Délogés mais mobilisés, les parents veulent sauver la classe menacée
Non, c’est non, les parents d’élèves ne veulent pas entendre parler de la fermeture d’une classe à la prochaine rentrée scolaire. Ils n’ont pas manqué de le dire à Marjorie Malassis, inspectrice de l’Éducation nationale de la circonscription de Doullens, venue les rencontrer ce jeudi 18 avril.
Il y a eu une longue réunion qui semble avoir accouché d’une souris. «On nous a dévalorisés et on se moque de nous », peste Julie Picaudou, déléguée des parents d’élèves. Des parents ont été délogés par la gendarmerie, à la demande de l’Inspection : ils n’avaient pas prévenu qu’ils occuperaient l’école comme le matin.
Pétition, tracts… les actions se multiplient
Les parents ont mis les bouchés doubles depuis quelques jours. Ils ont obtenu plus de 770 signatures à la pétition, distribué des tracts dans toutes les boites aux lettres, affiché leur mécontentement aux quatre coins de l’école et de la commune. Ils ont demandé aux parents de saturer la boîte d’emails de l’inspection à Doullens.
L’inspectrice a tenté de calmer le jeu en annonçant que la moyenne d’élèves par classe serait de 21 et non plus de 30 en cours moyen. L’idée de mettre en place des classes à deux niveaux (grande section/CE1 notamment) a fait bondir les parents d’élèves.
Laurent Somon, sénateur et conseiller départemental, est venu soutenir l’école, rappelant la présence d’enfants présentant des troubles posés ou relevant d’une mesure de la Maison Départementale des Personnes handicapées (MDPH).
Selon lui, « il faut davantage de moyens en mileu rural. Il ne faut pas déshabiller une école pour en habiller une autre. Il faut redonner le goût de l’école aux enfants en stimulant les enfants et donner les moyens à ceux qui sont en décrochage ».
Le Conseil Départemental de l’Éducation nationale (CDEN) se réunira à la fin de l’année scolaire pour confirmer ou pas cette fermeture. « Nous, nous ne lâcherons rien », disent les parents d’élèves.