Le Figaro Sport

Ligue des champions : Vitinha bon élève, Mbappé finit mal, les cancres Kolo Muani et Beraldo… Carnet de notes du PSG

- Christophe Remise

DÉCRYPTAGE - Découvrez les notes de la rédaction sur l'ensemble de la campagne européenne du Paris-SG, éliminé en demi-finales par Dortmund, mardi.

«En début de saison, personne ne croyait qu'on arriverait jusque-là». Marquinhos a bien raison. Personne n'aurait misé sur ce PSG en reconstruc­tion dans le dernier carré de la Ligue des champions. Après les départs de Neymar, Leo Messi et Marco Verratti l’été dernier, Paris est entré à pieds joints dans sa «nouvelle ère», plus jeune, plus collective, et donc forcément moins bien outillée pour les sommets européens. Et pourtant, le contenu des deux matches face à Dortmund et le niveau de l'opposition invitent à nourrir d'énormes regrets… La finale était à portée de main.

«Avec un nouveau projet, pas mal de nouveaux joueurs, des jeunes joueurs qui, pour la plupart, vivaient leur première expérience dans un grand club, ce n'est pas trop mal, lâche Kylian Mbappé, invité à dresser le bilan de la campagne européenne, sans doute sa dernière avec Paris d'ailleurs. Mais le PSG, nous, on veut toujours gagner. On n'a pas gagné, on est triste. Mais il faut gagner la Coupe de France et on fera un bilan après. Faire le bilan aujourd'hui, ça n'aurait aucun sens.»

Pour le bilan de la saison, il faudra effectivem­ent attendre le 25 mai. Pour celui de la C1, c'est le moment. Cinq victoires, deux nuls, cinq défaites, 19 buts marqués, 15 encaissés, deuxième du «groupe de la mort» (avec un penalty généreux face à Newcastle qui a pesé lourd), tirage aisé en 8es, à 11 contre 10 en quarts contre le Barça, et Dortmund, le grand gâchis, en demies. Collective­ment, c'est moyen. Et individuel­lement ? Les notes.

Vitinha (6,5 ; 10 notes)

: Aligné un peu à toutes les sauces en début de saison, Vitinha avait déjà réalisé une phase de poules très cohérente. Il a fait encore mieux lors de la phase à éliminatio­n directe. Et ce même s'il a souvent dû évoluer en sentinelle. Le milieu portugais «fait partie des meilleurs du monde», dixit Luis Enrique. Après une première saison inégale, l'ancien de Porto est le plus régulier sur l'ensemble de la campagne. Cadre.

Warren Zaïre-Emery (5,7 ; 10 notes)

: Meilleur joueur parisien sur la phase de poules, le plus décisif aussi, le titi de désormais 18 ans n'a pas réussi à conti

nuer sur sa lancée. «Depuis janvier, ce ne sont pas mes meilleurs matches», reconnaît-il avec franchise. La demi-finale retour face à Dortmund (0-1) illustre cette perte de vitesse. Qui lui en voudra ? Certains cadres ont davantage à se reprocher... On n'oubliera pas ses prestation­s magnifique­s contre Milan (3-0) ou à Dortmund (11) lors de la première phase. L'avenir, c'est lui. Il a d’ailleurs été prolongé jusqu’en 2029.

Kylian Mbappé (5,5 ; 12 notes)

: Pas toujours brillant dans le jeu, à cause des orientatio­ns tactiques de Luis Enrique mais pas que, le natif de Paris a longtemps eu le mérite d'affoler les compteurs. Huit buts lors de ses 10 premiers matches. Une machine. La mécanique s'est toutefois enrayée en demies, avec deux prestation­s à oublier contre Dortmund. Globalemen­t, la dernière campagne européenne de Mbappé avec le PSG n'est pas une réussite. 5,5, c'est le strict minimum… «J'ai essayé d'aider mon équipe du mieux que je pouvais. Ce n'était pas suffisant. Quand on parle d'efficacité, je pense être le premier visé. Je suis le gars qui doit marquer les buts, être décisif. Quand ça se passe, je suis ici et je prends toute la lumière. Quand ça ne marche pas, il faut prendre toute l'ombre aussi», a-t-il constaté avec franchise, mardi.

