Ophélie a créé « Aidette », une montre connectée pour les personnes atteintes de troubles de la mémoire
Neuropsychologue au centre hospitalier d’Abbeville, Ophélie Morel a créé « Aidette » : une montre connectée pour aider les personnes atteintes de troubles de la mémoire. La jeune praticienne a été récompensée à un concours national.
Ophélie Morel a décidé de mettre ses connaissances et compétences au service des personnes atteintes de troubles de la mémoire. Neuropsychologue au centre hospitalier d’Abbeville a créé Aidette : une montre connectée qui parle, visant à stimuler les fonctions cognitives à domicile.
Un projet qui a débuté lorsque Ophélie passait son master en psychologie spécialisé en neuropsychologie clinique intégrative. « J’avais ce projet quand j’étais étudiante. J’avais constaté que les solutions étaient insuffisantes face aux troubles de la mémoire. Et j’ai pu le constater également lors de mon activité hospitalière. En effet, seules 15 séances de stimulation cognitive sont proposées par an. »
❝ L’objectif est de favoriser le maintien à domicile de ces personnes.
OPHÉLIE MOREL
Face à ce constat, l’idée est née de créer Aidette comme l’explique la praticienne : « j’ai souhaité associer le numérique à la psychologie. Son objectif est de favoriser le maintien à domicile de ces personnes. Cet outil a été élaboré en collaboration avec divers professionnels de santé, ainsi qu’avec la contribution précieuse d’utilisateurs âgés de plus de 60 ans présentant des troubles cognitifs. »
Un précieux compagnon destiné aux personnes souffrant de ces troubles suite à un AVC, des crises d’épilepsie, à Alzheimer « mais aussi à titre préventif » précise Ophélie Morel. « Les troubles de la mémoire peuvent apparaître tôt chez certaines personnes avec une maladie pouvant se transmettre par les gênes. Aidette permet de travailler sa mémoire à travers des exercices et ainsi prévenir ces troubles. »
Des exercices simples et intuitifs
Concrètement, la montre connectée permet de suivre des exercices simples et intuitifs. La stimulation cognitive est adaptée selon les centres d’intérêt et la pathologie. « Aidette vise à lutter et ralentir l’avancée de la maladie » fait savoir la neuropsychologue. « Ce sont des exercices que l’on retrouve dans des centres de rééducation. On permet de travailler sur le vocabulaire pour aider ces personnes qui cherchent par exemple un mot. »
Selon la praticienne, inutile d’être calé en nouvelle technologie pour l’utiliser. « C’est un nouvel outil destiné aux personnes âgées qui est intuitif et qui ne nécessite pas d’apprentissage. En effet, aucune manipulation n’est à faire. C’est pourquoi l’utilisation d’Aidette est possible à un stade avancé de la maladie. »
Après de longs mois de recherches et de programmation, le produit est enfin prêt à être commercialisé. « J’ai commencé à travailler sur ce projet avec un développeur fin 2021. Un prototype a pu être réalisé fin 2022 et nous avons effectué des tests en 2023. On peut désormais commencer à lancer les préventes », annonce Ophélie Morel qui ajoute « il existe des solutions sur tablette mais je soulais quelque chose qui reste constamment avec la personne comme une montre. »
Lauréate du concours national 101 femmes entrepreneures
Et Aidette dispose d’autres fonctions comme un service de géolocalisation et une détection de chute. La praticienne devenue entrepreneuse tient également à suivre le parcours des porteurs de sa montre : « nous proposons un accompagnement à long terme avec un bilan mensuel des performances cognitives. Nous restons en contact avec les aidants pour les aider dans l’accompagnement de leurs proches. Notamment pour faire le relais vers d’autres structures d’aides. Nous fournissons également un livret proposant divers conseils sur la gestion de la maladie. »
Pour mener à bien son projet, la neuropsychologue a obtenu des financements de la Région pour le prototype et a bénéficié d’un appel à projets. Une innovation qui a permis à Ophélie Morel d’être lauréate du concours 101 femmes entrepreneures organisé à l’occasion de la journée internationale des droits des femmes. La praticienne de l’hôpital d’Abbeville représentant la Somme à ce concours national.
Ne souhaitant pas s’arrêter en si bon chemin, la neuropsychologue prévoit d’autres solutions : « on peut imaginer des solutions pour des personnes souffrant d’addiction ou de troubles d’ordre psychologique par exemple sur smartphone. C’est un objectif à long terme. »