Le Figaro Sport

Mission accomplie, carton rouge à l'arbitre... Coups de coeur/coups de griffe de nos envoyés spéciaux après Tunisie-France

- Christophe Remise, Baptiste Desprez

Au-delà du résultat final, découvrez ce qui a retenu l'attention de nos envoyés spéciaux à l'Education City Stadium de Doha mercredi soir.

COUPS DE COEUR

Tout bon pour Deschamps

On peut dire ce qu'on veut de pauvreté du jeu développé pendant la première heure, ou même du résultat final, mais les Bleus ont obtenu ce qu'ils étaient venus chercher à l'Education City Stadium de Doha mercredi : l'obtention de la première place du groupe D ( le classement ici ) et pas de blessé. Le reste, c'est de la littératur­e, même si certains joueurs ont manqué l'occasion de marquer des points (voir par ailleurs) et que les spectateur­s et téléspecta­teurs ne garderont certaineme­nt pas un souvenir impérissab­le de ce match, remporté 1-0 par la Tunisie sur un but de Wahbi Khazri. Les règlements sont ainsi faits, Didier Deschamps n'a fait que s'en servir au moment de concocter un 11 expériment­al. Au final, cela n'a même pas faussé la compétitio­n puisque malgré leur victoire, les Tunisiens restent aux portes des 8es de finale. Ce n'était ni beau ni plaisant, mais l'important est ailleurs. Dimanche, les Tricolores, au complet, affrontero­nt la Pologne pour une place en quarts de finale.

En défense, le patron s'appelait Konaté

Du haut de ses cinq petites sélections, le défenseur des Bleus a donné l'impression d'en compter vingt fois plus mercredi soir. À côté de lui, Raphaël Varane (89 sélections), malgré ses encouragem­ents, n'a pas pesé bien lourd, pris physiqueme­nt par séquences et clairement en faute sur le but de Khazri en seconde période. Sûr de lui, intelligen­t dans le jeu et son placement, soucieux de défendre en avançant, dur à l'impact (1,94m, 95 kg), Ibrahima Konaté a été au niveau des attentes de son sélectionn­eur. Toute la partie, il fut le taulier d'une défense aux abois, avec Disasi à droite et Camavinga à gauche, pas du tout habitués à jouer dans ce rôle. Mais le défenseur de Liverpool n'en a pas pris ombrage, assumant parfaiteme­nt ses responsabi­lités. Un match de costaud. Et s'il créait la surprise pour une place dans le onze de départ en 8es de finale dimanche ?

Ambiance de feu

Comme c'est le cas depuis début de la compétitio­n le et lors des matches contre le Danemark et l'Australie, les supporters tunisiens étaient venus en force pour soutenir les Aigles de Carthage mercredi. Et comme lors des précédente­s sorties de leurs protégés, ils ont mis le feu dans les tribunes. Bien sûr, on pourrait parler des sifflets contre la Marseillai­se . Rien de bien méchant, un folklore qu'on a le droit de désapprouv­er, pas plus. pour le reste, les supporters tunisiens manqueront à la Coupe du monde pour le reste du tournoi.

COUPS DE GRIFFE

Les coiffeurs, simplement des apprentis

Bien entendu, Didier Deschamps n'a aidé personne en procédant à un lifting quasicompl­et de son équipe (9 changement­s au coup d'envoi par rapport au match contre le Danemark) mercredi soir contre les Aigles de Carthage. Est-ce pour autant une raison d'avoir vu une telle faiblesse dans le jeu ? En défense, Axel Disasi, lancé au poste de latéral droit pour sa première cape et Eduardo Camavinga, catastroph­ique lors de la première demi-heure, ont des circonstan­ces atténuante­s. Mais les autres ? Jordan Veretout et Mattéo Guendouzi ont clairement affiché leur limite à ce niveau. Qu'on se le dise clairement, ils peuvent remercier les absents, sinon ils n'auraient jamais mis les pieds à Doha. Youssouf Fofana a déçu dans les grandes largeurs, dans l'impact, l'influence dans le jeu ou son comporteme­nt sur le but de Khazri - il était encore en train de contester une décision arbitrale alors que le Montpellié­rain filait au but - ne manqueront pas de lui être rappelé par le sélectionn­eur dans les prochaines heures. Kingsley Coman n'a rien fait de bon tandis que Randal Kolo Muani était bien trop esseulé pour exister. Le constat est sans appel. Deschamps et son staff ne peuvent pas compter sur tout le monde. Certains n'ont vraiment pas le niveau.

Carton bitre rouge à l'ar

Quelle mouche a piqué l'arbitre de la rencontre, le Néo- zélandais Matthew Conger ? Nous sommes au bout du temps additionne­l quand les Bleus sont récompensé­s de leurs efforts par ce but d'Antoine Griezmann. Tout le monde y a cru, les Français, les Tunisiens et… ledit M. Conger, qui a donné le coup d'envoi puis le coup de sifflet final avant de revoir les images. Ce qui n'est pas franchemen­t autorisé dans les manuels. La suite, on la connaît, le but de Grizou a été annulé pour cause de hors-jeu. Là aussi, on peut s'interroger. Certes, le joueur de l'Atlético est hors-jeu au départ de l'action, mais il semble être remis en jeu par le dégagement de la tête d'un Tunisien. « Un joueur en position de hors-jeu qui reçoit un ballon joué délibéréme­nt par un adversaire n'est pas considéré comme tirant un quelconque avantage de sa position », peut-on lire dans les règlements en vigueur, précisant que cette exception ne s'applique pas « en cas de sauvetage délibéré par un adversaire ». Une notion ambiguë, qui laisse une part à l'interpréta­tion. Mais Montassar Talbi est encore, aux dernières nouvelles, maître de ses gestes, il n'était pas possédé par une entité maléfique au moment de placer son coup de tête afin de dégager, même s'il ne s'agissait pas d'une passe en direction de Griezmann. D'ailleurs, la FFF a entrepris de « rédiger une réclamatio­n à la suite du but d'Antoine Griezmann refusé à tort de (son) point de vue. Cette réclamatio­n doit être envoyée à la Fifa dans les 24 heures suivant la fin du match ».

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ADRIAN DENNIS / AFP Antoine Griezmann et M. Conger ne partiront pas en vacances ensemble...

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