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Le carnet de notes des Bleus à l'Euro 2024 : Mbappé et Griezmann naufragés, Maignan gardien du temple, Saliba s’impose

- Christophe Remise, Baptiste Desprez

DÉCRYPTAGE - Qui a brillé, qui s'est raté ? Découvrez le carnet de notes de l'équipe de France à l'Euro 2024 après sa sortie de piste en demies, contre l'Espagne (1-2).

Envoyés spéciaux en Allemagne Si l'équipe de France a brillé à l'Euro, façon de parler, c'est par sa défense. Certaineme­nt pas par son jeu chatoyant ou ses offensives ciselées, c'est certain… C'est donc sans surprise qu'on retrouve plusieurs joueurs défensifs en tête de notre carnet de notes. Les sept premiers en fait ! Et les quatre derniers, dont Kylian Mbappé, sont des joueurs offensifs. À l'image de ce que les Bleus, sortis en demies par l'Espagne (1-2), ont montré lors du tournoi.

Mike Maignan (6,6) : Pour sa première compétitio­n dans le costume de numéro 1, «Magic Mike» a répondu présent. On pouvait pourtant se poser des questions, sachant que l'intéressé avait connu plusieurs pépins physiques dans les semaines précédant le tournoi. La succession d'Hugo Lloris est assurée. «La crème de la crème», promet Aurélien Tchouaméni. Deschamps n'a pas d'inquiétude à avoir. Il a notamment sorti des arrêts incroyable­s face au Portugal (0-0 ap, 5-3 tab), mais pas que. Le gardien de l'équipe de France qui dispose de la meilleure note ? Cela veut tout dire…

William Saliba (6,2) : On attendait Ibrahima Konaté, Didier Deschamps a sorti William Saliba de son chapeau. Il faut dire que ledit Konaté n'a pas joué dans les dernières semaines de la saison. Une campagne 2023-24 compliquée pour lui d'ailleurs, tandis que Saliba a brillé avec Arsenal. La vie est faite d'opportunit­és. Encore faut-il savoir les saisir. Le Gunner l'a fait. Un peu timide contre l'Autriche (1-0), il a vite haussé le ton. Bonne pioche. Devant ou à la création, le vivier français est limité. Pour ce qui est de la défense centrale, il y a peu d'équivalent­s sur la planète football. Jules Koundé (5,9) : Benjamin Pavard pas chaud pour évoluer à droite ? S'il préfère l'axe, Jules Koundé n'a pas laissé passer sa chance. Et même mieux : il a pleinement embrassé ce poste, qu'il a occupé la majeure partie de la saison avec le FC Barcelone. Certes, il a pris quelques coups de vent face à Rafael Leao lors du quart contre le Portugal. Pour le reste, c'est un sansfaute. Avec une mention spéciale au match de la Belgique (1-0).

N'Golo Kanté (5,8) : Invité surprise de la liste de Didier Deschamps, le revenant Kanté a démarré fort, homme du match sur les deux premières rencontres des Bleus à l'Euro 2024. Ce qui booste sa note finale. Inégal par la suite. On lui a demandé d'en faire beaucoup balle au pied. Un peu trop ? Dayot Upamecano (5,75) : En grande difficulté avec le Bayern cette saison, «Upa» a retrouvé son vrai visage en sélection. Une zone d'ombre, avec ce penalty concédé face à la Pologne (1-1). Pour le reste, c'est solide.

Aurélien Tchouaméni (5,7) : Out pendant plusieurs semaines avant l'Euro, il a notamment raté la finale de Ligue des champions remporté face au BVB, le Madrilène ne figurait pas dans le 11 pour le premier match en Allemagne. Au vu de la performanc­e de «NG» face à l'Autriche, on pouvait se demander si sa place était en danger. Elle ne l'était pas. Tchouaméni a globalemen­t répondu aux attentes, passant néanmoins au travers lors de la défaite face à l'Espagne. Dani Olmo lui a donné un beau tour de rein sur son but…

Théo Hernandez (5,5) : On retiendra son tir au but décisif contre le Portugal comme l’image forte de son tournoi. Plutôt un bon Euro pour le frère de Lucas, sans folie. Son profil devrait lui permettre d'apporter davantage offensivem­ent, notamment par rapport à ce qu'il fait à Milan, mais avec Mbappé la plupart du temps devant lui, ce n'est pas évident non plus…

Randal Kolo Muani (5) : La surprise du chef. Le Parisien reste brouillon, pas assez présent dans la zone de vérité. En plus, on le savait souffrir d'une fracture du moral après une saison en forme de cauchemar au PSG. Il a su rebattre les cartes et passer devant Giroud et Thuram, avec une entrée salvatrice contre la Belgique et un but contre l'Espagne. Il a les crocs.

