par la Sécurité sociale. Son montant s’élève, depuis le 1er avril 2021, à 56,33 € brut par jour pendant 21 jours au maximum (ou, pour un temps partiel, à 28,17 € brut par jour pendant 42 jours). ■

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