Le Journal d'Abbeville

Son tour de France à la marche l’a mené en baie de Somme où il a fait escale

Après avoir tout quitté pour faire son tour de France à la marche, Stephan Llorca a fait escale, vendredi 8 mars, au Tréport. L’homme de 35 ans, originaire du Gard, veut parcourir 12 000 kilomètres en 500 jours.

- • Augustin Thibouw

Avec son chapeau cloué sur la tête et son sac à dos de 15 kilos sur les épaules, Stephan Llorca ne passe pas inaperçu. Le voyageur de 35 ans a tout quitté pour se lancer dans un défi incroyable, celui de faire le tour de France... à la marche. Ce périple a commencé le 29 mai 2023, où il s’est lancé du Gard et plus précisémen­t de son petit village de 1 700 habitants, Sabran. Un long voyage qui se traduit par des chiffres étourdissa­nts : 500 jours et 12 000 kilomètres en traversant 50 départemen­ts. Jeudi 7 mars, il était à Criel-sur-Mer, vendredi au Tréport, avant de se diriger vers la Baie de Somme.

Il a tout quitté

Pour l’ancien gérant d’une Maison de la presse, cette idée d’aventure est née alors qu’il recherchai­t de la liberté : « Quand je tenais mon magasin, j’étais beaucoup enfermé et j’ai eu ce besoin de retrouver la nature et d’être en extérieur ». Il y a deux ans, il vend son commerce pour se lancer dans le métier de guide de randonnée. Il en organise alors autour de chez lui et au fil de ses envies de découverte, il trace sur une carte de France ce qui sera son défi. « Je me suis concentré sur l’essentiel pour voir si je pouvais être heureux avec le minimum », confie le marcheur.

Dans la deuxième partie de son périple

« Je me suis séparé de tout ce que j’avais chez moi pour pouvoir partir le plus librement possible et vivre une expérience comme celle-ci ». Il ne lui reste que son sac de 15 kilos et ses quelques affaires essentiell­es pour son voyage, et son chat, dont il a confié la garde à ses parents. « Je n’ai plus rien et quand je reviendrai, on verra comment sera ma vie », sourit celui qui partage des poèmes chaque jour sur sa page Facebook. « En tout cas aujourd’hui, je le vis très très bien ».

Parti il y a 285 jours, son périple l’a mené sur les routes et chemins des Villes Soeurs où il a été accueilli chez l’habitant, d’abord à Criel-sur-Mer, jeudi 7 mars, puis au Tréport le lendemain. Cette destinatio­n est pour lui une découverte et surtout synonymes d’être dans la deuxième moitié de son périple. Depuis son départ, il a parcouru près de 7 000 kilomètres. « Je suis descendu dans les Pyrénées, je suis remonté en passant un peu dans les terres, puis par la Loire, la Bretagne et la Normandie », présente Stephan à l’aide de la carte qu’il a partagée sur ses réseaux montrant chaque point dans lequel il doit s’arrêter. « Ensuite, je repars sur le Nord et après, je redescends par les montagnes, les Vosges, le Jura et les Alpes ».

Au fil de cette longue randonnée, Stephan a découvert de nombreux paysages qu’il ne connaissai­t pas : « La Bretagne m’a beaucoup touchée parce que j’y suis resté trois mois », mais il retiendra aussi son passage en Normandie : « C’est la première fois que je venais en Normandie et c’est sûr que je reviendrai, ça m’a beaucoup plu ». Et la suite de son voyage s’annonce tout aussi passionnan­te avec la Baie de Somme : « Je ne connais pas, mais je sens que ça va être sympa ».

Rien ne pourra l’arrêter

Mais son voyage, ce sont aussi des visages d’hommes et de femmes qui suivent sa folle traversée. « C’est incroyable de rencontrer tous les jours des personnes différente­s et d’échanger ». Il retiendra par exemple une rencontre avec une mère et sa jeune fille de huit ans : « Quand je suis allé au cap Fréhel, en Bretagne, ils avaient mis un panneau sur le chemin. Je les ai recroisés quelques jours plus tard. Et au 250e jour, ils sont venus au Mont Saint-Michel. C’était le rêve de la petite de voir le Mont Saint-Michel et on l’a fait ensemble. Ce sont des petits trucs qui vous marquent ». Il se souviendra également d’une visite dans une école, et de toutes ces autres rencontres qui ont fait cette escapade et qui donnent de la force pour continuer et rentrer chez lui, dans le Gard en octobre 2024. « Je ne vois pas trop ce qui pourrait m’arrêter d’arriver jusqu’à Sabran », se projette-t-il.

 ?? ?? Stephan Llorca a fait escale au Tréport après plus de 280 jours de marche et près de 7 000 km
Stephan Llorca a fait escale au Tréport après plus de 280 jours de marche et près de 7 000 km

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