Une plainte déposée pour la destruction du gisement de coques
Picardie Nature, ainsi que deux autres associations, a déposé une plainte pour dénoncer la destruction d’un gisement de coques. Une date d’audience est attendue.
Dans notre édition du mercredi 10 janvier, plusieurs pêcheurs de coques du Crotoy avaient tiré la sonnette d’alarme après la destruction d’un gisement de coques par une entreprise de travaux publics. Ce que l’on ne savait pas à l’époque c’est qu’une procédure pénale avait déjà été engagée avec le dépôt d’une plainte par Patrick Thiery, le président de Picardie Nature.
Des travaux sans aucune étude
Dans le procès-verbal que nous nous sommes procuré. Ce que l’on peut y lire :
«Des travaux ont été entrepris en octobre 2019 dans le cadre d’une procédure d’urgence prévue par le code de l’environnement, résume Patrick Thiery. En dehors des travaux indiqués (…), d’autres ont été entrepris sans aucune étude d’incidence et en site Natura 200. Il s’agit de travaux d’enrochement au-delà de la digue Barrois et du passage à guet des camions, le creusement d’un chenal de 4 mètres de long et 1 kilomètre de long et des dépôts de sable dans le lit de l’Authie rehaussant son lit pour permettre le passage
Un préjudice économique et écologique
Face à l’absence de réponse, au mois d’octobre, un courrier a été adressé par Picardie Nature à Justine Probst, substitut du procureur du pôle régional environnement basée à Lille.
« Au cours des travaux réalisés en octobre 2019, la noria de camions utilisés pour transporter le sable prélevé sur la pointe de Routhiauville
pour le déposer près du bois du sapin (Pas de Calais, NDLR), a provoqué la destruction d’un gisement de coques, peut-on lire dans ce document. La localisation de ce gisement était connue et il était suivi par le comité régional des pêches pour permettre une exploitation adaptée par de nombreux pêcheurs à pied professionnel. Cette atteinte au fonctionnement naturel de l’estuaire constitue à la fois un préjudice économique et un préjudice écologique compte tenu du rôle des coques dans la chaîne alimentaire
PICARDIE NATURE
Nous n’avons aucune nouvelle «Et depuis nous n’avons aucune nouvelle, enchaîne
Patrick Thiery. Nous attendons toujours une date d’audience ».
Lors de cette future audience, Picardie Nature et les pêcheurs à pied demanderont la remise en état des lieux et l’enlèvement des enrochements pour espérer un retour des coques.
Pour rappel, trois associations ont déposé une plainte. Il s’agit de Picardie Nature, le GDEAM (Groupement de défense de l’environnement de l’arrondissement de Montreuil) et France Nature Environnement. Ne reste plus qu’à patienter.
❝ PATRICK THIERY