Ousmane Dembélé (5,5 ; 11 notes)

: De l'impact mais un bilan vierge de but et de passe décisive en poules. Un carton jaune idiot qui l'avait privé du match à Dortmund (1-1). «Dembouz» a nettement haussé le ton face à la Real Sociedad avant de briller fort contre son ancien club, le Barça, marquant à l'aller (2-3) et au retour (1-4), héritant d'un 8 à Montjuïc. Las, il s'est éteint au pire moment, contre un autre ancien club, Dortmund, en demies. Rageant.

Marquinhos (5,4 ; 10 notes)

: Un peu juste en phase de poules, avec notamment cette boulette lors de la débâcle à Newcastle (41), le capitaine parisien couvre sur le but de Dortmund au Signal Iduna Park (1-0), en demi-finale aller, et provoque bêtement le corner, au retour (0-1). Et ce alors qu’il fait pourtant deux gros matches... Sur la phase finale, il a toutefois tenu son rang, notamment lors de la victoire 4-1 à Barcelone. Le joueur le plus capé de l'histoire du club retrouve des couleurs, avec toujours quelques trous d’air.

Lucas Hernandez (5,4 ; 9 notes)

: Satisfaisa­nt en phase de poules, le guerrier des Bleus a failli contre le Barça (2-3), match lors duquel il n'avait pas été aidé par Luis Enrique, avant de briller au retour à Barcelone (1-4). Remplaçant contre la Real Sociedad (2-0) et blessé à Dortmund en demies (1-0), il a manqué la demie retour. En fait, il en est quitte pour de longs mois d’absence, encore... L'ancien joueur de Dortmund n'en reste pas moins une bonne pioche, lui qui a joué à gauche jusqu'au retour de Nuno Mendes.

Bradley Barcola (5,4 ; 6 notes)

: Du bon et du moins bon pour l'ancien Lyonnais, peu utilisé en C1 en début de saison, on se souvient de son entrée percutante… et de ses multiples ratés face au but contre Newcastle (1-1). Il a disputé au moins une mitemps lors des six matches suivants, participan­t activement à la victoire à Barcelone (1-4). Un but contre la

Real Sociedad aussi (2-0). Barcola a démontré qu'il a de l'avenir lors de cette campagne.

Gigio Donnarumma (5,3 ; 12 notes)

: Défaillant contre Newcastle (1-1), en poules, et surtout face à Barcelone (2-3), en quarts, le portier italien n'a pas totalement rassuré lors de cette campagne en C1. Inégal. On l'a toutefois vu décisif à Dortmund… en phase de groupes (1-1), ou encore à Milan (3-2), dans un contexte qui n'était pas aisé, face à un San Siro remonté.

Achraf Hakimi (5 ; 11 notes)

: Mis à part son récital lors du premier match de la saison, face au BVB (2-0), et à Barcelone (1-4), le latéral marocain a été trop souvent neutre au vu de ses qualités et de la liberté qui lui était accordée par son coach. On était en droit d'en attendre plus d'un tel joueur.

Fabian Ruiz (5 ; 7 notes)

: Blacklisté par Luis Enrique du temps où ce dernier officiait à la tête de l'équipe d'Espagne, Fabian Ruiz a dû s'inquiéter en voyant son compatriot­e débarquer à Paris l'été dernier. Il n'a d'ailleurs que peu joué en phase de poules. En tout cas, il n'a été titularisé qu'une fois. Mais il a débuté les six matches en 2024 ! Pas de vrai coup d'éclat, pas d'énorme four non plus… avant la défaite 0-1 contre Dortmund en demi-finale retour. Sans saveur, même si on ne peut pas reprocher à l'ancien Napolitain d'économiser ses efforts. Vivement que Vitinha joue en 8.

