Quand les oiseaux entonnent leur mélodie
Premiers jours de ciel bleu et de soleil qui en font peutêtre…les premiers beaux jours de ce mois de février caractérisé par la douceur, le vent et une constante humidité !
Il n’en faut pas plus pour redonner le « moral » aux Alouettes des champs. Haut dans le ciel, elles entonnent leur mélodie qui invite à les trouver dans cet infini bleu. Enfant, je prenais un réel plaisir à chercher ces ponts noirs sonores au milieu des nuages. Comme pour toutes espèces, le chant est un «outil territorial ».
Profité des déboisements humains
Il avait commencé dès janvier, mais c’était estompé ensuite avec la grisaille et les ciels bas. L’Alouette des champs originaire des steppes de l’est de l’Europe a profité des déboisements humains de l’homme agriculteur au fil de l’histoire.
Elle n’a pas besoin de perchoir pour entonner son chant. Ses densités de population sont très variables, reflets de la qualité des milieux et de la richesse en invertébrés pour les futurs poussins. Cela varie de 0,4 à 1 couple pour 10 hectares sur les terres agricoles.
Ce milieu rajeuni va se refermer très vite
Elle a tendance à éviter les terres à betteraves ou de tournesol. Parfois elle peut occuper temporairement de grandes clairières forestières de coupe à blanc, mais ce milieu rajeuni va se refermer très vite.
Toutes les études récentes s’accordent pour un déclin drastique de l’espèce plus ou moins important selon les régions depuis les années 1980 à l’instar de la Perdrix grise. On voit très bien dans notre région des secteurs encore favorables à l’espèce et d’autres qui se désertifient en alouettes nicheuses même si le type de culture lui est favorable.
Les populations ne sont guère florissantes.
En France, on note une baisse des effectifs de près de 20 % entre 1996 et 2014 avec un « record» de -90 % pour la région des Flandres. Ce déclin qui est déjà perçu depuis les années 1970 se poursuit toujours ces dernières années alors que le nord de la France était un bastion de cette espèce en Europe.
D’autres espèces d’oiseaux aujourd’hui menacées existent en France. La grosse Alouette calandre n’a plus qu’une population de 200 couples en majorité en Crau. L’Alouette calandrelle (3000 à 6000 couples) reste surtout présente sur le littoral méditerranéen, les populations plus au nord, isolées ne sont guère florissantes.
La tache blanche est garante de la maturité sexuelle
Les bonnes conditions atmosphériques et les deux jours de vents de sud-est ont favorisé la migration des grands cormorans. Tous sont des adultes au plumage rutilant. La tache blanche est bien visible sur la cuisse. Ils ont ce plumage nuptial indispensable aux parades sur les sites de nidification.
La population en eau douce est très florissante
La tache blanche sur chaque cuisse est bien visible et est garante de la maturité sexuelle de l’individu et donc digne d’intérêt pour un éventuel couple! Ces oiseaux remontent vers les grandes colonies des Pays-Bas, du Danemark ou de Norvège.
Si cette espèce est devenue très abondante en hivernage; le nombre de couples nicheurs en France continentale est de l’ordre de 11000 couples répartis sur 221 colonies en 2021 dont près d’un tiers en Loire-Atlantique.
Si la population continentale en eau douce est très florissante, la population côtière de la sousespèce carbo qui niche sur les falaises rocheuses (principalement en Bretagne) est progressif déclin avec seulement 1876 couples. Un recensement national des colonies est organisé cette année en France.
Les hérons cendrés construisent déjà leur nid
Des vols en ligne de Spatules blanches passent sur le littoral, notamment à la pointe du Hourdel. Là aussi les oiseaux sont de retour de leur site d’hivernage souvent lointain dans le delta intérieur du Niger ou au Banc d’Arguin en Mauritanie.
Elles ont le plumage nuptial avec la huppe et la poitrine ocrée qui tranche sur la blancheur du reste du plumage. Certains oiseaux tournent audessus de la héronnière du Parc du Marquenterre où les Hérons cendrés construisent déjà leur nid. D’autres ne font que passer pour continuer vers la mer des Wadden où elles nichent sur les îles hollandaises et allemandes.
Migration prénuptiale remarquable
La pointe du Hourdel est un site de migration prénuptiale remarquable. Autant le Banc de l’Ilette et le point de vue du Parc du Marquenterre sont connus depuis de longues dates pour le suivi de la migration automnale. Cela ne fait seulement que depuis une quinzaine d’années que ce site est irrégulièrement suivi de fin février à mai.
L’extrémité du cordon de galets s’avançant en estuaire s’est révélée très diversifiée en espèces en fonction des marées et bien entendu des vents.
Bien des choses à mieux comprendre
On y voit traverser les limicoles (notamment les Barges rousses et les Pluviers argentés) tout aussi bien que les passereaux ou les grands échassiers comme certaines années ces nombreux Hérons pourprés en avril mai.
Il reste donc bien des choses à mieux comprendre voire même à découvrir même dans notre région, notamment le long des zones humides de nos vallées.