Ils pêchent à l’aimant dans la Somme, et remontent un obus
Deux jeunes d’une vingtaine d’années pêchaient à l’aimant ce mercredi 28 février en fin d’après-midi, au niveau du Quai de la Pointe dans le canal de la Somme, lorsqu’ils ont remonté un obus d’environ 25 centimètres, visiblement intact.
Les démineurs de l’Aisne ont été alertés
Alertée, la police nationale est arrivée sur place, constatant qu’il s’agissait vraisemblablement bien d’un obus de la Seconde Guerre mondiale, qui n’avait pas explosé. Le service de déminage, dans l’Aisne, a alors été appelé pour venir neutraliser l’engin.
Très répandue depuis quelques années, la pêche à l’aimant consiste à remonter toutes sortes d’objets métalliques dans les rivières et plans d’eau, grâce à de puissants aimants. Cette pratique est diversement accueillie selon les régions.
Saluée par certains pour ses effets dépolluants, elle est beaucoup plus controversée dans les secteurs ayant été le théâtre de batailles lors des deux guerres mondiales. C’est le cas dans la
Somme, et notamment autour d’Abbeville avec la bataille de 1940 et les bombardements.
La pêche à l’aimant interdite depuis 2019 dans la Somme
En 2019, la Préfète d’alors Muriel Nguyen a d’ailleurs pris un arrêté interdisant totalement la pêche à l’aimant dans tous les cours d’eau et les plans d’eau de la Somme, soulignant que cette pratique « expose les pêcheurs à un réel danger ».
« Dans la zone de combats des derniers conflits qui se sont déroulés dans le département, cette pratique s’avère dangereuse en raison de la présence d’un grand nombre d’engins non explosés», précisait-elle.
Cette interdiction avait été décidée après deux incidents : un homme qui pêchait à l’aimant avait été blessé par l’explosion d’un obus dans le Nord, et une grenade découverte dans un aimant s’était mise à fumer après avoir été sortie de l’eau près de Péronne.