Le Figaro Sport

Le navigateur Maxime Sorel sur le toit du monde

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Le Breton est devenu le premier marin à avoir bouclé les deux Everest, en mer, avec le Vendée Globe (en solitaire), et à terre, au Népal. Avant lui, Éric Loizeau avait réussi un tour du Monde en équipage et l'ascension du point culminant du monde.

Maxime Sorel, accompagné de Ngima Gyaljen Sherpa, a atteint ce jeudi 18 mai le sommet de l'Everest (8.848 mètres). Le navigateur devient ainsi le premier homme au monde à avoir bouclé un Vendée Globe tour du Monde en solitaire, sans escale et sans assistance à la voile - et l’Everest. Le Cancalais avait décidé de relever ce challenge dès 2017 pour se mettre dans la situation des patients atteints de la mucoviscid­ose qui manquent de souffle et pour collecter des dons pour l'associatio­n "Vaincre la Mucoviscid­ose", dont il est le parrain national.

«Je suis très fier d'avoir accompli mon Double Everest, mon rêve pour Vaincre la mucoviscid­ose et pour démontrer que tout est possible dans la vie, s'est réjoui Maxime Sorel. C'est fait ! J'ai bouclé un Vendée Globe et j'ai gravi l'Everest. C'est beaucoup de bonheur et de sensations positives.»

Au jeu des comparaiso­ns, il a avoué être «plus fatigué qu'à l'arrivée d'un Vendée

Globe car cette ascension a été très intense sur un temps court. Quand je suis arrivé au sommet, je me suis mis à regarder les étoiles et je me suis dit que jamais je ne les verrais d'aussi proches. J'ai eu une grosse émotion quand j'ai vu le sommet apparaître. Nous sommes arrivés de nuit au sommet. Tu ne vois rien à part un point blanc. C'était une succession de plein de petits sommets. Tu montes, tu vois un truc et à un moment donné tu reconnais les drapeaux. Un grand moment !»

Un exploit que le navigateur-aventurier a réalisé dans des conditions extrêmes. «Nous avons eu un vent énorme avec un froid totalement dingue. Après le sommet, c'était le chaos total, avec un vent violent. Nous étions alors très pressés de redescendr­e parce que, là-haut, on ne tient pas, on reste congelé. Ma bouteille d'oxygène était quasiment vide. Je n'en avais pas de rechange. Nous n'avions pas de temps à perdre.»

Un retour au dernier camp de base qui lui a valu des frayeurs. «J'ai beaucoup pensé aux patients atteints de la mucoviscid­ose notamment lors de la redescente. J'ai voulu descendre très vite et j'ai certaineme­nt débranché mon tuyau d'oxygène. Je n'étais pas bien. J'avais la tête qui tournait. Je me suis assis sur un caillou et j'ai demandé à un mec à combien était ma bouteille d'oxygène. Il m'a répondu zéro !! Un sherpa m'a vu et a capté mon tuyau débranché, ouf ! Je me suis mis à revivre et j'ai fortement pensé aux patients alors que j'avais très, très peu de capacités respiratoi­res. J'ai vraiment flippé…»

«Nous avons effectué des journées physiques et mentales de ouf. Nous sommes partis à chaque fois des différents camps très tôt. On ne dort pas beaucoup. Nous avons marché 28 heures avec seulement 2 heures de sieste à très hautes altitudes avec des dénivelés importants et de multiples difficulté­s. Cela a été plus dur que ce que je pensais. Je me suis tout de même bien senti tout au long de la montée même si quelques membres de notre équipe nous ont lâchés au fur et à mesure car ils n'étaient pas très bien.»

Maxime Sorel sera de retour dans quelques jours en France, et en mer, afin de préparer la Transat Jacques Vabre, son objectif en 2023, et, surtout, son deuxième Vendée Globe qui aura lieu en 2024-2025. «Nous avons écrit une nouvelle belle histoire avant de retrouver mes chers océans», a conclu Maxime Sorel.

 ?? Agence TB Press ?? Maxime Morel lors de son ascension au Népal.
Agence TB Press Maxime Morel lors de son ascension au Népal.

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