Milan Skriniar (4,9 ; 6 notes)

: Titulaire pour les six matches de poules, sans être éclatant, le défenseur slovaque a manqué les 8es sur blessure et n'a jamais retrouvé sa place dans le 11. En fait, il n'a pas joué lors de la phase à éliminatio­n directe. Sa lenteur est un sujet. Son jeu de tête aussi. Déclassé. Kang-in Lee (4,9 ; 4 notes) : Juste le cut pour Kang-in Lee, qui a le nombre requis de notes pour figurer dans notre carnet. Le SudCoréen a finalement disputé neuf des 12 matches de C1, dont trois titularisa­tions, les deux derniers matches de poules et le quart aller contre le Barça (2-3). On se souvient de son entrée remarquée et de son but face à Milan (3-0), de sa passe décisive à San Sebastian (1-2). Globalemen­t, ça reste un peu léger.

Nuno Mendes (4,4 ; 5 notes)

: Forfait pour toute la première partie de saison, le Portugais n'a pas fait d'étincelles en Ligue des champions. Ça peut se comprendre, en raison des consignes de Luis Enrique et aussi de sa longue absence. Certes, il y a cette prestation positive contre le Barça (23). Pour le reste, c'est insuffisan­t. Il a notamment pris le bouillon face à Jadon Sancho lors de la demi-finale aller, à Dortmund (1-1). Peut (beaucoup) mieux faire.

Manuel Ugarte (4,2 ; 5 notes)

: Utilisé à tous les matches de la phase de poules, dont cinq en tant que titulaire, l'Uruguayen n'est sorti du banc qu'à deux reprises par la suite. Les belles promesses de l'été sont loin, très loin.

Lucas Beraldo (3,7 ; 5 notes)

: Recruté au mercato d'hiver, le Brésilien de 20 ans a vite été lancé dans le grand bain. Arrière gauche, ce n'est pas son fort, on l'a vu à l'aller contre la Real Sociadad (2-0). Il avait brillé dans l'axe au retour, à Anoeta (1-2). Le pauvre Beraldo a souffert par la suite.

La marche était visiblemen­t trop haute. Il a notamment explosé en vol contre le Barça (2-3) et a encore été fautif lors de la défaite synonyme d'éliminatio­n face à Dortmund (0-1). Le garçon est prometteur, même s'il n'est pas le plus rapide. L'avenir lui appartient peut-être. En C1, il a eu du mal pour cette première demi-saison.

Randal Kolo Muani (3,5 ; 6 notes)

: Titulaire discret c'est un euphémisme - lors des six matches de poules, l'attaquant internatio­nal français de 25 ans n'est apparu que quatre fois en sortie de banc lors de la phase à éliminatio­n directe. L'occasion de constater qu'il ne méritait pas davantage de temps de jeu. Encore que. Luis Enrique a cru intéressan­t de le lancer avec 25 minutes à jouer en demi-finale retour, à Dortmund, plutôt que l’homme en forme, Gonçalo Ramos, qui n’a d’ailleurs que deux notes et n’apparaît pas dans notre carnet. Kolo Muani y a démontré ce que l'on savait déjà : il est au fond du trou, en manque total de confiance. Un but contre Milan (3-0). Déception.

Making of

: Les notes résultent de la moyenne de celles qui ont été attribuées par la rédaction après chaque match du Paris Saint-Germain en Ligue des champions depuis le début de saison. Il faut jouer 45 minutes dans une rencontre pour être noté. Seuls les joueurs ayant été notés au moins quatre fois apparaisse­nt dans notre carnet. Keylor Navas, Arnau Tenas, Presnel Kimpembe, Nordi Mukiele, Carlos Soler (0 note), Marco Asensio (1 note), Gonçalo Ramos (2 notes) et Danilo Pereira (3 notes) en sont donc exclus.

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Federico Pestellini / Panoramic / Federico Pestellini / Michael Baucher / Panoramic / Michael Baucher / Federico Pestellini / Panoramic / Federico Pestellini Vitinha, Kylian Mbappé et Randal Kolo Muani, trois salles, trois ambiances.

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