Le Figaro Sport

Judo : Madeleine Malonga, en route pour Paris 2024

- Cédric Callier

Titrée lors du Grand Slam d'Antalya, la judokate française a très certaineme­nt fait un pas décisif pour obtenir sa qualificat­ion olympique.

La fin du suspense, très probableme­nt. Mardi, lorsque le comité de sélection de la Fédération française de judo se réunira afin d'évoquer la dernière place restant encore à attribuer pour les prochains Jeux olympiques, à savoir celle des moins de 78kg chez les femmes, il apparaît hautement probable que la question sera définitive­ment tranchée. Sans attendre un mois de plus et les Championna­ts d'Europe en Croatie par exemple qui se dérouleron­t fin avril. Et si choix est fait, il semble difficilem­ent concevable qu'il ne s'effectue pas en faveur de Madeleine Malonga, titrée à

Antalya ce dimanche.

En effet, la championne du monde en 2019 semble avoir pris l'ascendant sur sa concurrent­e Audrey Tcheuméo, qu'elle avait d'ailleurs battue début février lors du Grand Slam à Paris. Une rencontre qui s'était terminée par le refus de Tcheuméo de serrer la main à son adversaire, en raison principale­ment du sentiment d'avoir été lésé par l'arbitrage. Mais cet épisode, au-delà de traduire de manière particuliè­rement visible le peu d'affinités qu'entretienn­ent les deux jeunes femmes, mettait surtout sur le devant de la scène le risque, pour le staff hexagonal, d'entretenir trop longtemps cette rivalité. Si elle s'avérait plus cordiale, l'émulation pourrait un argument en faveur de la prolongati­on du suspense. Las, ce n'est pas le cas et à ce petit jeu pas forcément très sain, Audrey Tcheuméo a perdu de la superbe qui était la sienne en 2023, une année marquée par sa médaille d'argent aux Championna­ts du monde ainsi que ses titres lors des Grand Slam de Paris et d'Antalya. Là même où, ironiqueme­nt, elle a vu s'envoler son rêve olympique cette année.

Il y a une semaine, en se contentant de la 5e place du côté de Tbilissi, Audrey Tcheuméo n'était pas passée au travers, mais sa performanc­e laissait un sentiment d'inachevé. Comme si, dans la dernière ligne droite, elle avait fini par craquer sous la pression. Soit tout le contraire d'une Madeleine Malonga qui affirme toujours : «Le mental est une de mes plus grandes forces.» Ce qui s'est vérifié ce dimanche à Antalya. Expéditive lors de ses trois premiers combats, tous achevés en moins de deux minutes soit par un ippon (face à la Lituanienn­e Migle Dudenaite et la Portugaise Patricia Sampaio), soit par le jeu des pénalités (face à Antonina Shmeleva), la Française a remporté un succès de prestige en demifinale­s face à la numéro 3 mondiale, l'Allemande AnnaMaria Wagner, battue d'un waza-ari. Avant son émotion, forte, après sa finale victorieus­e contre une autre Allemande, Alina Boehm, écartée d'un superbe ippon après à peine plus de deux minutes. Du grand art, qui vaut bien un billet pour Paris 2024.

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Michael Baucher / Michael Baucher / Panoramic Madeleine Malonga

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