Liercourt contraint de rester dans la communauté d’agglomération
En janvier, le conseil municipal de Liercourt votait à l’unanimité sa volonté de sortir de la communauté d’agglomération Baie de Somme. Ce jeudi, la CABS devait se prononcer sur ce départ. C’est non…
? LIERCOURT
Quatre longues pages de discours, des dizaines de chiffres à l’appui… Le maire de Liercourt Philippe Walrave n’a pas ménagé ses efforts pour tenter de convaincre ses collègues de le laisser quitter la communauté d’agglomération Baie de Somme (CABS).
L’intervention a eu lieu lors de la dernière réunion du conseil d’agglo, la demande de la commune de Liercourt de quitter la CABS étant à l’ordre du jour, comme l’avait été celle d’Hallencourt en 2022.
Pour le maire, sa commune est étouffée par la CABS
Avec le même résultat : la demande de Philippe Walrave, validée par son conseil municipal en janvier dernier, a été rejetée par la majorité des délégués communautaires (37 contre, 29 pour, 4 abstentions).
Le maire de Liercourt avait émis le souhait de rejoindre le Ponthieu-Marquenterre (CCPM), estimant que les communes rurales comme la sienne étaient étouffées par la CABS, « où les seules priorités sont axées sur le tout urbain et le tout tourisme ».
Il prend l’exemple d’Allery, qui a rejoint la communauté de communes Somme SudOuest
après la fusion, et qui « a vu ses finances s’améliorer considérablement », ce qui selon lui « est la preuve tangible que ma situation deviendra bien meilleure sur la CCPM ».
Mes habitants sont les clochards de la République.
Pour Philippe Walrave, qui avait démissionné en juin dernier de son poste de vice-président en charge de la ruralité, «la forte dégradation des finances de ma commune est liée » à la création de la CABS.
Le maire de Liercourt conclut son long discours par un appel aux maires ruraux : « Réveillez-vous », lance-t-il, réutilisant une formule déjà employée lors d’une cérémonie des voeux : « Les élus, les employés de ma commune sont des esclaves de la république, et mes habitants en sont les clochards. »
Des « contre-vérités », pour le président de la CABS
Une formule « peu flatteuse pour vos administrés», rétorque le président de la CABS Pascal Demarthe, qui récuse en bloc les accusations de son ancien vice-président, qu’il qualifie de « contre-vérités ».
« Liercourt bénéficie très largement des services de la CABS », assure encore Pascal Demarthe, évoquant notamment la mise en place d’un fond ruralité dès cette année.
Quel avenir maintenant, pour la commune de Liercourt ? Philippe Walrave affirme ne pas baisser les bras, toujours désireux de quitter cette communauté d’agglomération qui ne veut pas le laisser partir. « J’hésite aujourd’hui à me rendre aux prochains conseils, reconnaît-il. Mais la démocratie va y perdre… »
❝
PHILIPPE WALRAVE maire de Liercourt