Le Journal d'Abbeville

« La fédération nous fait vraiment confiance »

Désormais reconnue centre de préformati­on fédérale, l’associatio­n abbevilloi­se d’escrime poursuit son ascension. Et pour cela, il peut s’appuyer sur Corentin Duvollet, professeur diplômé d’État.

- • Vincent BENY-THOREUX

À23 ans, Corentin Duvollet est l’entraîneur diplômé d’état de l’associatio­n abbevilloi­se d’escrime. Il a de nombreux objectifs pour son club, reconnu centre de préformati­on par la fédération française d’escrime.

➜ Comment à 23 ans devient-on l’entraîneur salarié du club d’escrime d’Abbeville ?

Ce club a été créé par mon grand-père, François, en 1975. Il était professeur d’EPS à SaintPierr­e et maître d’armes bénévoles. Toute ma famille a baigné dans cette discipline. J’ai donc décidé d’en faire mon métier. Je suis fier d’être dans ce sillon. Surtout, l’avenir du club est assuré.

➜ Pouvez-vous justement nous parler de votre club ?

Au départ, c’était un club amateur. Aujourd’hui, on peut avancer que nous sommes un club devenu profession­nel.

➜ Avec une reconnaiss­ance de la Fédération ?

Nous sommes désormais reconnus centre de préformati­on fédérale. Nous entrons dans son projet performanc­e. Nous l’avons créé il y a trois ans. La première année, ce groupe était composé de quatre tireurs. Nous sommes désormais 15. Ce sont des jeunes qui sont en sport étude au lycée Saint-Pierre d’Abbeville. Il n’y a que sept centres de ce type en France.

➜ C’est quoi plus précisémen­t un centre de préformati­on ?

C’est le premier palier vers le centre de formation fédéral de Douai. Ensuite, il y a le Creps (Centre de Ressources, d’Expertise et de Performanc­e Sportive) puis l’INSEP (Institut National du Sport, de l’Expertise et de la Performanc­e). C’est une belle reconnaiss­ance de tout ce que nous accompliss­ons. La fédération nous fait vraiment

➜ En parlant de compétitio­n, où vous situez-vous ?

On a toujours envoyé des tireurs dans les plus grandes compétitio­ns nationales. Nous avons déjà eu des titres de champions de France. On peut citer Gabriel Dekramer qui était qualifié pour une coupe d’Europe. Nous avons beaucoup de jeunes. Les M11, 13 et 15 sont nos groupes les plus forts. Il faut savoir que la région des hauts de France est la plus forte de l’hexagone.

➜ Mais, au sein de votre club, il n’y a pas que la compétitio­n ?

Actuelleme­nt, nous comptons 75 licenciés et notre objectif est d’atteindre la barre des 100. On a du baby-escrime, des seniors loisirs, des groupes de jeunes. Nous avons également une section escrime cancer. Cela peut permettre aux femmes touchées par un cancer du sein de venir se rééduquer après l’opération. C’est aussi très bon pour le moral. On accueille aussi des centres spécialisé­s pour les déficients mentaux.

➜ Vous travaillez également avec les écoles ?

Chaque semaine, on reçoit les élèves des écoles SaintGille­s et Saint-Pierre, ceux du Rouvray et de Menchecour­t. Je me déplace également dans les écoles privées à Oisemont, Rue ou Saint-Valery-sur-Somme. Les enfants, c’est très important. C’est l’avenir de notre discipline et de notre club.

➜ Êtes-vous un club d’épée, de fleuret ou de sabre ?

Nous sommes exclusivem­ent un club d’épée, mais si nous utilisons le fleuret pour la formation.

➜ Les JO de Paris approchent, n’êtes-vous pas trop frustré que votre discipline ne soit médiatisée qu’à cette période ?

C’est certain qu’il y a vrai problème de médiatisat­ion. En 2021, lors des derniers JO, la première médaille d’or française est venue de l’escrime. Il y a eu beaucoup d’articles, mais quand j’ai demandé à certains jeunes de qui il s’agissait, personne n’a su me le dire.

➜ Quels seraient les trois mots que vous pourriez utiliser pour pousser un jeune à vous rejoindre ?

Nous sommes dans un club familial. Il faut aussi avoir de l’ambition et du courage.

Newspapers in French

Newspapers from France