Le Journal d'Abbeville

Sylvie Servant, la lanceuse aux 41 titres nationaux

Avec 41 titres nationaux, l’Abbevilloi­se Sylvie Servant est certaineme­nt l’une des athlètes françaises les plus titrées. Une longévité remplie de souvenirs.

- • Vincent BENY-THOREUX

Sylvie Servant a décroché il y a quelques jours son 41e titre national au lancer. Elle a accepté de revenir sur les principaux moments de cette étonnante carrière. Qu’elle ne compte pas arrêter.

➜ À quand remontent vos premiers pas dans l’athlétisme ?

J’ai commencé à l’âge de 11 ans. Il y a un monsieur qui m’a vu courir et il a dit à mes parents que ce serait bien que je fasse de l’athlétisme. Progressiv­ement, on m’a dirigé vers le lancer, et plus particuliè­rement le disque que j’affectionn­e le plus.

➜ Justement qu’est-ce qui vous attire dans le lancer ?

Je trouve que le geste technique est joli à regarder.

➜ À quand remonte votre premier titre ?

C’était en 1989 à Bordeaux en national 2.

➜ Quel est le plus beau de ces titres ?

Sans hésitation, c’était il y a trente ans quand j’étais enceinte de mon fils.

➜ Quel est le titre auquel vous ne vous attendiez pas ?

C’était en Pologne à l’occasion d’un championna­t d’Europe. Nous avons eu un énorme souci sur la route et quand nous sommes arrivés au stade, à 30 secondes près, la chambre d’appel allait fermer et je ne pouvais pas m’inscrire. Finalement, je gagne ce titre. Je crois que j’étais vraiment énervée et l’adrénaline m’a poussé.

➜ Le plus inattendu ?

C’est le dernier. Je me suis fait deux traits de fracture en décembre et je me suis dit que ce serait impossible de revenir à temps. J’ai seulement pu faire deux séances avant. Mais au-delà du titre, c’est la performanc­e avec un jet à 11 mètres à laquelle je ne m’attendais pas.

➜ Le moins beau de vos titres ?

Quand on gagne, c’est toujours beau.

➜ Le plus compliqué ?

Je pense que c’est l’un des premiers titres en national 2 quand j’étais jeune. Il y avait déjà de la rivalité, mais c’était différent. Je n’avais ni la maturité ni l’expérience. On est moins certain de soi et plus stressé.

➜ À la veille d’une compétitio­n, avez-vous déjà eu la sensation que rien ne pouvez vous arriver ?

Même aujourd’hui, après tant d’années d’expérience, je reste très concentrée. On n’est jamais certain. On n’a que trois essais et si on les rate, c’est terminé.

➜ Avez-vous un numéro de dossard préféré ?

Non, mais je n’aime pas les chiffres impairs. Quand j’hérite d’un dossard avec l’un d’eux, je m’organise dans ma tête pour avoir la sensation de posséder un chiffre pair.

➜ Possédez-vous un vêtement fétiche ?

À une période de ma carrière, je mettais toujours les mêmes chaussette­s. J’aime bien aussi mes chaussures de lancer. C’est important d’être bien dedans.

➜ Vous avez connu de très nombreux stades tout au long de votre carrière, est-ce qu’il y en a un qui vous a marqué plus que les autres ?

Même s’il a changé, j’aime bien celui de Tours. En national 1, on devait arriver la veille, mais une panne de voiture nous a poussés à arriver le jour même et j’ai réussi à l’emporter.

➜ Si vous deviez jeter un oeil dans le rétro, quel est le principal sentiment qui remonte ?

À chaque fin de saison, je dis et je répète que c’était la dernière et à chaque fois mon mari me pousse à continuer. J’aime l’ambiance et on se retrouve avec des jeunes.

Avez-vous une idée du nombre de kilomètres que vous avez parcouru pour vous rendre sur les compétitio­ns ?

(Rire). Non pas du tout, mais je pense que nous avons déjà fait le tour du monde (40 000 km NDLR).

➜ Et maintenant, quelle est la suite ?

En juin, je vais participer au championna­t de France Master.

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