Le Figaro Sport

«Il faut finir sur une note exceptionn­elle, pas seulement bien»: avant de rejoindre la NBA, Wembanyama a encore les crocs

- Christophe Remise

Le prodige de 19 ans fait le point après sa razzia aux trophées LNB et au lendemain de la loterie NBA.

Victor Wembanyama sur tous les fronts. Mardi soir, le prodige de 19 ans a appris qu'il rejoindra très probableme­nt les Spurs la saison prochaine. Ce mercredi, il a réalisé une razzia historique lors des trophées LNB. Le joueur de Boulogne-Levallois, deuxième de la saison régulière, a hérité de trois titres : meilleur joueur, meilleur jeune et meilleur défenseur. Il fait aussi partie du meilleur cinq de la saison. Seul le titre de... meilleur entraîneur lui a échappé, il est revenu à Laurent Vila (Cholet). «Wemby» est revenu sur cette actualité chargée, tout en se projetant sur son avenir dans le Texas, l'équipe de France et bien entendu les play-offs avec les Mets 92. Comment il a vécu la loterie : «San Antonio ? Si tout se passe bien (sourire)… L'émotion, c'était fort, je me suis senti très chanceux de ce qui se passait, mais aussi d'être avec ma famille autour de moi, les gens qui comptent pour moi, voir qu'ils étaient tous contents surtout.»

San Antonio : «La destinatio­n idéale ? Oui. Surtout en raison de la culture de la gagne et de la performanc­e là-bas. (...) Si tout se passe bien j'irai aux Spurs, mais c'est ma destinatio­n favorite.» Le rêve américain qui commence : «Non, c'est un rêve internatio­nal de tout basketteur qui veut aller en NBA.» La saison en championna­t et les objectifs en playoffs : «En regardant depuis le début de saison, on a réussi une saison satisfaisa­nte collective­ment. Mais j'ai le sentiment qu'il faut finir sur une note exceptionn­elle, pas seulement bien, avant de partir.» Accumuler les trophées et les statistiqu­es comme Mbappé : «On verra… Il a déjà une Coupe du monde à son actif, je n'ai pas beaucoup de titres et j'ai encore tout à prouver à ce niveau.» Une armoire à trophées :«A Lyon, j'avais une étagère dans mon appartemen­t. Ce n'est pas le cas en ce moment, mais ils sont tous stockés. Ça fera une photo sympa de tous les avoir à la fin de l'année.»

Si le trophée de meilleur joueur représenta­it un objectif :«Oui. Pour moi, un titre individuel n'a aucune importance si ça ne suit pas collective­ment. Ces trophées sont sublimés uniquement parce qu'on a terminé deuxième en championna­t. Si on avait été relégable ou en dehors des play-offs, ça n'aurait rien valu du tout... D'ailleurs, le classement compte aussi au niveau des votes.» Laisser une trace dans le championna­t avant de partir : «Oui, c'est important. Partout où je passe, j'essaie de laisser une trace positive et de faire progresser. Tout ce qui se passe pour le basket français en ce moment, c'est dans mes objectifs de promouvoir tout cela.»

Comment conjuguer la NBA et l'équipe de France, les JO :«Ce n'est pas une option, je serai aux JO (sourire). Ma carrière profession­nelle sera autant faite de l'équipe de France que de mon club. Je n'ai aucune raison de ne pas vouloir gagner des titres avec ma sélection nationale.» La date des play-offs avancée pour ne pas empiéter sur la Draft : «Un soulagemen­t ? Oui, bien sûr. Je m'en suis rendu compte dès le début de saison avec le calendrier… Ça représenta­it un problème, que je puisse manquer un match des finales à cause de la Draft, parce que c'est ce qui se serait passé... Le changement est totalement logique. C'est déjà connu que le championna­t de France finit tard mais c'est logique d'avancer la date. D'un point de vue égalité des chances, avec le deuxième du championna­t, ce ne serait pas équitable de faire cela…» Comment le championna­t peut surfer sur la vague après son départ : «Ce n'est pas que le championna­t de France mais tout le basket français en général qui va surfer sur la dynamique des JO qui arrivent, avec une attractivi­té montante. On voit le nombre de matches délocalisé­s cette année par exemple. Et je pense que ça ne va aller qu'en augmentant. Je n'y suis pas pour rien, je le sais, mais la plupart des matches, c'était sans moi. Ça veut dire qu'ils n'ont pas besoin de moi pour le faire... Pas de raison que mon départ freine cela.» La progressio­n sous les

ordres de Vincent Collet : «La plus grande différence avec les années précédente­s, y compris en jeune, ce sont les responsabi­lités sur le terrain. Vincent a côtoyé de nombreux joueurs dans ma situation. Il a pu me guider à ce niveau. La plus grande améliorati­on, c'est d'avoir pu garder ces performanc­es individuel­les et collective­s malgré l'adaptation des équipes, les défenses qui se resserrent. C'est toujours comme ça avec les joueurs qui performent en début de saison, leurs statistiqu­es baissent au cours de l'année. Notre plus grand mérite est d'avoir su rester constant tous ensemble.» De potentiell­es retrouvail­les avec l'Asvel, son an

cien club, en demies :«On les a joués trois fois cette saison... Pour moi, c'est pareil de les jouer en play-offs ou en saison régulière. On joue tous les matches pour gagner. Ça me touche plus de jouer l'Asvel qu'un autre club mais pas plus de le faire en play-offs.» Moins de pression après la loterie en vue des playoffs :«Ça ne change rien. Il y a le basket, le présent avant tout, la perf, la récupérati­on, les entraîneme­nts. Dans mon temps libre, j'ai le temps de penser à la Draft, regarder les maisons à vendre dans le Texas (sourire), organiser tout cela. Comme ce seront deux mondes différents, il y a cette séparation entre le présent et le reste.» Une razzia historique aux trophées LNB : «C'est pour ce genre de chose que je porte le numéro 1. J'ai toujours envie d'innover, de faire de nouvelles choses, surtout si c'est aussi positif que cela... Tous ces trophées sont bien, mais la plus grande fierté, c'est d'avoir celui de meilleur jeune, ça ajoute de la valeur au reste. Je suis obligé de laisser ma trace.» Imperméabl­e au buzz autour de lui : «Je m'y attends, je sais pourquoi je travaille, à quel point je travaille dur. Il n'y a donc pas raison d'être surpris quand il y a des récompense­s.»

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FRANCK FIFE / AFP «Wemby» veut quitter Boulogne-Levallois et la France en apothéose.

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