PSG : Ramos, la machine est lancée
DÉCRYPTAGE - Auteur d'un doublé face à Lyon, l'attaquant portugais a trouvé son rythme de croisière malgré un temps de jeu fluctuant et peu de perspectives en «Champions’».
«Il n'y a pas de 11 type», répète à l'envi Luis Enrique, adepte du turnover en Ligue 1. Et c'est tant mieux pour Gonçalo Ramos, qui a l'occasion de se montrer. Et de marquer des points. Recruté pour 80 M€ l'été dernier à Benfica, avec une option d’achat levée dès le mois de novembre, l'attaquant international portugais (11 sél., 8 buts) de 22 ans était initialement en concurrence avec un autre nouveau venu, Randal Kolo Muani, pour le poste d'avant-centre. Tout ne s'est toutefois pas passé comme prévu… Bradley Barcola a chamboulé la hiérarchie, s'invitant au sein du trio offensif avec Kylian Mbappé et Ousmane Dembélé. Avec «Lucho», on n'est pas à une surprise près. Mais comme le relève l’exParisien Édouard Cissé, «la hiérarchie est établie. Elle s'est faite naturellement». Et le consultant Prime Vidéo d'ajouter : «Luis Enrique a trouvé son attaque avec Mbappé, Barcola et Dembélé, ça peut jouer la transition et c'est même meilleur avec du champ».
Les grands espaces, ce n'est en effet pas la tasse de thé de Ramos, un attaquant, un vrai. Un joueur de surface. Son deuxième but face à Lyon (4-1) dimanche, à la conclusion d'un contre, démontre toutefois qu'il peut aussi se rendre utile en transition. Son premier a rappelé qu'il est brillant de la tête. Le tout sans parler de son attitude, toujours irréprochable, et de son impact dans le jeu sans ballon, ses efforts, ses déplacements, ses appels...
Le plus efficace d'Europe en 2024
Package complet, pour un joueur qui s'est mis les supporters dans la poche il y a quelques semaines en marquant à Marseille (0-2) et en chambrant le public du Vélodrome. «Si on prête attention à son ratio temps de jeu/buts marqués, c'est l'un des meilleurs de L1», constatait Luis Enrique après le match contre l'OL. Tout juste : avec un but toutes les 118 minutes, Ramos est même le troisième joueur le plus efficace de L1 - parmi les joueurs à trois buts et plus derrière son coéquipier Mbappé (1 but toutes les 81 minutes) et le Marseillais Faris Moumbagna (1 but toutes les 112 minutes).
Et encore, les statistiques sont plus ébouriffantes en ne prenant en compte que les matches disputés depuis le début de l'année. Ramos a fait trembler les filets une fois toutes les 73 minutes en Ligue 1, record dans le Top 5 européen. Au total, il en est à 13 buts toutes compétitions confondues (34 matches), dont 10 en 2024 (7 en L1 et 3 en CDF). Le natif de Lisbonne a d'abord dû s'adapter à un nouvel environnement et digérer son (gros) transfert, avant de surmonter «un virus qui s'est transformé en infection du côlon. J'ai passé 20 jours à saigner et à vomir, incapable de manger et avec une très forte fièvre. J'ai fini par aller à l'hôpital quatre ou cinq fois et j'ai été mis sous perfusion. J'ai perdu huit kilos et, en période d'adaptation à la France, ajouter cette mésaventure n'a pas aidé», a-t-il récemment expliqué dans une interview au quotidien portugais Record . Et de poursuivre : «Ça a commencé le 10 décembre. J'ai eu une rechute à Noël, je suis allé à l'hôpital et ce n'est qu'à mon retour, le 30, que j'ai recommencé à m'entraîner.»
Avec l'enchaînement des matches et un Kylian Mbappé désormais aligné avec parcimonie en championnat pour les raisons que l'on sait, Gonaçalo Ramos a su saisir sa chance. Mieux connecté avec ses coéquipiers et diablement efficace, il répond aux attentes. «Il est toujours là où il faut, il aide quand on n'a pas le ballon, il offre des solutions quand on l'a, il fait le pressing», savoure Luis Enrique, ravi d'avoir «deux, trois ou même quatre joueurs capables de jouer en 9, avec Kylian
Mbappé, Marco Asensio et Randal Kolo Muani, c'est merveilleux pour un entraîneur d'avoir toutes ces options».
Et d'ajouter, avant d'affronter Lorient ce mercredi (19h), en match en retard de la 29e journée : «Je suis très heureux d'avoir un joueur aussi jeune que lui avec son expérience, ses prédispositions et ses qualités. Il a été important tout au long de la saison, il a joué plus ou moins, il y a eu des hauts et des bas, mais toujours avec une bonne performance et de très bons résultats».
Un concurrent dans les pattes l'été prochain ?
À voir si Luis Campos s'en souviendra au moment de définir les profils à rechercher pour l'été prochain. Faudra-t-il mettre le grappin sur un avant-centre de classe internationale après le départ de Mbappé ou s'appuyer sur Ramos ? «En ce qui concerne le mercato, il faudra en parler avec Luis Campos. C'est lui qui s'occupe de cela. En plus, ce n'est pas le moment, même si ce n'est en fait jamais le moment de parler de recrutement», glisse Luis Enrique.
Malgré ses performances du moment et le fait que Luis Enrique peut toujours nous surprendre dans sa composition de départ, il n'y a toutefois que peu de chances de retrouver Gonçalo Ramos sur le terrain au coup d'envoi de la demi-finale aller de Ligue des champions à Dortmund mercredi prochain (21h). Question de niveau ou de profil ? Un peu des deux...
«Il faut avoir le ballon dans la surface avec lui. Ce qu'il propose, ce qu'il démontre, c'est qu'une fois que le ballon est dans la surface, il est adroit. Je ne suis donc pas surpris qu'il marque des buts... Il fait le taf, il fait ce pourquoi il a été pris, à savoir marquer des buts. Quand il a une demi-occasion, il marque. Titulaire ? À Lorient, ça ne me choquerait pas. Mais pas en C1. Le PSG est meilleur en transition et l'attaque est faite. Gonçalo Ramos, c'est un peu plus compliqué lorsqu'il y a de la profondeur. Il faut aussi qu'il se retape un peu, c'est sa première saison, il n'a que 22 ans, il faut qu'il s'adapte», note l’ex-Parisien Édouard Cissé. Avant de briller encore plus la saison prochaine ?