Le Figaro Sport

OM-PSG : Paris sait faire le dos rond, Mbappé rate sa sortie, l’arbitre fait polémique… Coups de coeur et coups de griffe

- Christophe Remise

DÉCRYPTAGE - Au-delà du résultat final, découvrez ce qui a retenu l'attention de notre journalist­e au stade Vélodrome dimanche, lors de la victoire du PSG à Marseille (0-2).

Envoyé spécial à Marseille COUPS DE COEUR

Paris sait (aussi) faire le dos rond

Football offensif, spectacle et possession à outrance ? C'est ce que le PSG veut mettre en place sous Luis Enrique. Ce ne sont toutefois pas les recettes qui ont permis aux Parisiens de l'emporter à Marseille (0-2), dimanche, au Vélodrome. Poussifs pendant une large partie de la première période, à 11 contre 11, les Rouge et Bleu ont fait la différence au cours du second acte, à 10 contre 11, sur deux contres rondement menés. L'OM a poussé, Paris a plié… mais n'a pas rompu. «En première période, on était loin de notre niveau, c'est aussi de ma faute en partie, il y a eu des erreurs techniques inhabituel­les. On n'a eu que deux occasions... En deuxième période, je suis très heureux de la solidarité de mon équipe, de l'attitude et en particulie­r des joueurs qui sont entrés. On a joué dans un style différent du style habituel en seconde période, mais ça s'est bien passé», a relevé Luis Enrique. Paris sait aussi faire le dos rond. On notera que c'est plus facile d'y arriver quand il y a un (grand) gardien comme Gigio Donnarumma dans les cages… Grande.

Vitinha, c'est extra

On vous parlait d'un Vitinha qui prend du galon avant ce 107e Classique. Le Portugais a mis les petits plats dans les grands afin de nous donner raison. Positionné en sentinelle au départ, il a réalisé un match plein, aidant Paris à sortir de la pression adverse. Ça ne l'a pas empêché de monter au créneau en seconde période et de marquer son septième but de la saison. Le tout avant de contrer un tir qui prenait le chemin du but en fin de partie. Fort.

L'OM peut retirer du positif

À la base, cet OM ne partait déjà pas avec la faveur des pronostics. Et avec les pépins qui ne cessent de s'abattre sur le club phocéen en termes de blessure, la mission était encore plus compliquée. «La trêve internatio­nale a été terrible», comme l'a confessé JeanLouis Gasset. Toujours est-il que malgré l'écart qui sépare les deux équipes sur le papier en termes d’individual­ités et les blessures, avec les sorties de Chancel Mbemba et Leonardo Balerdi en cours de route, les Olympiens ont regardé les Parisiens droit dans les yeux pendant une large partie du match. Il leur a surtout manqué l'efficacité devant le but, au-delà des prouesses de Donnarumma. «Si on avait joué contre un adversaire plus précis, on aurait sûrement été pénalisés», glisse Luis Enrique. «Si on est dans cet état d'esprit, on fera une bonne fin de saison», promet de son côté Gasset, relevant que ses joueurs «ont essayé, et le public l'a vu». Le coach marseillai­s a ensuite complété son propos : «Gardons cet état d'esprit et récupérons quelques joueurs». Du positif, mais pas au classement : l’OM est septième. Pour la C1, ce sera très, très dur.

COUPS DE GRIFFE

Mbappé rate sa sortie

Un capitaine ne devrait pas faire cela. Sans doute très excité à l'idée de marquer les esprits pour son dernier Classique avec le Paris-SG, Kylian Mbappé a réalisé une terne prestation dimanche. Il espérait sans doute avoir le temps de se rattraper en fin de match. Raté. Luis Enrique l'a sorti peu après l'heure de jeu. Un choix que ce dernier, agacé, n’a pas eu

envie de commenter... Toujours est-il que l'ancien Monégasque n'a pas masqué sa surprise, sa déception, son mécontente­ment sur le coup. On devine même des insultes dirigées en direction de l'entraîneur espagnol en lisant sur ses lèvres… Sale image. On comprend sa frustratio­n pour les raisons évoquées plus tôt, mais Luis Enrique pensait à mercredi, et à la demi-finale de Coupe de France. En plus, c'est le joueur qui a remplacé Mbappé, Gonçalo Ramos, qui a inscrit le second but parisien. Luis Enrique 1, Mbappé 0.

À noter que ledit Kylian Mbappé s'est fendu d'une publicatio­n énigmatiqu­e sur Instagram après le match. Tandis que ses coéquipier­s ont évoqué leur joie dans leurs publicatio­ns respective­s sur les réseaux sociaux, «KM» a posté une photo sur laquelle on le voit quitter le terrain, tête basse, tenant son brassard dans la main droite. Pas de légende, mais on devine bien le sens.

M. Bastien (et la Var) aux fraises

Deux gros temps forts en termes d'arbitrage. Commençons par le deuxième, le but refusé à Jordan Veretout en seconde période, refusé en raison d'une position de hors-jeu de Luis Henrique. Selon notre évaluation, la décision était justifiée. On a le droit de s'étonner du fait que Benoît Bastien n'a pas fait appel à la Var sur ce coup-là. Géométrie variable. Toujours est-il que Luis Henrique, s'il ne fait pas directemen­t action de jeu, est très proche de Gigio Donnarumma sur le coup. Il gêne forcément le portier italien. Sur la première situation, c'est autre chose. L'arbitre attribue un rouge direct à Lucas Beraldo pour une poussette sur le long de la ligne de touche et à 40 mètres du but sur PierreEmer­ick Aubameyang. S'il avait attribué un jaune au Brésilien, qui avait déjà été averti auparavant, pas de souci. M. Bastien ne l'a pas fait. En fait, il allait demander à reprendre le jeu… lorsqu'il a été sollicité par la Var. Après visionnage des images, il a brandi le rouge direct. Il ne pouvait plus donner de jaune. Alors il a choisi de réparer une erreur... par une autre.

À noter que l'intéressé s'est expliqué sur Amazon Prime Vidéo , c'est assez rare pour être souligné, salué et félicité. Il a notamment dit que Beraldo s'était rendu coupable d'un «anéantisse­ment d'une occasion nette de but, c'est une évidence». À 40 mètres du but et avec Danilo Pereira à la même hauteur, c'est discutable, très discutable… Une chose est sûre : dans un cas comme dans l'autre, on peut encore parler de l'utilisatio­n de la Var. Débat sans fin.

Petit Classique

Disputé dans des conditions dantesques, sous la pluie et un fort vent, ce Classique n'a pas atteint des sommets en termes de jeu et de spectacle, soyons honnêtes. Les deux équipes ont grandement manqué d'efficacité devant la cage adverse et ont globalemen­t eu beaucoup de déchet technique. Le tout alors que le carton rouge à Beraldo a changé la physionomi­e de la rencontre et incité les Parisiens à revoir leurs ambitions à la baisse en termes de jeu. Heureuseme­nt, il y avait l'ambiance du Vélodrome, on n'est jamais déçu de ce point de vue là. On soulignera le feu d'artifice du début de match. Impression­nant. Pas sûr que tout le monde partage cette appréciati­on du côté de la Ligue de football profession­nel… Huis clos partiel en vue. L'ambiance donc, et le suspense. L'OM a espéré inverser la tendance ou a minima prendre un point jusqu'au deuxième but parisien, oeuvre de Gonçalo Ramos, à la 85e minute de jeu. C'est déjà ça.

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NICOLAS TUCAT / AFP Kylian Mbappé n’a pas brillé par son attitude dimanche soir, à Marseille...

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