Le Journal d'Abbeville

De la générosité de Dalida au malaise de Klaus Kinski… la cité a connu bien des étoiles

Ce week-end, l’Associatio­n pour la préservati­on du Patrimoine et l’Attractivi­té Touristiqu­e de L’Étoile organise une exposition sur le thème de la culture. Cinq anecdotes révèlent les liens souvent oubliés de la commune avec de grandes vedettes.

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Ce week-end, l’Associatio­n pour la préservati­on du Patrimoine et l’Attractivi­té Touristiqu­e de l’Étoile (APATE) présentera sa troisième expo-photos à l’occasion de son assemblée générale. Après les commerces et le sport, c’est le monde du spectacle qui a été retenu comme thème cette année.

L’exposition, gratuite et ouverte à tous, s’appelle « L’Étoile en scène». Mais de Carmen à Dalida, elle aurait tout aussi bien pu s’appeler « Des étoiles à L’Étoile». La preuve en cinq anecdotes…

LA BANNIÈRE DE LA FANFARE TAILLÉE DANS UNE ROBE DE CARMEN

Il existe un lien méconnu et surprenant entre le plus célèbre des opéras de Bizet, « Carmen », et la commune de L’Étoile. La première bannière de la fanfare locale a en effet été taillée, en 1891… dans la robe de Carmen elle-même.

Ou plutôt d’une artiste lyrique qui a interprété le rôle principal de l’opéra sur scène à Paris, et qui possédait une résidence à l’Étoile. Elle s’appelait Paola Marié de l’Isle, et elle a noué une amitié détonnante avec un ermite local, connu de tous sous le surnom de « Monsieur Cornard ».

Ghislain Lancel raconte dans le détail cette rencontre entre deux êtres si différents, dans

Lors du tournage du film «Louise-Michel» (2008) avec Yolande Moreau, l’équipe avait fait du Café des Sports son quartier général. son excellent site consacré à l’histoire de L’Étoile (http://g. lancel.free.fr/).

Résumons simplement en disant que l’homme a pris l’habitude d’accompagne­r la chanteuse de sa voix de baryton.

L’artiste lui a alors offert cette robe qu’elle a portée sur scène en interpréta­nt Carmen, lui-même en faisant cadeau à la fanfare locale pour qu’elle puisse tailler sa bannière dans le tissu. La bannière a été remplacée dans les années 1960, mais elle existe toujours.

DALIDA A DEMANDÉ À BAISSER SON CACHET POUR L’ÉTOILE

Durant quelques années, en 1969 et 1975, quelques très grands noms se sont produits sur la scène de la salle des fêtes de L’Étoile, grâce à l’éphémère Club Junior Internatio­nal créé en 1967 par Jean-Paul Gouy. Parmi les artistes qui sont venus y chanter, on peut citer Richard Anthony, Monty, Frédéric François… ou Dalida.

La chanteuse était déjà une grande star. L’ancien maire Jacky

Hérouart était dans la salle ce jour de 1969. Il le raconte sur le site de Ghislain Lancel, évoquant le beau geste de Dalida qui, quand elle a découvert qu’elle se trouvait dans un village ouvrier, a décidé d’abaisser le cachet qui lui était promis.

KLAUS KINSKI A FAIT UN MALAISE À L’ÉCOLE

Acteur dans Et pour quelques dollars de plus ou Nosferatu, Klaus Kinski a passé quelques jours à L’Étoile en 1979, à l’occasion du tournage de La Femme enfant, film qui n’est pas resté dans les annales, mais dont certains habitants ont gardé un souvenir fort malgré le caractère dictatoria­l de l’acteur.

« Joëlle Lefebvre se souvient d’une scène tournée dans l’ancienne école des garçons (aujourd’hui la chapelle), raconte Miguel Acoulon, cheville ouvrière de l’APATE. Sa mère avait été chargée de préparer la soupe pour les enfants à la cantine. Klaus Kinski avait fait un malaise ce jour-là. »

YOLANDE MOREAU A TOURNÉ AVEC LES HABITANTS

Beaucoup plus récemment, un autre film a été tourné à L’Étoile : Louise-Michel, réalisé par le duo de l’émission Groland Benoît Delépine et Gustave Kervern, avec l’ex-pilier des Deschiens Yolande Moreau. Cette fable sur le monde ouvrier utilise notamment comme décor les anciennes usines SaintFrère­s des Moulins Bleus.

« Le QG de l’équipe de tournage était le Café des Sports, raconte encore Miguel Acoulon, se remémorant un tournage qui date d’une quinzaine d’années seulement. Plusieurs scènes ont été tournées à L’Étoile, avec des figurants stelliens. »

LES STELLIENS ONT DÉCOUVERT BÉCASSINE AVANT L’HEURE

Depuis la venue de tous ces grands noms, la vie culturelle continue à L’Étoile, notamment grâce à la communauté de communes Nièvre et Somme qui propose des spectacles sur tout son territoire, pour les jeunes et pour le grand public.

C’est ainsi que les spectateur­s ont pu découvrir, à la salle des fêtes de L’Étoile, le récital de chanson d’une certaine Emeline Bayart, comédienne et chanteuse qui s’apprêtait alors à interpréte­r la célèbre Bécassine dans un film de Bruno Podalydès.

Olivier BACQUET

Quand une artiste lyrique rencontre un ermite local

■ Pour les adhérents de l’APATE : samedi 23 mars à partir de 16 h (assemblée générale à 17 h). ■ Pour le grand public : dimanche 24 mars de 14 h à 18 h à la salle des fêtes de L’Étoile.

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