Fiasco du tennis français à Roland-Garros : Santoro cible «les salariés de la Fédération bien installés»
L'ancien joueur a dressé un bilan sans concession d'un tennis français qui n'apprend pas de ses erreurs.
Avant même l'élimination, jeudi soir, du dernier Français en lice à RolandGarros, Arthur Rinerknech par Taylor Fritz, l'heure était déjà au bilan d'un tennis tricolore une nouvelle fois devant le précipice et devant un vide inquiétant. Après deux tours les vingt-huit
Français en piste ont tous pris la porte. Les raisons d'espérer des jours meilleurs sont peu nombreuses même si quelques joueurs talentueux comme Luca Van Assche ou Arthur Fils pointent leur bout de leur nez.
Consultant chez Prime Video et ancien joueur (17e mondial et 6 titres en simple), Fabrice Santoro n'a pas été tendre avec le monde de la petite balle jaune en France, appelant les responsables du tennis national à se regarder dans la glace après cet énième échec. Les problèmes, selon lui, sont bien structurels car le tennis français dispose des moyens de ses ambitions : « Sur un plan plus global, on ne peut pas accepter les résultats du tennis français avec les moyens que l'on a, ce n'est pas possible de se contenter de ça. On ne peut pas dire c'est un problème générationnel, c'est trop facile, c'est un peu cacher la poussière sous le tapis. Je pense qu'il y a eu des erreurs évidentes, qu'il faudrait reconnaître dans un premier temps. »
Alors que les murs de la FFT risquent de trembler dans les prochains jours, Santoro ouvre la parenthèse de son cas personnel et regrette par exemple que les instances dirigeantes n'aient jamais fait appel à ses services : « C'est dommage aussi parfois, et là je vais parler de moi, j'ai passé pas mal d'années sur le circuit, et depuis que j'ai arrêté ma carrière, j'ai été contacté par quatre fédérations étrangères et je n'ai jamais reçu un coup de fil de la Fédération française de tennis. Cela ne veut pas dire
que j'aurais sauvé le tennis français, mais je pense qu'à mon petit niveau, avec mon expérience, j'aurais pu aider un ou deux joueurs. »
Mais au-delà du sort de sa personne, Santoro voit plus large. Il profite de son exposition pour tacler la puissante et riche Fédération française de tennis qui bénéficie de recettes colossales avec le tournoi de RolandGarros. Une situation confortable qui installe, peut-être, le haut de la pyramide de la petite balle jaune dans l'aisance. « À l'arrivée, ce n'est pas moi la victime puisque je fais plein d'autres choses et que la vie est belle, ce ne sont pas non plus les salariés de la fédération qui sont bien installés, ce sont les jeunes, ce sont les jeunes joueurs à qui j'aurais pu donner quelques conseils. J'aurais pu leur permettre d'éviter quelques erreurs que j'ai malheureusement commises durant ma carrière. Voilà un petit peu le regard que j'ai sur le tennis français, et malheureusement ce sont les jeunes champions en herbe qui sont victimes.»