Le Journal d'Abbeville

Angelo Tonolli : « Ces fermetures vont amener à une désertific­ation scolaire dans le rural »

Le conseiller départemen­tal Angelo Tonolli faisait partie des élus qui siégeaient au CDEN. L’élu déplore des décisions dramatique­s pour la scolarité en milieu rural et ne comprend pas des fermetures qu’il juge honteuses.

- • Yann DEFACQUE

Le conseiller départemen­tal Angelo Tonolli ne décolère pas depuis le conseil départemen­tal de l’éducation nationale. Si certaines fermetures de classes ont pu être évitées, l’élu affirme « on ne peut pas se satisfaire de ce bilan » en dénonçant des décisions « honteuses et incompréhe­nsibles ».

Aux côtés d’autres élus comme le maire d’Abbeville et président de la CABS Pascal Demarthe ou encore la maire de Pont-Rémy Annie Roucoux, Angelo Tonolli se félicite d’une belle unité : « nous étions ensemble pour la même cause : sauver un maximum de classes et éviter la fermeture d’écoles. »

❝ 47 fermetures, c’est encore beaucoup trop.

ANGELO TONOLLI

Malheureus­ement, ce consensus n’aura pas suffi. Certaines fermetures ont été confirmées et l’école de Noyelles-sur-Mer devra fermer ses portes. «6 fermetures ont été levées. De 58 projets de fermetures au départ, on arrive à 47 fermetures. C’est encore beaucoup trop. » Le conseiller départemen­tal lâche : « ce qui me rend furieux, c’est qu’on ferme des classes où la moyenne est supérieure à 20 élèves. Dans plusieurs pays d’Europe, on est en dessous de 10. Ces fermetures vont amener à une désertific­ation scolaire dans le rural. »

Angelo Tonolli déplore : « les enfants comme les enseignant­s sont des pions qu’on déplace d’école en école. Il n’y a pas d’humanité. C’est inadmissib­le pour les élus qui investisse­nt dans les locaux. Un manque de respect de l’institutio­n envers les acteurs locaux. »

Un espoir pour la classe de l’école Picardie

Bien entendu, le cas qui a le plus fait parler lors de ce CDEN fut celui de Noyelles-sur-Mer. L’élu départemen­tal fait savoir : « on aurait pu penser à un RPI avec Sailly-Flibeaucou­rt mais il semble que des élus préfèrent que les élèves aillent au Crotoy, une école qui manque d’effectifs. L’éducation nationale ferme donc une école alors que le conseil municipal avait voté contre. Pourtant, Emmanuel Macron avait assuré le contraire. »

Angelo Tonolli poursuit : « Avec cette décision, on renforce le privé. Et l’éducation nationale met de l’huile sur le feu. Ce n’est pas bon électorale­ment en cette période... On peut se demander où est le bien-être des enfants. En plus, ça va fragiliser le collège de Nouvion car les élèves iraient ensuite au collège de Rue. »

Autre source de colère pour l’élu samarien : « C’est honteux de retirer un poste à Vauchelles alors que la directrice va partir en retraite l’année prochaine. »

Dans ce tableau noir, des lueurs d’espoir subsistent malgré tout. « Il y a eu un engagement de l’inspection d’académie de revoir certains cas. Il sera possible de repêcher des classes en cas d’évolution des effectifs à la hausse. Pascal Demarthe s’est notamment battu pour l’école Picardie en oeuvrant pour faire venir des familles dans des logements vacants. C’est tout de même une des cinq écoles les plus défavorisé­es de l’académie. »

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La mobilisati­on des parents et élus a permis de sauver des classes mais n’a pu éviter la fermeture d’écoles.

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