Griezmann et Mbappé, les immenses flops, Thuram le fantôme

Adrien Rabiot (4,8) : Longtemps gêné par des pépins physiques en fin de saison, l'ancien Parisien était opérationn­el pour le début de l'Euro. Il a bien commencé… mais beaucoup moins bien fini. Tout mou en demi-finales, alors qu'il était frais après avoir manqué le Portugal pour cause de suspension. Les médias espagnols se gaussent au sujet de ses déclaratio­ns ambitieuse­s d'avant demi-finale, notamment au sujet de Lamine Yamal. De bonne guerre… Globalemen­t moins solide qu'à la Coupe du monde 2022. Ousmane Dembélé (4,6) : Frustrant. Après une saison brillante au PSG, «Dembouz» n'a pas confirmé en sélection. Si bien qu'il n'a pas joué du tout contre la Belgique, avant de réaliser une entrée remarquée contre le Portugal. Et de retomber dans ses travers face à l'Espagne… On attend encore le premier but de l'ancien Rennais dans un grand tournoi internatio­nal, lui qui n'en a marqué que cinq avec l'équipe de France. En 49 sélections, ça ne fait pas lourd. On connaît ses défauts, ils sont apparus.

Antoine Griezmann (4,3) : Le principal intéressé reconnait avoir «mal commencé» le championna­t d'Europe. On le suit. «Je me sentais de mieux en mieux», poursuit-il. C'est déjà plus contestabl­e. «J'ai fini sur le banc» : ça, c'est factuel. Mais au vu de son entrée contre l'Espagne (9 ballons), on se dit que Deschamps avait fait le bon choix. En fait, il n’aurait pas dû l’envoyer sur le terrain... «J'ai essayé de tout donner, avec beaucoup de changement­s tactiques et de changement­s de position. Il fallait tout le temps s'adapter», a-t-il grincé, en forme de tacle à la gestion du sélectionn­eur, qui l'a baladé de poste en poste. Toujours estil que celui qui est réputé pour être le chouchou de Deschamps a souffert en Allemagne, à tous les niveaux. Rincé.

Kylian Mbappé (3,5) : C'est le principal intéressé qui en parle le mieux. «J'avais l'ambition d'être champion d'Europe et de faire un bon Euro, je n'ai fait ni l'un, ni l'autre», a lâché Mbappé après Espagne-France (2-1) mardi. Tout juste. Il convient de rappeler qu'il s'est cassé le nez contre l'Autriche. Il y a eu ce satané masque, une «horreur absolue» selon ses termes. Masque qu'il a zappé contre la Roja. Ça n'a rien changé… À l'image de son occasion manquée de la 86e minute à Munich, le Mbappé de 2024 est à des années-lumière de celui de la Coupe du monde 2022. Le jour et la nuit. Préparatio­n estivale tronquée, bisbilles avec le PSG, pépins divers (dos, genou), fatigue… Les raisons sont là, on ne les découvre pas maintenant. Une chose est sûre : «KM» devra vite monter le curseur à Madrid, où rien ne lui sera pardonné.

Marcus Thuram (2,8) : On ne peut pas reprocher au fils de Lilian un manque d'investisse­ment, ça s'est sûr. Et on sait bien que le poste d'avant-centre peut être ingrat, surtout quand vous avez des joueurs de côté comme Kylian Mbappé et Ousmane Dembélé par exemple. Last but not least, Marcus Thuram n'a pas l'habitude de jouer seul en pointe. N'empêche, on est en droit d'attendre plus du numéro 9 des Bleus. Il a débuté l'Euro dans ce rôle, n'apportant que trop peu sur le plan offensif. Ses dernières sorties ont montré qu'il avait totalement perdu confiance, et Kolo Muani l'a finalement doublé. Insuffisan­t. La succession d'Olivier Giroud ? Un vrai casse-tête...

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REUTERS / Lisi Niesner / REUTERS / Lisi Niesner Kylian Mbappé a raté son Euro dans les grandes largeurs.

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