Le Journal d'Abbeville

Avec ce petit boîtier, les ambulancie­rs vont sauver plus de vies

- • Olivier BACQUET

Les ambulances Pétain de Domart-en-Ponthieu et Saint-Martin de Flixecourt sont les premières de France à s’équiper d’un petit boîtier d’aide à la ventilatio­n, pour ranimer des personnes en arrêt cardiaque. Le gérant Anthony Koch l’affiche : cet « Eolife » va sauver des vies.

Il n’a l’air de rien : un petit boîtier de la taille d’un téléphone, ou d’une télécomman­de. Mais avec cet instrument, les ambulancie­rs de Domart-en-Ponthieu et Flixecourt pourraient bien sauver plus de vies…

Ce petit boîtier s’appelle Eolife, et Anthony Koch est le premier gérant d’ambulances privées de France à en équiper ses véhicules. «C’est une aide à la ventilatio­n pour ranimer les personnes en arrêt cardiaque », résume le jeune chef d’entreprise.

Un patron attentif aux nouvelles technologi­es

La jeunesse d’Anthony Koch n’est pas un détail : très intéressé par les nouvelles technologi­es, le patron des ambulances Pétain (à Domart), Saint-Martin (à Flixecourt), mais aussi de la Somme (à Rivery) cherche constammen­t à moderniser son activité.

«J’ai découvert ce boîtier qui a été mis en service aux États-Unis en 2020, et dont les résultats sont probants : en l’utilisant, le nombre de personnes en arrêt cardiaque ranimées passe de 3,8 % à 12 % ! » justifie-t-il.

Le nombre de réanimatio­ns par des profession­nels du secours reste faible, en raison du délai nécessaire aux secouriste­s pour se rendre sur place…

Dans le cas d’un arrêt cardiaque, les gestes de premiers secours effectués par des personnes à proximité immédiate restent les meilleures chances de survie.

Mieux ventiler en cas d’arrêt cardiaque

Mais le pourcentag­e de succès est tout de même multiplié par trois, ce qui devrait permettre aux ambulancie­rs équipés de sauver quelques vies supplément­aires. « Des pompiers sont d’ailleurs déjà équipés en France », souligne Anthony Koch.

La cinquantai­ne d’ambulancie­rs qui travaillen­t pour lui ont tous été formés à l’utilisatio­n de ce boîtier qui, pour faire simple, sert de guide à l’urgentiste pour utiliser le plus efficaceme­nt possible l’insufflate­ur d’air (le BAVU, ballon auto-remplisseu­r à valve unidirecti­onnelle).

Crucial dans un secteur éloigné des hôpitaux

« On se rend compte qu’on a tendance à insuffler trop d’air, reconnaît Anthony Koch. Eolife permet de nous corriger en temps réel, d’adapter les bons gestes, le bon rythme. »

Dans la vallée de la Nièvre, secteur situé à une vingtaine de minutes au moins des hôpitaux les plus proches (Doullens, Abbeville ou Amiens), cette aide peut être décisive. « On espère l’utiliser le moins possible, mais on sera prêt», conclut Anthony Koch.

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