L’ÉCOLOGIE ET LES RÈGLES
NOUS VIVONS UNE ÉPOQUE FORMIDABLE, PAR NICOLAS UNGEMUTH
C’est un communiqué de presse envoyé par une maison d’édition sérieuse, Au diable vauvert. Il concerne un livre à paraître, intitulé Ceci est mon temps (on notera la fine allusion à « Ceci est mon corps, ceci est mon sang »), écrit par une certaine Élise Thiébaut, « autrice féministe ». Madame a décidé de se pencher sur un sujet particulier, la ménopause, et son équivalent masculin, l’andropause. Elle est persuadée que « ce n’est pas une maladie ». Personne ne l’avait pourtant envisagé.
Jusqu’ici, on comprend à peu près de quoi il retourne. C’est ensuite que cela se complique : « Élise Thiébaut décortique le tabou et les mythes qui l’accompagnent. » Défilent alors la découverte des hormones, les greffes testiculaires – dont on ignorait l’existence –, les traitements au laser, la vie des orques, les sorcières, les métamorphoses du tigre vantées par la culture taoïste, etc. « L’autrice explore avec humour les ressorts de cette révolution intime qui nous invite à ne plus vivre pour l’espèce, mais pour l’esprit. » L’essayiste conclut, enjouée : « La révolution écologique n’est plus une option et elle commencera par celles qui ont fait notre humanité depuis les temps les plus anciens du monde : les personnes ménopausées, enfin libérées du tabou menstruel et des injonctions à la féminité. Et peut-être même les personnes andropausées, qui aspirent plus souvent qu’on le dit à se libérer aussi des injonctions à la masculinité dont nous mourons tous et toutes aujourd’hui. » La fin du communiqué n’est pas