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Revers à une main, coach de toujours, Djokovic... 5 choses à savoir sur Lorenzo Musetti surprenant demi-finaliste de Wimbledon

- Romain Schneider

Le droitier de 22 ans, qui défie le maître des lieux Novak Djokovic ce vendredi, dispute sa première demi-finale dans un Grand Chelem

Comme à Roland-Garros en juin, il y a deux Italiens en demi-finales à Wimbledon: Jasmine Paolini est cette fois accompagné­e par

Musetti. Le Toscan est seulement le troisième Azurri à atteindre le denier carré du Grand Chelem londonien après Nicolas Pïetrangel­i (1960), Matteo Berrettini (2021) et Jannik Sinner (2023).

Adepte de la terre battue, il a désormais la main verte

On ne l'attendait pas à ce stade de la compétitio­n une surface dont il n'est pas a priori un spécialist­e, lui qui a grandi sur terre battue. Lors de ses trois participat­ions sur le gazon de Wimbledon, il avait été éliminé lors du 1er tour en 2021 et 2022 et avait atteint les 16es l'an passé. Mais l’ancien 15e mondial (son meilleur classement) a débarqué à Church Road avec pas mal de confiance. Demi-finaliste à Stuttgart et finaliste du Queen's, tous les voyants étaient au vert. Il n'avait jamais encore dépassé les 8es en Grand Chelem (en 2021 et 2023) à Roland-Garros. De l’histoire ancienne. Le voilà dans le dernier carré de Wimbledon, son tournoi… préféré depuis toujours. Grâce à la qualité de son retour, il a notamment su dompter le services missiles de Mpetshi Perricard en 8es. Le Lyonnais avait réussi 181 aces jusque-là, il ne put en frapper que 10 face à Musetti. Ce joueur offensif et créatif qui aime dicter l'échange a également progressé au service son relatif point faible.

Un revers à une main «à la Gasquet»

Son arme principale demeure le revers à une main qui rappelle celui d'un des maîtres du genre, Richard Gasquet. Le jeune homme de 22 ans n'a pas opté pour ce geste à l'adolescenc­e comme beaucoup de ses collègues, mais depuis ses 8 ans. Un coup très esthétique et qui fait mal à l'adversaire notamment quand il est décroché dans la diagonale. Cette arme fatale rappelle aussi celui de son idole, Roger Federer, dont Lorenzo Musetti admire la gestuelle depuis tout petit. «Le revers à une main, je le tiens de mon père . Mais je me suis identifié à Federer par rapport à ce revers. Je l'admire pour tout ce qu'il a fait et pour son élégance de jeu. Pour moi, c'est le GOAT [Greatest Of All Time] à la fois sur le terrain et en dehors», avait-il confié à Marca.

Le même coach depuis toujours

Simone Tartarini l'entraîne depuis… ses sept ans. Notamment sur l'ocre du club de La Spezia, sur la côte nord-ouest de l'Italie. «Il est comme un deuxième père pour moi», a déclaré Lorenzo. Et Tartarini, qui a

deux garçons, considère Musetti comme son «troisième fils». Sous sa houlette, notamment, le prodige était devenu en 2019, le premier de son pays à remporter l'Open d'Australie chez les juniors. Si le numéro un mondial italien Jannick Sinner avait coupé avec son mentor Riccardo Piatti, le 25e mondial reste (pour l’heure) fidèle à son coach de toujours. «Je ne m'imagine pas travailler sans lui et je ne pense pas être un jour avec un autre entraîneur», a assuré Musetti.

Joueur très émotif

Il n'a pas tremblé pour venir à bout en cinq manches de Taylor Fritz (3-6, 7-6, 6-2, 3-6, 6-1) en 3 heures 27. Une fois n'est pas coutume, l'Italien de 22 ans n'a pas été un loser magnifique. Il a en effet souvent perdu des grosses batailles en cinq sets en Grand Chelem. A l'image de sa défaite au bout de la nuit contre Novak Djokovic au 3e tour du dernier Roland-Garros à 3 heures 06 du matin (7-5, 6-7, 2-6, 6-3, 6-0). En 2021, il avait déjà rendu les armes face au Serbe en cinq manches pour son premier 8e de finale en Grand Chelem. Même punition, toujours Porte d'Auteuil face à Stefanos Tsitsipas en 2022 (défaite en 8es). «J'ai eu beaucoup de défaites difficiles contre des grands champions, a reconnu le natif de Carrare. Ces défaites m'ont fait réfléchir et m'ont fait travailler plus dur. Je pense que j'ai fait un pas en avant en terme de maturité et d'expérience». Papa d'un fils depuis mars dernier, il semble mieux désormais gérer ses émotions, et ne craque plus mentalemen­t et physiqueme­nt dans le sprint final.

Un tatouage très tennis

L'actuel 25e mondial, fils d'un producteur de marbre, a préféré se l’aventure du sport de haut niveau, plutôt que de suivre les traces de son père. Sa passion de la petite balle jaune comme moteur. Le tennis dans le sang et dans la peau. Tatoué comme beaucoup de jeunes de sa génération, Musetti s’est fait faire une petite raquette sur le triceps gauche : «C'est comme un électrocar­diogramme, avec une raquette de tennis. J'aime bien les tatouages mais je n'aime pas quand ils sont trop gros, je préfère les petits. J'ai gagné un pari avec ma mère avant de le faire.. Le pari c'était de gagner un tournoi du Grand Chelem en junior. Et j'ai fini par gagner l'Open d'Australie [en 2019, quand il avait 17 ans, NDLR]. Donc je ne l'ai pas fait à 16 ans mais j'ai eu du temps pour y réfléchir» avait-il raconté à France 2 en 2021.

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Hannah McKay / REUTERS Lorenzo Musetti

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