Orphée aux Enfers emmène son public au paradis
Le week-end dernier, Domfront, Argentan et Carrouges ont accueilli les représentations d’un opéra d’Offenbach, Orphée aux Enfers. Point final d’un projet visant à faire connaître cet art à un large public, l’opération a mobilisé un grand nombre de partenaires locaux, sur scène et en coulisse. Et a offert un spectacle enthousiasmant.
Samedi dernier a été donné, au Quai des Arts, la représentation d’un opéra, Orphée aux Enfers, de Jacques Offenbach. Après Domfront, la veille, et avant Carrouges le lendemain, c’est une version allégée, ramenée à environ 1 h 30 (contre plus de 2 h 30 dans sa version intégrale), qui a été proposée.
Ces représentations sont l’aboutissement d’un projet qui a démarré en septembre 2023. Il est porté par l’APCO (Association pour la culture dans l’Orne) qui oeuvre, comme son nom l’indique, à promouvoir la cAuplrtèusreL edsaNnsoclees ddéep aFirgtearmoe, ndnte. culture dans le département. Après Les Noces de Figaro, de Mozart en 2022, et Carmen, de Bizet l’année dernière, c’était la troisième édition d’un projet qui se veut rassembleur.
Pensé pour toucher aussi les enfants
Au- delà et en amont des représentations, l’idée défendue par l’APCO, c’est de rendre l’opéra accessible à tous, et pas seulement aux spécialistes.
« En sollicitant des partenaires locaux, nous contribuons à ouvrir les portes de cet art à un large public » , explique Capucine Sénac, membre de l’association.
Et les enfants n’ont pas été oubliés. Ceux des écoles Jacques-Prévert et Anne-Frank ont été initiés au chant par Mathieu Braud, le chef d’orchestre. Il les a rencontrés plusieurs fois depuis le début de l’année. Sous sa houlette et en lien avec les instituteurs, ils ont participé à des ateliers. Chacune des deux écoles a présenté au public le bilan de ce travail le samedi4mai.
Un opéra collaboratif
Cet opéra se veut donc collaboratif. Pour ce faire, le maîtremot qui définit cette action culturelle, c’est la participation. Et effectivement, l’APCO a su mobiliser un réseau partenarial aussi large que protéiforme. Outre les partenaires institutionnels, départemental, régional, municipal et intercommunal, l’association a pu compter sur de nombreux acteurs locaux.
Les savoir-faire locaux mis à contribution
Et s’appuyer sur leurs savoirfaire et leurs compétences. Ainsi, les décors ont été intégralement conçus et réalisés par les étudiants des filières Design du lycée Mézeray-Gabriel et Bois du lycée Don Bosco de Giel.
Quant aux costumes, c’est la Croix-Rouge qui s’est chargée de les fournir. Cette mobilisation est en partie due au « succès de la première édition qui nous a permis de voir un peu plus grand » . Plusieurs mécènes se sont également associés au projet.
Des amateurs sur scène et des bénévoles en coulisse
L’association a également sollicité de nombreux bénévoles pour monter sur scène. Les cinq chanteurs et neuf musiciens professionnels ont partagé le plateau avec la chorale du Conservatoire. Les vingt personnes qui la composent ont travaillé d’arrache-pied depuis le mois de février pour être au point.
« Les musiciens, chanteurs et techniciens ont gracieusement été hébergés chez l’habitant du début des répétitions au conservatoire jusqu’à la dernière représentation » . D’autres ont également assuré la préparation des repas pour toute l’équipe.
Dernière ligne droite
Avant les représentations, bénévoles et professionnels ont investi le conservatoire intercommunal, mis à disposition pour l’occasion. C’est en effet à partir du lundi 29 avril que les différentes pièces du puzzle, façonnées tout au long de l’année, ont commencé à s’assembler pour aboutir au résultat final.
Les séances sont donc allées bon train. Entre calage technique, mise en scène et répétitions des musiciens, des solistes et du choeur, c’est une véritable fourmilière qui s’est activée, parfois jusqu’à des heures avancées.
Une générale en public
Une répétition générale a été organisée le jeudi 2 mai. Bien qu’ouverte au public, cette première officieuse n’a drainé dans son sillage qu’une quinzaine de personnes « mais l’essentiel n’était pas là » . C’était surtout l’occasion, pour tous les protagonistes, de se mettre dans les conditions qui seront les leurs pour les trois représentations à venir.
Le public est venu
Et le succès était au rendezvous. La première, à Domfront, a rassemblé 86 spectateurs dans une salle qui compte 120 places. À Argentan, pas moins de 296 personnes sont venues voir le spectacle. Carrouges, où l’opéra s’est joué à 17 h, a conclu en restant sur la même dynamique avec une centaine de spectateurs sur 125 places. Outre la qualité du spectacle, la météo pluvieuse de cette dernière journée aura probablement joué en faveur de cette belle affluence.
Réjouissant
Pendant près d’une heure et demie, les spectateurs ont assisté à un opéra haut en couleur. Les chanteurs, le choeur et les musiciens ont déployé une énergie communicative des plus réjouissantes. La mise en scène de Thibaut Thézan, virevoltante, s’est avérée truffée d’humour.
Avec un Hermès en trottinette, des costumes contemporains et pas toujours raccords les uns avec les autres, des situations et des dialogues savoureux, cette version d’Orphée aux Enfers dépoussière un genre parfois perçu comme austère. Une autre façon de le rendre accessible. Dans la salle, les spectateurs, conquis, n’ont pas boudé leur plaisir. Et c’est sous des applaudissements nourris que le spectacle s’est conclu.
En route pour 2025
Le projet de l’APCO a donc visiblement rempli ses objectifs. De bon augure donc pour envisager une prochaine édition. Et qui sera à priori consacrée au Barbier de Séville, de Rossini. On a déjà hâte !