Le Journal d'Abbeville

Nestor Barbier est passionné par les abeilles depuis soixante-cinq ans

- • De notre correspond­ant Pascal GUILLEMET

Apiculteur depuis des décennies, Nestor a découvert sa passion pour les abeilles alors qu’il n’avait que 10 ans. À 75 ans, il continue à vendre son miel tous les vendredis au marché de Bernaville et un dimanche sur deux à Fienviller­s.

Une pancarte a été posée au pied de l’allée qui guide le visiteur jusqu’à la maison, au 13 rue Léon Soudet à Bernaville. C’est là qu’habite Nestor Barbier, âgé de 75 ans. Il s’est installé ici il y a vingt-six ans avec son épouse Danielle, hélas décédée il y a quatre ans.

Le couple avait quitté Domart-en-Ponthieu, le village natal de Nestor. C’est là que tout a commencé pour cet apiculteur passionné. C’est là qu’il a commencé à s’intéresser aux abeilles. Il n’avait alors que 10 ans, et c’est un artisan effectuant des travaux dans la maison familiale, un certain Victor, qui lui a transmis le virus…

❝ Il a déposé une ruche dans mon jardin, et la magie a commencé. NESTOR BARBIER

«Je savais qu’il avait des ruches, raconte Nestor. Je lui posais donc de nombreuses questions sur le sujet. Un jour, il a déposé une ruche dans mon jardin, et la magie a commencé… » Soixanteci­nq ans plus tard, Nestor vibre toujours à l’évocation de cette période fondatrice.

Le soir, après l’école, il aimait regarder les abeilles rentrer à la ruche, les pattes chargées de pollen. Il gardera sa ruche deux ans avant que l’essaim ne migre. Nestor grandit, il part en apprentiss­age et le hasard fait encore bien les choses. Il croise sur sa route M. Leriche de Berneuil, qui le conduit en apprentiss­age, et qui lui dépose une colonie d’abeilles.

L’enfant est devenu un adulte de 20 ans. Il commence à fabriquer son premier miel, une dizaine de kilos pour la famille. « J’avais fabriqué une cagoule avec une toile et un rideau pour me protéger », se souvient-il en souriant. Une nouvelle fois, l’essaim migre, son unique ruche est vide.

Il ramène 30000 abeilles dans sa voiture

Il retrouve alors Victor, l’artisan qui lui avait transmis le virus, et qui lui conseille de s’abonner à une revue spécialisé­e, l’Abeille de France. Il y découvre la petite annonce d’un apiculteur vendant l’ensemble de son matériel à Namps-au-Val. Il part au volant de sa Citroën 3 ch break et revient… avec 30 000 abeilles dans des cartons, soit deux essaims, qui lui coûtent 14 000 francs de l’époque.

C’est la fin des années 1970. Nestor obtient son numéro de rucher. Il possède alors une vingtaine de ruches, et rejoint un syndicat à Amiens pour y être conseillé, avant d’installer sa miellerie.

Nestor ne bouge jamais ses ruches. Quatre sont installées au fond de son jardin, derrière la maison. Les autres sont dans une propriété privée à Ribeaucour­t.

C’est un homme heureux, car depuis deux ans il peut réaliser deux récoltes avec des pollens des fleurs de pissenlit et des arbres fruitiers, puis de l’aubépine et de l’érable qui laissent place, en été, au tilleul, à la ronce et au trèfle blanc.

Il vend son miel sur les marchés du Bernavillo­is

Comme de nombreux apiculteur­s, il doit faire face aux frelons. Il se refuse pour le moment à poser des pièges pour préserver les autres insectes comme les papillons. Il tue les frelons avec des raquettes de plage ou de badminton, c’est du sport.

Son miel, il le propose depuis 2015 sur le marché du vendredi à Bernaville. « C’était la bonne époque, car il y avait de nombreux producteur­s présents », dit-il avec regrets. Son fils Julien et sa belle-fille Mélissa le propose au marché de Fienviller­s, un dimanche tous les quinze jours.

Surtout, ne lui demandez pas ce qu’il met sur sa tartine le matin au petit-déjeuner, il vous répondra : « du miel ». Le sien, bien sûr.

 ?? ?? À 75 ans, l’apiculteur Nestor Barbier est un fidèle des marchés du Bernavillo­is, où il vend son miel.
À 75 ans, l’apiculteur Nestor Barbier est un fidèle des marchés du Bernavillo­is, où il vend son miel.

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