Coupe du monde: quand l’arbitrage fait couac
ANALYSE - Mercredi soir, l’annulation du but d’Antoine Griezmann a plongé la fin du match TunisieFrance dans la confusion la plus totale.
Tous les quatre ans, c’est la même histoire. Un couac, un seul, et la polémique démarre, s’enflamme. Remet en cause les arbitres et bien entendu cette assistance vidéo à l’arbitrage (Var) qu’il est si facile de détester… Mercredi soir, l’annulation du but d’Antoine Griezmann pour hors-jeu après visionnage de la Var, et surtout après une remise en jeu qui devait éteindre toute possibilité de contester la décision arbitrale, a plongé la fin du match TunisieFrance dans la confusion la plus totale. Au point de voir TF1 rendre l’antenne prématurément sur le score de 1-1 et l’équipe de France déposer une réclamation pour obtenir l’annulation de la victoire tunisienne (1-0) finalement actée par les officiels.
Au-delà de la symbolique d’un tout premier succès des Aigles de Carthage face aux (remplaçants) Bleus, ce réel couac n’a heureusement pas eu de conséquence sur le bon déroulement et la suite de la Coupe du monde, l’équipe de France étant assurée de la qualification pour les 8es de finale et de terminer première de son groupe (avec ces scores de 1-1 ou de 0-1) et celle de Tunisie de faire ses valises, une nouvelle fois éliminée dès le premier tour sans jamais avoir vu les phases finales en six participations.
L’affaire fait cependant incontestablement désordre, alors que jusqu’à ce match Tunisie-France, l’arbitrage s’était globalement montré à son avantage lors des deux premières semaines de compétition. Les spécialistes de tout bord (journalistes, anciens joueurs, supporteurs, passionnés) n’ont pas jusqu’ici noté de réels scandales sur les pelouses du Qatar. Un penalty généreusement sifflé pour l’Argentine de Lionel Messi, un autre accordé pour le Portugal de Cristiano Ronaldo, quelques «erreurs» ici ou là, mais rien de dramatique signalé. Au contraire, tout cela constitue une nourriture pour alimenter les débats d’après-match qui font aussi tout le charme du football.
L’assistance vidéo à l’arbitrage, qui est encore montée en compétence lors de cette Coupe du monde avec l’apparition du signalement du hors-jeu semi-automatique, ne semble pas avoir été de trop nombreuses fois prise en défaut, sachant qu’au-delà du règlement pur et dur, une part d’interprétation demeure en jeu. Et c’est bien un (ou plusieurs) homme à qui revient toujours la décision finale.
Un homme? Pas que. L’autre grande nouveauté de cette compétition sous le soleil qatarien restera l’apparition d’une première femme le sifflet en main pour arbitrer un match masculin lors d’une Coupe du monde. La Française Stéphanie Frappart a été nommée pour la rencontre décisive entre le Costa Rica et l’Allemagne, ce jeudi soir. Et, comme ses confrères, elle a eu pour consigne de la fédération internationale de ne pas hésiter à rallonger le temps additionnel en fin des mi-temps pour compenser ici une blessure à rallonge, là une célébration de but festive ou encore des changements de joueurs interminables… Des deux à quatre minutes habituelles, les «arrêts de jeu» ont explosé dans les huit stades autour de Doha pour atteindre régulièrement huit à dix minutes. Autant de temps supplémentaire pour marquer des buts qui peuvent faire polémique.