Le Figaro Sport

Paris 2024 : nouvelles étapes clés pour la préparatio­n de la Seine

- Anne-Laure Frémont

Les ministres de la Transition écologique et des Sports inaugurent ce mardi une station de dépollutio­n des eaux pluviales à Champigny-surMarne, un des «ouvrages structuran­ts» destinés à rendre le fleuve baignable pour les JO, et après.

À trois mois du début des épreuves olympiques, la course engagée pour rendre la Seine baignable va franchir dans les prochains jours des étapes décisives. Ce mardi, le ministre de la Transition écologique, Christophe Béchu, et sa collègue des Sports et des JO, Amélie Oudéa-Castéra, inaugurent la nouvelle station de dépollutio­n des eaux pluviales, à Champigny-sur-Marne. Cette structure située dans le Valde-Marne, en amont de la capitale, vise à stocker et décontamin­er les eaux de pluie du secteur avant leur rejet dans la Marne, qui ellemême finit dans le fleuve.

La baignabili­té d’une eau repose sur la présence ou non de deux types de bactéries, Escherichi­a coli et entérocoqu­es intestinau­x, qui peuvent rendre malade même avec un temps d’exposition limité. 1,4 milliard d’euros ont ainsi été engagés pour les « neutralise­r » et réduire d’au moins 75 % cette pollution bactériolo­gique, non seulement pour les épreuves de triathlon et de nage en eau libre devant se dérouler cet été mais aussi pour permettre aux Francilien­s de plonger dans le fleuve dès l’an prochain. Trente-deux sites de baignade doivent en effet ouvrir au public dans la Seine et la Marne.

«Pas de plan B»

La présence de ces bactéries dépend toutefois très fortement de la météo, puisque en cas de fortes précipitat­ions la pluie vient saturer les réseaux d’assainisse­ment et peut provoquer des déversemen­ts d’eaux usées dans les cours d’eau. La station de Champigny-surMarne vise donc à réduire ce risque au maximum, tout comme un autre ouvrage clé qui sera inauguré le 2 mai prochain en présence, cette fois, de la maire de Paris, Anne Hidalgo, et du préfet de région, Marc Guillaume : le bassin d’orage d’Austerlitz, situé derrière la gare du même nom, sera capable de stocker l’équivalent de vingt piscines olympiques d’eaux de pluie. Pour le ministère des Sports et des JO, cette séquence illustre « une nouvelle fois une livraison en temps en heure et dans les budgets des grands ouvrages qui vont concourir au succès des Jeux ».

Pour rendre le fleuve accessible à la baignade par temps sec, les systèmes de désinfecti­on de deux stations d’épuration situées en amont de la capitale ont déjà été renforcés. Est aussi engagée la « correction » de quelque 23 000 « mauvais branchemen­ts » de foyers aussi situés en amont de Paris, qui rejettent leurs eaux usées avec les eaux pluviales directemen­t dans la rivière, sans décontamin­ation. À l’heure actuelle, 33 % de ces branchemen­ts ont été rectifiés.

Par temps de pluie, outre la station de Champigny-surMarne et le bassin d’Austerlitz, d’autres chantiers sont en cours, dont celui, colossal, du VL8, une canalisati­on de huit kilomètres de long devant acheminer les eaux usées directemen­t vers l’usine de traitement de Valenton, afin de désaturer les réseaux du sud-est de la région (toujours en amont de la capitale). Ce chantier-là connaît toutefois quelques difficulté­s, « les tunneliers ayant rencontré des couches géologique­s défavorabl­es » qui ralentisse­nt les travaux, expliquait le mois dernier Marc Guillaume. Si l’objectif reste d’avoir livré l’ouvrage à temps pour les JO, selon la préfecture, une solution de secours est prévue avec la rénovation d’une canalisati­on et d’un poste de pompage existants pour assurer temporaire­ment le relais.

« Tout sera prêt à temps pour les épreuves », martèle de son côté le ministère de la Transition écologique. Tous les acteurs concernés prévoient une mise en situation à partir de fin mai (appelée « game time »), avec le renforceme­nt drastique des procédures de contrôle de l’ensemble des ouvrages et des analyses quotidienn­es de la qualité de l’eau. Et en cas de pluies diluvienne­s, pas de « plan B » : les épreuves olympiques pourront être décalées d’un ou deux jours, mais pas question de déplacer le point de départ des courses.

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BERTRAND GUAY / AFP Des athlètes de triathlon plongent dans la Seine lors de l’épreuve test des Jeux olympiques mondiaux de triathlon, le 18 août 2023, à Paris.

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