SANDRA HÜLLER, ACTRICE PORTE-BONHEUR
Grande favorite des César et des Oscars, la comédienne allemande illumine cette semaine le drame glaçant de Jonathan Glazer, « La Zone d’intérêt ».
Rares sont les actrices qui peuvent se vanter d’afficher leur nom au casting d’oeuvres concurrentes dans les plus prestigieuses compétitions. La comédienne allemande sandra Hüller est de celles-ci : tenant, hier, le rôle-titre d’Anatomie d’une chute, de Justine triet, elle s’impose aujourd’hui dans La Zone d’intérêt, de Jonathan Glazer (déjà en salles). ces deux longs-métrages, qui se sont disputé la palme d’or, s’affrontent désormais dans la course à l’Oscar du meilleur film. sandra Hüller serait-elle un porte-bonheur ? si ses pairs lui remettaient, dès 2006, l’ours d’argent de la meilleure actrice pour Requiem, le monde entier l’a découverte dix ans plus tard dans la peau de la fille de l’encombrant Toni Erdmann, prix de la critique internationale à cannes. aussi discrète dans la vie qu’éclatante à l’écran, cette interprète hors pair a le flair pour s’approprier des projets passionnants. ainsi, cette Zone d’intérêt, qui décrit avec un cynisme glacial la vie paisible que mène la famille du commandant d’auschwitz dans un coin de paradis mitoyen au camp d’extermination. sandra Hüller y incarne avec un mélange d’assurance et de fébrilité une épouse aimante, une mère veillant avec amour sur sa progéniture et ses fleurs, une femme qui assure mener la vie dont elle a toujours rêvé alors que l’horreur se dessine dans les fumées et les cendres qui se répandent sur son gazon. avec ce film puissant, l’actrice révèle une fois de plus une force de jeu éblouissante qui, parions-le, lui offrira encore son lot de statuettes.