REJOINDRE UN PROJET D’HABITAT PARTAGÉ
Si votre parent âgé est désireux de vivre chez lui, en toute sécurité mais sans être isolé, l’habitat inclusif est fait pour lui. Une formule innovante qui rencontre un succès croissant.
L’habitat inclusif a vu le jour il y a une dizaine d’années. L’idée est que chacun ait son espace privatif, tout en partageant des lieux de vie communs avec ses voisins pour éviter la solitude. Ces programmes aux dénominations variées (habitats partagés, groupés, béguinages…) sont encore peu nombreux. Mais les actions menées par les pouvoirs publics devraient en favoriser le développement.
● Les points forts de l’habitat inclusif L’habitat inclusif a été reconnu par la loi Élan du 23 novembre 2018 (art. L281-1 du code de l’action sociale et des familles). Chargés de définir une stratégie nationale de déploiement à grande échelle de ce nouveau modèle de logement, Denis Piveteau et Jacques Wolfrom (auteurs du rapport « Demain, je pourrai choisir d’habiter avec vous », juin 2020) préfèrent parler d’habitat « accompagné, partagé, inséré » (API). Quel que soit le nom retenu, ce type d’habitat ne doit pas être vu comme un entre-deux, entre le logement ordinaire et la maison de retraite, mais bien comme une troisième voie. Chaque résident a son espace de vie privatif (chambre, appartement…) et un accès à des espaces communs (jardin, salon…) pour mener une vie sociale avec ses voisins. Ce modèle repose sur un projet de vie conçu par les résidents pour « bien vivre ensemble » et limiter le risque d’isolement et de repli sur soi. L’idée est de partager certains moments de la vie quotidienne avec d’autres personnes dans des espaces de vie communs.
Autre pilier essentiel du concept : cet ensemble de logements doit être inséré dans la vie du quartier (en s’appuyant, par exemple, sur les associations sportives et culturelles de la commune) afin que les résidents se tournent vers l’extérieur. Un autre point fort de l’habitat inclusif est la sécurisation de la vie à domicile. La sécurité est assurée par les résidents eux-mêmes, dans une logique d’attention mutuelle, par la présence d’intervenants et le recours à des outils techniques (télésurveillance, domotique…).
Attention, contrairement aux établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad), l’habitat inclusif ne propose pas de services de suivi médical. Mais un accompagnement peut être organisé au domicile.
● Plusieurs types de programmes
Aujourd’hui, il existe des programmes d’habitats partagés avec un grand logement comportant des parties privatives (chambres) et des parties communes. D’autres formules regroupent entre 5 et 10 logements individuels autour d’espaces communs. Il est possible de trouver des logements meublés ou non meublés, comme dans les béguinages.
● Des résidents aux profils variés
Les programmes sont, le plus souvent, réalisés par des collectivités locales (des communes), des bailleurs sociaux ou des associations. Ils sont alors proposés à la location, souvent sur critères sociaux. Mais le porteur de projet peut également être une entreprise privée à but lucratif. Les critères d’accès sont alors différents selon les programmes.
Le profil des résidents est également varié. Le projet peut s’adresser à des personnes faiblement dépendantes (comme dans les béguinages) ou handicapées… Des personnes bénéficiaires de la prestation du handicap ou de l’allocation personnalisée d’autonomie peuvent y avoir accès. Pour connaître les programmes d’habitats inclusifs ou interrelationnels qui existent dans votre département, vous pouvez vous adresser à votre centre local d’information et de coordination (Clic). Ou consulter l’annuaire sur le portail national d’information pour les personnes âgées et leurs proches
(Pour-les-personnes-agees.gouv.fr).
À noter : afin de donner un essor significatif à l’habitat inclusif, une nouvelle aide à la vie partagée (AVP) a été mise en place à compter de 2021. Elle est attribuée aux résidents d’un habitat inclusif, sous condition de ressources. ■