Le Journal d'Abbeville

Déplorant un manque de dialogue et de considérat­ion pour les agents, la CGT appelle à la grève

La coupe est pleine pour la CGT qui a déposé un préavis de grève de deux mois. Le syndicat dénonce « une absence de dialogue syndical avec Pascal Demarthe » et « un manque de considérat­ion pour les agents de la ville et de la CABS ».

- • Yann DEFACQUE

La colère gronde au sein de la CGT des agents territoria­ux d’Abbeville et de la CABS (communauté d’agglomérat­ion baie de Somme). Déplorant « une absence de dialogue social avec Pascal Demarthe », le syndicat a dans un premier temps déposé un préavis de grève le 23 janvier pour une durée de deux mois.

Des courriers envoyés par la CGT restés sans réponse

Hakim Belachemi représenta­nt les agents pour la CABS indique : « nous avons adressé plusieurs courriers au président pour lui demander d’ouvrir des négociatio­ns sur nos revendicat­ions. Mais nous n’avons jamais eu de réponse. Hormis les trois CST (comité social territoria­l), il n’y a aucun dialogue social alors qu’on le sollicite. »

Le syndicalis­te ajoute : « on a écrit au président de la CABS pour la crise énergétiqu­e, la vague de chaleur ou encore la situation à la déchetteri­e, mais aucune réponse. C’est un non-respect des agents qu’on représente. »

Ne pas verser de prime : c’est un choix politique de dire non tout de suite. concerne directemen­t le portemonna­ie des agents porte sur la prime de pouvoir d’achat que Pascal Demarthe a indiqué ne pas pouvoir verser pour la ville et la CABS, faute de budget insuffisan­t. Pour Hakim Belachemi, « c’est juste un choix politique de dire non tout de suite. La loi est sortie en juin 2023 et le décret d’applicatio­n pour les collectivi­tés est sorti début novembre. Ce qui est regrettabl­e, c’est qu’il n’y a eu aucune anticipati­on et simulation du montant. L’argent était disponible avec le filet de sécurité, mais il a été affecté à d’autres budgets. »

« Une décision d’autant plus regrettabl­e » selon le syndicalis­te qui ajoute : « à la

CABS, plus de 70% des agents touchent le SMIC. Ces agents de catégorie C sont étouffés par l’inflation et cette prime leur ferait un grand bien. Les agents sont vraiment déçus et sont vent debout contre cette décision. »

Et ce qui a mis le feu aux poudres à la CGT, ce sont les explicatio­ns de Pascal Demarthe relatées dans notre édition du 7 février.

Les représenta­nts de la CGT lâchent : « Quand M. Demarthe affirme être reconnaiss­ant du travail des agents en les invitant à un barbecue, c’est du mépris de classe ! Ce moment de conviviali­té à la Bouvaque, à peine 30% des agents y ont participé. Ce n’est pas une saucisse qu’ils veulent, mais de l’argent. Et affirmer que des articles leur sont consacrés dans Abbeville Mag pour la reconnaiss­ance, ça ne rapporte rien aux agents. Des propos lunaires ! »

Des propos de Pascal Demarthe qui ne passent pas

Autre motif avancé par le maire et présidente de la CABS qui ne passe pas pour la CGT : « Pascal Demarthe indique avoir fait comme les autres grandes collectivi­tés en n’accordant pas de prime. Il faudrait peut-être sortir de la Somme. Des villes comme Lille, Dijon, Besançon ou encore Sotteville-lès-Rouen qui est de la taille d’Abbeville ont accordé une prime à leurs agents. Et des petites communes du secteur l’ont également accordé comme Condé-Folie, Erondelle, Caours et Domart-en-Ponthieu. »

Une manifestat­ion comme en novembre 2021 ?

Les syndicalis­tes enfoncent le clou : « il faut savoir que les fonctionna­ires territoria­ux sont les moins bien payés de la fonction publique. »

La deuxième revendicat­ion de la CGT concerne la réduction du temps de travail pour certains agents comme l’expliquent Valérie Stephano et Hakim Belachemi : « nous réclamons la mise en place du décret du 1er mai 2021 autorisant la réduction du temps de travail pour tenir compte des sujétions particuliè­res. Sont concernés les agents qui travaillen­t le dimanche, qui travaillen­t en horaires décalés, avec modulation importante des cycles, qui effectuent des travaux pénibles ou encore les agents techniques ainsi ceux du secteur petite enfance. »

3e revendicat­ion : « nous demandons la régularisa­tion de certains agents travaillan­t à moins de 35 qui cumulent des heures complément­aires. On souhaite la déprécaris­ation de ces agents, car ce n’est pas vivable pour eux. Ils n’ont par exemple pas le même régime de retraite. »

Pour tous ces motifs et revendicat­ions, la CGT menace donc d’une grève des agents au sein de la ville comme de la CABS. Les syndicalis­tes n’excluent pas des actions comme une manifestat­ion comme en fin novembre 2021 où 200 agents de la ville et de la CABS avaient manifesté leur colère dans la rue et devant les locaux de Garopôle.

Un rassemblem­ent pourrait être organisé ce jeudi 22 février en fin d’après-midi à l’occasion du prochain conseil communauta­ire prévu à 18h30 à Garopôle où les élus débattront du prochain budget.

HAKIM BELACHEMI CGT

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