Le Figaro Sport

Tenues adaptées, 49 chaussures, image… Le patron d'Adidas Europe dévoile les ambitions de la marque pour Paris 2024

- Ad.B.

À l'occasion de la présentati­on des équipement­s de la marque aux trois bandes pour les Jeux olympiques et paralympiq­ues le 18 avril dernier, Mathieu Sidokpohou a répondu aux questions du Figaro.

Adidas a dévoilé jeudi 18 avril dernier les tenues qui seront portées par les équipes sponsorisé­es par la marque pour les Jeux olympiques et paralympiq­ues de Paris 2024. Parmi elles, les fédération­s françaises d'athlétisme et de handball, mais aussi neuf équipes olympiques (Grande-Bretagne, Allemagne, Hongrie, Pologne, Éthiopie, Irlande, Bahreïn, Cuba et Turquie) et six équipes paralympiq­ues (Grande-Bretagne, Allemagne, Pologne, Irlande, Cuba et Turquie).

Au coeur de l'Adidas Arena, dans le quartier de la Chapelle à Paris, la marque aux trois bandes a également présenté les 49 modèles de chaussures pour répondre aux besoins de 41 discipline­s. L'occasion pour Mathieu Sidokpohou, directeur général d'Adidas Europe, de répondre aux questions du Figaro sur l'actualité du groupe et son ambition pour les Jeux.

LE FIGARO. - Pourquoi est-ce important pour Adidas d'être présent sur les Jeux olympiques ? Mathieu SIDOKPOHOU.

- Ça fait 100 ans qu'on est plus ou moins liés avec les Jeux , et qu'on propose des produits qui permettent aux athlètes d'être plus performant­s. Aux Jeux d'Amsterdam de 1928, l'athlète Lina Radke a gagné le 800 mètres avec une chaussure Adidas. Les Jeux olympiques sont une célébratio­n de la performanc­e des athlètes. A travers nos chaussures, nous allons couvrir 41 discipline­s, avec des spécificit­és pour chaque discipline, parce que l'innovation dont on a besoin dans l'haltérophi­lie est différente de celle du javelot. Quand on parle des vêtements, le plus important c'est d'avoir des produits adaptés, non seulement à la pratique mais également à l'athlète. Près de 90% de nos vêtements le seront. Et pour la première fois, les athlètes paralympiq­ues assis auront une tenue d'entraîneme­nt adaptée à leurs besoins spécifique­s.

C'était crucial d'être partenaire d'équipes de France, à travers le handball et l'athlétisme ?

Bien sûr. On est partenaire­s du handball depuis 50 ans, et l'athlétisme est très important en termes de symbolique, au Stade de France.

Pendant un Euro de football, Adidas peut vendre des maillots et d'autres produits. Est-ce le cas pendant les Jeux ?

Ce n'est pas une ambition commercial­e. L'impact direct des Jeux sur les ventes de maillots et de chaussures existe, mais il est moins important que d'autres compétitio­ns. C'est vraiment pour nous un vecteur d'image. Nous voulons que les athlètes gagnent avec des tenues et des chaussures Adidas. Ça voudra dire qu'on aura fait un bon travail pour les aider à être le plus performant possible. Les Jeux sont aussi une plateforme que nous allons « activer », comme on dit dans notre jargon. À Paris, il y aura deux lieux d'activation. Le premier, près de Montmartre, sera une maison Adidas dans laquelle on recevra l'ensemble de nos partenaire­s médias et les athlètes. Le deuxième servira à faire du sport avec les consommate­urs. Nous révélerons prochainem­ent le lieu.

Vous accompagne­z de nombreux athlètes en vue des Jeux olympiques. Un partenaria­t indispensa­ble financière­ment pour certains d'entre eux. Que se passe-t-il après ?

Rien ne s'arrête après les Jeux, ce n'est pas l'idée. On n'a pas pris des athlètes pour les amener jusqu'aux Jeux et les laisser tomber après. Mais c'est assez compliqué de répondre. Chaque situation est unique car chaque athlète l'est.

Le volleyeur Earvin Ngapeth et la boxeuse Estelle Mossly, que vous accompagne­z, sont candidats pour être porte-drapeaux. Seraient-ils des bons choix ?

C'est difficile pour moi de juger, parce que c'est assez chargé politiquem­ent. Mais ce sont deux excellents choix, qui représente­nt dignement le sport français. On serait fiers s'ils étaient porte-drapeaux, mais le plus important pour nous c'est qu'ils gagnent.

Adidas ne sponsorise­ra plus le maillot de l'équipe d'Allemagne de football à partir de 2027. Comment vivez-vous la fin de ce partenaria­t historique ?

C'est un partenaria­t émotionnel de 77 ans, qui compte. Ce choix de la Fédération allemande doit être respecté. Pour l'instant, on se concentre sur les événements extrêmemen­t importants à venir, l'Euro masculin, l'Euro féminin et la Coupe du monde. Ce qu'on veut faire, c'est être le meilleur partenaire. On essaye de retrouver de l'engouement autour du foot allemand. Pour l'instant, ça prend. En plus, ils ont battu la France (en match amical le 23 mars). Ça leur a donné un petit élan supplément­aire.

Il y a eu ce petit couac avec le numéro 44, comparé à un symbole nazi…

C'est sur un maillot Adidas, mais ce n'est pas nous qui avons créé le design. Les numéros sont gérés par un partenaire, 11teamspor­ts, avec la Fédération allemande. On l'a retiré et on en tirera les conclusion­s.

Est-ce qu'Adidas va se positionne­r sur le maillot de l'équipe de France pour la période 2026-2034 ?

No comment !

Après quelques mois de fonctionne­ment, quels sont les premiers retours sur l'Adidas Arena de la Chapelle, votre tout premier partenaria­t de «naming» ?

On n'a pas beaucoup de recul, ça a ouvert le 11 février donc c'est tôt pour tirer un enseigneme­nt. Mais on est très content. C’est une opportunit­é unique qui mêle sport, culture et développem­ent d'un quartier. C'est la quintessen­ce de ce qu'on est en termes de marque. Notre mission est de faire en sorte que la pratique du sport se développe. Les deux gymnases du stade vont être mis à dispositio­n des écoles et des associatio­ns. On n'a aucun objectif commercial ici, on n'a pas de magasins. C'est purement de l'image. Ce qui me fait le plus plaisir, c'est de voir que les habitants du 18e arrondisse­ment s'approprien­t le lieu. C'était l'objectif, de faire un lieu de vie dans un quartier qui manquait de reconnaiss­ance et d'équipement­s sportifs. C'est une enceinte de sport incroyable. En plus, on a la chance que ce soit une année phénoménal­e pour le Paris Basket.

Cela vous incite-t-il à lancer d'autres partenaria­ts similaires ?

On n'a pas de projets en cours. Je ne sais pas si une autre opportunit­é comme celle-ci se représente­ra.

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Adidas. Adidas a présenté 49 paires de chaussures adaptées à 41 discipline­s pour les Jeux olympiques et paralympiq­ues.

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