Le Journal d'Abbeville

Jean-Noël Fossati : «Le Paradis des Pêcheurs, c’est mon bébé»

- • Olivier BACQUET

Président de la société de pêche de Long, JeanNoël s’y investit depuis vingt-cinq ans. Omniprésen­t, on le croirait inséparabl­e de la vallée de la Somme. Pourtant, il n’est pas un enfant du pays…

Il est omniprésen­t, débordant d’idées neuves, toujours enthousias­tes… Jean-Noël Fossati préside le « Paradis des Pêcheurs » de Long depuis près de dix ans, avec de beaux résultats.

Les aménagemen­ts réalisés au fil des ans autour de l’exceptionn­el territoire de pêche ont porté leurs fruits : les effectifs ont doublé en six ans, passant de 593 adhérents en 2016 à 1122 en 2022.

Les effectifs ont certes marqué le pas en 2023, enregistra­nt leur première baisse depuis des années. Mais ce léger recul n’a rien à voir avec l’attractivi­té de Long, selon Jean-Noël Fossati.

Un tiers des pêcheurs sont du Nord-Pas-deCalais ou de Belgique

« 30 à 35 % de nos pêcheurs viennent du Nord-Pas de Calais, voire de Belgique, souligne-t-il : la réputation des marais de Long et de nos spots de pêche exceptionn­els va jusque là. »

Les pêcheurs ont pris l’habitude de faire de longs kilomètres pour profiter d’un week-end ou de courts séjours à Long (« grâce aussi à nos campings », précise Jean-Noël Fossati). Mais 2023 a été marquée par deux faits qui en ont refroidi plus d’un : une météo capricieus­e, et surtout un prix du carburant qui a flambé.

«Contre ça, on ne peut pas grand-chose, surtout que le prix des cartes a lui aussi augmenté, et que les pêcheurs sont comme tout le monde : ils ont parfois du mal à boucler les fins de mois. Alors quand on doit faire des choix… »

Il a grandi au pied des Vosges

Pas de quoi refroidir l’enthousias­me de Jean-Noël Fossati en tout cas, qui cherchent constammen­t de nouvelles idées pour faire vivre le territoire du Paradis des Pêcheurs (lire ci-dessous).

« C’est mon bébé… » lancet-il d’ailleurs quand on lui demande s’il n’a pas envie de passer la main, s’il n’est pas fatigué par ces années d’engagement. On aurait d’ailleurs tendance à penser que Jean-Noël Fossati fait partie du paysage de ces marais de Long depuis toujours. Ce n’est pas le cas.

« Je viens du pied des Vosges, moi», sourit-il, rappelant qu’il n’est pas un enfant du pays, mais que c’est les hasards de sa vie profession­nelle qui l’ont amené dans la vallée de la Somme.

Arrivé à Long par hasard

« Je pêchais depuis gamin, dans mes rivières vosgiennes, raconte-t-il. C’était d’ailleurs une pêche très différente, beaucoup moins statique. » Sa vie profession­nelle l’amène dans la vallée de la Nièvre d’abord, où il a longtemps travaillé chez Sièges de France à Berteaucou­rt les Dames.

Là, il ne pêche plus. « Je n’avais pas le temps, mon métier était très prenant.» Les hasards de la vie profession­nelle, et de sa vie personnell­e… Le voilà en tout cas dans une maison désormais trop grande à Domqueur, où il vivait jusque là, et à la recherche d’une habitation plus modeste…

«En me baladant à Long, j’ai découvert cette cabane à vendre. Ça a été le coup de coeur. C’était il y a vingtcinq ans, je n’en ai pas bougé depuis », se souvient-il encore. Cette « cabane », comme il l’appelle : une jolie maison en bois au bord d’un étang, au bout d’un petit chemin donnant sur la chaussée du Catelet. Un lieu paisible au coeur de la nature, qu’on dirait fait pour lui…

Gamin, je pêchais dans les rivières des Vosges. C’était une pêche très différente.

JEAN-NOËL FOSSATI

C’est là, en 1999, qu’il rencontre Paul Ladrière, autre grande figure des marais longiniens, décédé il y a sept ans. Alors président de la société de pêche (le deuxième seulement après Michel Hennebert en 1982), c’est lui, Paul Ladrière, qui a « intronisé » Jean-Noël Fossati dans la société de pêche.

«Il m’a tout de suite donné beaucoup de responsabi­lités», assure ce dernier. Avant d’ajouter avec un sourire : « D’ailleurs, c’est dans ma nature. Quand je m’engage, je m’engage totalement. Cela fait donc vingt-cinq ans que je suis engagé avec les pêcheurs de Long. Je n’ai pas attendu que Paul, qui a voulu se retirer en 2016, me passe la main… »

Vingt-cinq ans d’engagement, et un enthousias­me intact.

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